Ahhh la Nouvelle-Orléans !! Ses petites ruelles typiques, son mardi gras, ses quais et pontons sur le delta, son ciel orangé à la fin d'une journée moite et poussiéreuse et ses groupes de sludge au contenu si poétique dont je suis tellement friand. La friandise en question aujourd'hui est le groupe de sludgecore du trublion Gary Mader, les flamboyants HAWG JAW !! tintititntiiiiitntniiiin (petite musique d'entrée de cirque).

Pour ceux qui n'auraient pas connaissance du monsieur, je vous le resitue un peu. Bassiste de EYEHATEGOD, guitariste de OUTLAW ORDER (groupe qui compte parmi ses membres, du Soilent Green, Eyehategod, Arson Anthem et Clearlight), il officie ici en tant que riffeur doomy sludge de la mort. HAWG JAW faisant partie de tous ces sides-project de NOLA où l'on retrouve toujours plus ou moins les mêmes noms : Phil Anselmo, Jim Bower, Brian Patton, Mike Williams, Joey Lacaze... bref la famille quoi !!

Actif depuis bien plus de dix ans (par intermittence) HAWG JAW nous revient avec un "Don't Trust Nobody" qui se déguste sans glaçon et qui descend droit dans les couilles. Comme d'habitude pas de surprise, du gros sludgecore bien dégueulasse avec des passages plus doom appuyés par la grosse voix bien convaincante de Mike Dares. Des riffs bien rentre-dedans, du feedback comme s'il en pleuvait, une batterie Hardcore groovy menée par un Matt Williams impérial, de quoi plaire à n'importe quel adorateur de chemises à carreaux sans manches à barbe luisante de Jack Daniels.
Mike Dares tire son épingle du jeu avec une voix rauque, profonde bien massive qui donne une agressivité saisissante aux morceaux, la chanson "Derailed" parle d'elle-même.
La production est excellente, on a l'impression d'un enregistrement live qui donne une chaleur et une homogénéité qui permet de pleinement se plonger dans la galette.

Le petit bémol réside dans la linéarité du groupe, difficile d'ingurgiter les 13 pistes de cet album sans faire une pause sous peine que ça devienne un joyeux bordel cérébral et que vous jetiez tout le contenu de votre poubelle de chambre sur votre copine qui était juste venu vous demander si vous reprendriez un peu de galette des rois (non, ce n'est pas arrivé, cette histoire est une fiction...).

L'ombre de EYEHATEGOD et FACEDOWNINSHIT n'est pas loin mais HAWG JAW se démarque bien en forçant sur le côté brutasse hardcore, un peu à la manière d'un SUPERJOINT RITUAL (en encore plus doom).
Le groupe plaira aux initiés qui se délecteront de ces 13 joyeuses fèves bien entraînantes qui feront sûrement péter le palpitant de mamie le jour de la fête des vioques.


Rédigé par : Layne | 15/20 | Nb de lectures : 10754