Si vous avez un blind test de programmé dans les semaines qui viennent et que vous cherchez un moyen de faire perdre sa superbe au pote qui trouve toujours tout une demi-seconde avant vous (parce qu’il y en a toujours un), le nouveau HEAVENLY pourrait bien être l’arme absolue ! Le mimétisme avec GAMMA RAY est en effet encore plus poussé qu’auparavant, et passés les trois premiers titres il n’est pas évident de faire la différence entre les Français et les Allemands… avec pourtant un avantage inattendu pour nos compatriotes qui se fendent d’un « Virus » bien supérieur aux deux derniers opus bâclés de Kai Hansen et ses amis.

Avant de revenir au corps de l’album, typiquement heavy speed allemand, commençons par les trois premières attaques virales, qui pouvaient laisser croire (ou craindre, tout dépend de ce que l’on attend d’ HEAVENLY) à une orientation générale plus léchée (« The Dark Memories », dont le couplet ultra mélodique est presque grave), grandiloquente (« Spill Blood On Fire » et son refrain dynamique et entêtant façon comédie musicale) ou speed technoïde (« Virus » et son riff thrash sur un beat électronique à la « Thunderdrome »). Finalement, ce seront les seules velléités d’évolution dont fera preuve le groupe, et encore : elle aurait été bien timide et il serait plus juste de parler d’affinement des arrangements, ce qui n’ôte rien à la qualité de ces trois morceaux, qui ouvrent « Virus » de la meilleure façon qui soit et laissent entrevoir le potentiel énorme du groupe dès lors qu’il se concentre sur une écriture plus personnelle.

Dès le bien nommé « The Power And The Fury », on revient donc aux cavalcades bien connues et on sort la sulfateuse à rayons gamma et la machine à solos. Certains y verront un manque d’originalité affligeant, d’autres (comme moi) seront immédiatement conquis par la finesse des refrains, par un chanteur hors normes (Ben Sotto, qui gâche son talent en clonant Kai Hansen alors qu’il est capable de tellement plus, comme il le démontre à chaque fois qu’il oublie son modèle pour se lâcher), et par un groupe qui, bien qu’ayant choisi de coller aux basques de GAMMA RAY, s’en sort beaucoup mieux que lui en nous offrant l’un des meilleurs albums de speed mélodique de l’année, blindé d’hymnes imparables. A noter, l’excellente reprise du tube de Jermaine Jackson et Pia Zadora « When The Rain Begins To Fall », sur laquelle Ben Sotto nous gratifie une fois encore d’une prestation remarquable, et l’excellente production incisive et puissante (germanique quoi) qui ne donne qu’une envie : faire gueuler les enceintes et brailler à s’en flinguer les cordes vocales !

On ne se souviendra peut-être pas autant de « Virus » que des « Keeper… » (HELLOWEEN), de « Heading For Tomorrow » ou de « Powerplant » (GAMMA RAY) dans dix ans, mais même s’il ne marque pas les esprits à long terme, il n’en reste pas moins irréprochable en terme de qualité de finition et comporte une sacrée collection de cartons speed mélodique !

And when the rain begins to fall, You ride my rainbow in the sky
And I will catch you if you fall, You never have to ask me why
And when the rain begins to fall, I'll be the sunshine in your life
You know that we can have it all, And everything will be alright...


Rédigé par : Dungorpat | 16,5/20 | Nb de lectures : 13574