Dans le giron du thrash metal, deux nations se sont toujours plus distinguées que les autres: les USA et l'Allemagne. Bizarrement, on évoque toujours moins cette dernière quand il s'agit de nouveaux groupes de thrash, que celle américaine (avec ces Bonded by Blood, Warbringer et autres Municipal Waste), et pourtant il y a aussi chez nos amis teutons, de nouveaux groupes de thrash qui apparaissent, et Hatred en fait partie. Sauf que ces gars-là n'ont pas décidé de se la jouer totalement old-school. Ne vous attendez donc pas au nouveau Kreator ou Destruction, mais plutôt à un groupe puisant son inspiration dans la décennie faste qu'était les années 80 avec une production des années 2000. Ce groupe me fait penser aux Anglais de Evile: un logo un peu à l'ancienne, une pochette dessinée très expressive aux détails nombreux, et puis une volonté de faire du gros thrash qui marque les esprits, mais qui malheureusement n'omet pas de "pomper" leurs illustres prédécesseurs. On pense tour à tour à Exodus des derniers albums, sur le titre "Explosions", ou à Testament, le temps d'un "Resurrection", certes prévisible, mais fort accrocheur au demeurant. Malgré ses 13 titres, cet album n'a que très peu de titres dispensables, à part ce "Thrill Me" étonnamment quelconque, au refrain vraiment minable (il faut bien le dire), qui heureusement est assez court, ou encore le sympathique "Call To Arms", malheureusement trop prévisible et peu plaisant sur la longueur.

Mais Hatred est un groupe qui sait faire de très bonnes choses, notamment en terme de riffs et de soli, et dans l'ensemble il y a de quoi se régaler, comme sur les plus intenses "Caught In The Pit", l'hymne pour les moshpits, qui avec ses quelques montées dans les aigus rappelle avec le sourire le Schmier (Destruction) des années 80, le titre d'ouverture "Follow the Leader", parfaite mise en jambes avec une double pédale un peu trop bouffante est aussi un excellent moment pour headbanguer... Et ce n'est pas tout, il y a aussi le titre éponyme qui sait accrocher l'auditeur avec ses riffs tonitruants, où l'on remarque le travail effectué par le chanteur qui "joue" avec plus ou moins de réussite le rôle d'un schizophrène, en prenant 2 voix différentes (bon ça ne s'entend pas très bien, mais avec les paroles sous les yeux, on comprend mieux le délire). Une énergie bien dévastatrice est déployée en fin d'album sur un "Surrender" bien dynamique, au refrain malgré tout assez faible et un "(We are the) Mosh Crew", aux relents punk/Motörhead (ah bon ?) tout à fait excellent, qui peut s'imposer comme l'hymne de tout les métalleux (enfin surtout dans les textes !). Y a pas à dire, ce groupe sait y faire en terme d'intensité !

Seul "At the Gates of Hell" diffère un peu et se pose comme la power-ballade de l'album, où les multiples mélodies de guitares en introduction sont très charmantes; la fin du morceau permet aux nuques refroidies de reprendre du service, mais globalement ce morceau a une aura mélodique. D'ailleurs sur ce titre, Bacchus, le chanteur s'essaie en chant clair et même si ce n'est pas catastrophique, c'est loin d'être fabuleux (il est quand même meilleur en tant que chanteur de thrash, même si je pense qu'il pourrait encore progresser, à l'écoute de certains passages vocaux pas très réussis sur l'ensemble de l'album). En conclusion, je dirais que tout n'est pas parfait sur cet album, mais si le groupe règle bien ses quelques dysfonctionnements (notamment le chant), il peut s'imposer comme un futur très bon groupe de thrash ! A surveiller...




Rédigé par : gardian666 | 15/20 | Nb de lectures : 12431