HEAVENWOOD doit rappeler pas mal de souvenirs à nombre d’amateurs de goth metal. Car les Portugais (des compatriotes de MOONSPELL, autre petit groupe venu du sud de l’Europe) ont accouché de deux excellents opus, à savoir « Diva » en 96 et « Swallow » en 98. Puis de nombreuses dates, le silence. Le groupe a connu les affres du line-up instable, véritable galère pour tout projet qui souhaite avancer et progresser… C’est fin 2003 que la traversée du désert prend fin et qu’un nouvel album commence à grandir dans le cœur des rescapés. Mais avant tout, les concerts.
En 2007, même si enregistré à la maison, l’album part pour le célèbre Fascination Street Studios (Suède) pour être mixé par Jens Bogren (OPETH, SOILWORK, AMON AMARTH).
Pour finir la présentation de ce nouvel opus, inattendu mais tellement bon, quelques invités de renom égaillent ce disque (comme s’ils avaient besoin d’une parcelle de cela pour nous prouver que cet album est bon) : Jeff Waters (ANNIHILATOR) pose un solo de guitare sur "Bridge To Neverland", inutile et tapageur, Gus G. (FIREWIND) sur "One Step to Devotion", le même solo, et le chanteur Tijs Vanneste (OCEANS OF SADNESS) grogne sur "Obsolete".

Les présentations sont faites.

HEAVENWOOD nous propose un très bon goth metal dans la lignée des ETERNAL TEARS OF SORROW (sans les claviers) mais surtout semble un excellent et improbable mélange de PARADISE LOST et de ALICE IN CHAINS.
Le chant de la guitare lead nous entraîne d’un bout à l’autre du disque, sur fond de grosses guitares bien lourdes, d’une batterie métronomique et bien claquante, qui n’en fait aucune tonne. Le duo vocal Ricardo/Ernesto fonctionne à merveille, comme celui Layne/Cantrell.

Les chansons sont toutes dans un registre tempo moyen, avec des mélodies souples et caressantes, pour les cœurs brisés. Tels le « Me&You », ou le « 13th Moon » d’ouverture, les morceaux proposent plus ou moins le même schéma. Mais les mélodies sont belles, le propos est suave, riche en nostalgie.
Le goth metal est encore flamboyant en 2009.

Rien à redire sur la production. Nous sommes loin des tirs de DCA de MOONSPELL et plus proche de la sincérité naturelle de PARADISE LOST.

Le visuel est dans la droite lignée de ce que propose Napalm records. C’est un peu cliché, mais pas assez tapageur pour être de mauvais goût.

Ce disque est très, très homogène et s’écoute facilement en boucle sans sourciller le moins du monde. Pour les amateurs du genre qui apprécieront la douceur et la suavité du propos.


Rédigé par : Matthieu | 15/20 | Nb de lectures : 11108