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La violence te happe, te prends, t'aspire. Comme si rien d'autre ne comptait. Comme si le mal et la douleur s'avéraient positifs. Comme si l'étouffement salvateur se révélait ta seule lueur d'espoir.
Bienvenue dans l'univers de HAUT&COURT.

Le son est lourd, rauque, opaque.
Les hurlements sont oppressants, arrachés, enivrants.
Les riffs sont agressifs, secs, crus.
Les rythmes sont teigneux, violents, imprévisibles.
GrindCore. Crust. HardCore. Punk. Unis dans l'agression sonore.

A l'occasion de la sortie vinyle du premier opus 'longue durée' de HAUT&COURT, prétexte idoine pour en faire une nouvelle chronique, les strasbourgeois réaffirment leur goût pour le sang et la sueur.
HAUT&COURT, possède cette force, ce don de déverser en musique une forme de rage terriblement oppressante.
La violence est bien évidemment omniprésente, mais suinte d'une forme de désespoir lourd et opaque. Grind et Hardcore, réunis pour le pire, qui se traduit par le meilleur pour les auditeurs.

Depuis "La Vie", la violence, cette chère énergie décuplée, a grignoté l'espace sonore, reléguant les fragrances d'Hardcore à un simple second rôle. Certes, perdant au passage le côté intrépide qui faisait tout le charme de "La Vie". Mais proposant à contrario quelque chose de bien plus compact et furax.

Cet équilibre, désormais totalement ancré dans l'urgence et l'agressivité, me plait totalement. HAUT&COURT n'a plus envie de faire semblant, et hurle avec ses tripes, blast avec ardeur, et lacère avec force.
Leur Grind/HxC se pare d'un soupçon de "modernité", dont certains breaks évoquent COWARDS ou BIRDS IN ROW. Mais juste ce qu'il faut. Car ce sont bien les accélérations rageuses et l'intense férocité qui dominent les débats.

Pas le temps de bailler, pas le temps de réfléchir, l'urgence, la rapidité, la violence, sont pleinement ancrés dans une logique d'anéantissement. Un anéantissement en forme de torture, où chaque titre revêt une structure et un rythme différent. Plus ou moins rapide, plus ou moins lourd, plus ou moins Grind, Punk ou Hardcore, selon la fréquence du blast et la tessiture du riff, mais unis dans l'agressivité.
Les passages lourds et inquiétants aèrent les nombreux moments de pure furie, sans jamais se départir de ces hurlements teigneux expressifs.
Un équilibre judicieux encore une fois, qui permet à HAUT&COURT de proposer un album intéressant et franchement violent.
J'adhère totalement à cette évolution, qui perd en créativité ce qu'elle apporte en intensité. Pour un résultat forcément plus féroce.

Un coup de chapeau au groupe pour ce vinyle de qualité, proposé dans une pochette cartonnée, à l'artwork intriguant et explicite, doté d'un vinyle de couleur "marbré Or et Noir" du plus bel effet, et accompagné d'un patch pour frimer en société. Le tout enrobé dans un carcan sonore monstrueux, à la fois très authentique et puissant.

"Troffea" ne brille pas par son originalité, mais outrepasse la linéarité inhérente au style avec une férocité impulsive et passionnante. Que demander de plus...?

15/20

Velvet Kevokian
Je me souviens avoir reçu une bonne petite claque sur mes fesses toutes rondelettes il y a deux ans quand les strasbourgeois d'HAUT&COURT m'avaient fait parvenir leur EP « La Vie ». Leurs 6 morceaux d'un Grind/Math/Crust bien foufou nous promettaient un avenir des plus sales de la part du combo et voilà qu'en cette sainte année 2015 nos amateurs de saucisses nous régurgitent un premier album, tout beau, tout neuf, comportant une douzaine de titres pour 20 minutes de musique. Vous allez me dire que c'est quand même un peu court et je ne vous jetterais pas la pierre Pierre, mais je vous répondrais quand même qu'avec ce genre de zik faut pas que ça se traîne en chemin et que ça aille droit à l'essentiel, sans tortiller du fion pour chier droit.

Là-dessus, nos amis de l'Est-coast ont fait le boulot, rien à dire. Ça y va, direct, sans préliminaires ou quoi, brutalement et salement. Mais comparez à « La Vie », « Troffea » se montre un peu moins dingos dans le propos. Ça tartine toujours aussi sévère, dans un style bien dégueulasse, mais là ça sonne un peu plus « convenu » dirons-nous. La folie est moins de mise, misant plus sur une efficacité rentre-dans-le-lard bien présente elle. « Troffea » sonne plus lourd, plus gras, plus Grind en fait, moins Math finalement. Une approche à laquelle il faut s'habituer lors des premières écoutes, mais qui, passé le cap, se révèle bien vorace sur le long terme. Avec ce premier album HAUT&COURT balance en musique la signification du « tape dans le fond, je suis pas ta mère » sur 12 morceaux bien cra-cra.

La production sonne bien velue, roulée sous les aisselles, et il se dégage un agréable sentiment d'urgence de la part des compos. Tantôt bien death (« Puttin »), tantôt bien grind-crust (« JMLP »), HAUT&COURT nous offre avec sa première galette une belle palette de titres à fond les ballons. Si on ne retrouve plus le côté un brin « chaos » du premier EP, on découvre un aspect plus tête brûlée et punk à chiens (limite) qui apporte une douce odeur de bière tiédasse à ce disque et une aura bien brut de décoffrage.

14,5/20




Rédigé par : ..::Ju::../Velvet Kevorkian | 14,75/20 | Nb de lectures : 8627