Souvenez-vous, en 2000 Johan Liiva se faisait lourder de chez Arch Enemy au profit d'une jeune allemande qui non contente d'être très, très charismatique se payait le luxe de growler plus fort que lui. On le sait, Liiva a soigné ses blessures en fondant Hearse avec plus ou moins de bonheur mais surtout il laisse à la postérité cette fameuse cover de Dave : J'irais bien refaire un tour du côté de chez Swanö.

Eh bien c'est fait, mais perso je commence à me lasser des productions made in Swanö. Bien sûr le type a marqué les 90's, a fait partie d'un nombre incalculable de groupes excellents et a produit des albums de grande qualité mais aujourd'hui on a de plus en plus tendance à le retrouver aux manettes de formations sans envergure qui cherchent à se forger un son là où eux-mêmes ne sont pas foutus d'en produire. C'est comme le son Scott Burns, tout ce qui portait poils et veste à dossard en a usé et abusé jusqu'à cette limite, difficile à définir certes, où il faut passer à autre chose. Ce genre de type a un ego tellement fort -et ce n'est pas un handicap- qu'il écrase les groupes incapables d'en imposer.

Revoilà donc Johan Liiva et son « long time buddy » Max Thornell rescapés de Furbowl. Tiens? Encore un classique du swedish death que je ne connaissais pas (en même temps il y a un groupe de death en répète derrière chaque sapin de ce foutu pays). S'il y a bien quelque chose qu'on peut porter au crédit des zicos de Hearse c'est leur ardeur au travail : cinq albums, deux EP et une démo en un peu moins de dix ans ; malheureusement je suis loin d'être emballé par le fruit de cet âpre labeur.
Des musiciens expérimentés donc, mais qui naviguent en terrain tellement balisé qu'ils sont loin d'avoir les corones pour se faire remarquer. Le pire exemple c'est certainement Liiva lui-même qui au lieu d'assumer ses qualités vocales indubitables -voir "Burning bridges" putain!- se contente de singer L.G Petrov dans un registre death n'roll qu'il n'incarne que superficiellement. Le reste de l'album est un condensé de lieux communs allant du meilleur au pire, fragile entreprise sous-tendue par des soli pénibles de classicisme et une tonalité rock un peu creuse.
Au fil des huit morceaux qui composent l'album on alterne entre death old-school, rock graisseux et heavy burné sans qu'aucun titre ne fasse véritablement mouche. Une vraie science du riff qui tombe à plat. Je ne sauverai du naufrage que les titres les plus lents, tel ce « Single ticket to Paradise » qui flirte avec le doom et parvient à poser une ambiance digne de ce nom à mi-parcours. Ci et là quelques idées sympathiques dont ces breaks à la guitare acoustique et une paire de refrains accrocheurs - « Your purgatory »- pas grand-chose à ajouter. Ça semble clair : je ne suis pas très fan. Tenir compte toutefois du choc anaphylactique qui me fout la bave aux lèvres dès que j'entends quelque chose de trop ostensiblement heavy.
Pour résumer : Un aller-simple pour le Paradis? Très peu pour moi, je vais attendre la prochaine correspondance.


Rédigé par : #Guillaume# | 12/20 | Nb de lectures : 10725