Depuis le début des années 2000, le succès d’OPETH n’est plus à démontrer. Et si Mikael Åkerfeldt semble désormais orienter son bébé vers un Rock progressif vintage, des disciples vont se charger de perpétuer la tradition du Death progressif que les Suédois ont pratiqué de Orchid à Watershed. Voici donc HAVENLESS, groupe français revendiquant clairement l’influence d’OPETH, et ça se sent. Le groupe est formé début 2012 à Toulouse par Frédéric Blanchard, qui s’est entouré de deux membres de son groupe FATE OF FALLACY, et du batteur Vincent Roubière qui s’illustre en jouant pour OFFENDING, REVERENCE et SAEL (et ASMODÉE par le passé). Rapidement, cette formation enregistre un premier EP 3 titres, Architecture Of Plague, sorti en autoproduction.

Après une courte intro, nous allons donc avoir comme prévu un Death progressif OPETHien pendant 24 minutes pour 3 morceaux similaires dans la forme et le fond, "Restricted", "In the Wake of the Phantom’s Plague" et "Inherit the Dark". Les passages rythmiques alternent donc avec les montées mélodiques et les breaks progressifs, qui ne versent pas forcément dans la pure mélancolie acoustique. Dans certains riffs, l’on retrouve même une autre influence notable du groupe, à savoir IHSAHN (qui lui-même est influencé par OPETH, donc la boucle est bouclée), surtout que le chant n’est pas aussi rauque que celui de Mikael Åkerfeldt (il me fait penser à celui de Ramzi Essayed, chanteur de mes chouchous jordaniens BILOCATE). Je précise également qu’il n’y a ici aucune forme de chant clair. Les morceaux ont donc une construction attendue mais l’ensemble est très bien mené, les riffs classiques mais de qualité, les mélodies souvent très accrocheuses, les solos excellents. La prod est peut-être un peu juste encore, mais les instruments sont bien mis en valeur, notamment la basse qui se fait souvent bien entendre.

Inutile de dire que le tout reste bien balisé, avec les influences OPETH et IHSAHN éminemment palpables à chaque minute de Architecture Of Plague. Mais HAVENLESS fait ce qu’il faut pour un premier EP en guise de démonstration musicale. Il ne manque pas grand-chose, à savoir un peu de personnalité et une production plus puissante, sachant que la qualité minimale de composition est déjà dans leur camp. Notons aussi que le groupe propose des paroles influencées cette fois-ci par KING DIAMOND, ce qui plaira aux amateurs. Cet EP est un bon début porteur de promesses, même si pour l’instant il ne faut pas s’attendre à quelque chose d’original. Mais si OPETH arrête définitivement de faire du Death progressif, il faudra bien des groupes comme HAVENLESS pour prendre la relève…


Rédigé par : ZeSnake | 7/10 | Nb de lectures : 11889