HEADMEAT ça vous dit quelque chose ? Bah si vous êtes Belge, vous connaissez sans doute ce met délicat sous son appellation flamande : Uufflacke, une délicate concoction à base de têtes de gorets mitonnées au court-bouillon à situer, culinairement parlant, entre le fromage de têtes et notre tête de veau nationale. L’important dans ce type de recette est de bien sélectionner la qualité de ses ingrédients et de ne pas tomber dans l’excès.

Hé bien, nos six compères Flamands sont partis du même principe quant à la composition de la présente recette, succédant à la mise en bouche qu’ils nous avaient servie l’an passé sous la forme du cd quatre titre « Destructive Entitlement ». Il faut dire que l’arrivée d’un clavier entre ces deux enregistrements a définitivement modifié la donne quant aux objectifs musicaux du groupe.

Alors que « Destructive Entitlement » misait avant tout sur l’efficacité d’un death métal brutal mais rythmiquement varié, « Mass Sociogenic Illness » se veut indéniablement plus abouti et plus original que son prédécesseur. Si les claviers sont omniprésents sur la majeure partie de l’album, ils ne tempèrent pas particulièrement la fougue d’HEADMEAT ils lui donnent un côté plus atmosphérique et surtout complètent une véritable mise en scène. C’est un peu à la manière de NECROPHAGIA que nos Belges ont décidé de plonger leur musique dans une ambiance mêlant tour à tour dark, death et black.

Le death reste cependant omniprésent dans l’univers d’HEADMEAT, comme en attestent les quelques clins d’œils à BOLT THROWER (l’into de « Diggin’ up some stiffs), à MORBID ANGEL (l’épique « Consumed by fire ») ou encore à NECROPHAGIA («Burning Dogma », « Boern’ Weelei »). Il faut ajouter à cela un penchant certain pour les dissonances qui se manifestent par des riffs assez créatifs ou encore par un synthé visiblement sous acide. Mais le meilleur dans cette affaire, c’est qu’en plus d’être extrêmement varié, parfois ingénieusement inventif et globalement efficace, une très nette notion de plaisir se dégage de ce « Mass Sociogenic Illness ». On a le sentiment qu’avant de vouloir réussir un super disque, les affreux d’HEADMEAT ont songé, égoïstement, à s’éclater dans un trip qui ne se prend pas toujours au sérieux, comme en atteste le passage quasi-folk de « Boern’ Weelei » ou le délire final d’ « Unborn & Malformed ».

Loin du protocole rigide d’un dark atmosphérique souffreteux, HEADMEAT nous entraîne dans une sarabande bigarrée où l’autodérision n’est jamais bien loin. Pas mal du tout pour un premier disque…

A noter que le disque est agrémenté d’un clip assez sympa et que la version digi-pack du cd est superbe.



Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 13848