Il y a, dans notre paysage musical, des albums qui arrivent sans prévenir, et qui vous foutent un pur coup de vieux. Je parle de ces come-back qui vous font prendre conscience que votre fière crinière s’est dramatiquement clairsemée et constellée de fils d’argent – quand ce n’est pas toute une bobine – et que, lorsque vous montez sur une balance, il n’est pas normal qu’elle indique « un seul à la fois ! ». Bref, un disque exactement comme celui dont je m’apprête à vous parler.
Après avoir connu les faveurs d’un succès relatif aux débuts des années 90 et surtout sept années après leur dernier disque en date (« Pzyco ») le groupe teuton nous revient, histoire de nous prouver qu’ils ont encore la fibre thrashy. Il est vrai qu’à la vue de l’artwork, bien cheap, barbouillé rapidos avec du ketchup bon marché, on craint le pire. Cette crainte s’amplifie lorsqu’on s’aperçoit, que c’est avec la même absence de goût, que les membres du groupe se sont mis en scène dans des poses suicidaires salissantes. Fort heureusement, le contenu vaut mieux que le contenant, puisqu’ HATE SQUAD n’a presque rien perdu de sa hargne thrashy teintée de HxC.
Sur « H8 for the masses » nos outre-rhins sont restés fidèles à une vision définitivement retro du metalcore qui a jadis fait ses preuves. Aux côtés de riffs caractéristiques de la sidérurgie thrash germanique, on retrouve, pêle-mêle, des cœurs HxC et des plans heavy qui sentent bon la mosh-part. Le tout étant exécuté sur un mid-tempo adéquat. Il est vrai que la voix de ce cher Burkhard se cantonne à un chant monocorde qui limite un peu la qualité des vocaux, mais après tout ce temps, HATE SQUAD n’a pas dévié de sa ligne de conduite et ce cinquième album en est la preuve vibrante. La production de Monsieur Herman Frank (ACCEPT) nous ramène elle aussi, à l’époque des futals moule-burnes et des vestes à patchs, avec un son indéniablement old-school qui manque un peu de tonus, aux vues des vastes possibilités de mixages actuelles.
Malgré ce bel effort d’HATE SQUAD, « H8 for the masses » n’apporte strictement rien de neuf au schmilblick et aura probablement autant d’impact sur les nouvelles générations qu’une pédicure sur un cul-de-jatte.
Que voulez-vous ? Y’a plus de jeunesse mon bon Monsieur…



Rédigé par : Tonton | 13/20 | Nb de lectures : 9892