Quand j’ai reçu ce skeud à chroniquer, ça ma filé le bourdon, un sacré coup de vieux. J’me souviens avoir acheter un album de Hate Squad, y'a une bonne dizaine d’années. "Pzyko" si mes souvenirs sont bons. Je ne connaissais pas du tout le groupe à l’époque mais la jaquette était classe et bon, quand on est un ado en pleine rebellion, Hate Squad, y’a pas à chier, ça claque comme nom de groupe. Du coup voilà, je l’achète, je rentre chez moi et je fourre la bête dans mon ghetto-blaster (ouais pas de mp3 à l’époque et le net n’était que pour les bourgeois) et là, j’en fus tout estomaqué. La violence, la brutalité de la chose me claquèrent au mur. Faut dire qu’à l’époque je portais des baggys, une New Era rouge et un t-shirt Nowhere Team. Ben ouais, j’étais jeune, je découvrais la vie mais je ne renie pas mon passé pour autant. D’ailleurs, encore aujourd’hui je ne crache sur un petit Enhancer de temps en temps. Tout ça pour dire que depuis le temps j’avais complètement oublié l’existence du groupe et perdu toute trace du CD, sûrement perdu dans les limbes de la maison de mes parents. Apres cette intro www.malife.com place à la musique et à l’autoproclamé Hannover Hatecore de nos fringants Teutons.

Avec "Deguello Wartunes", le groupe fête ses quinze ans d’existence. Putain 15 ans ! Je dois avouer que j’aurais jamais cru que ce groupe durerait aussi longtemps tant leur musique ne sortait pas vraiment du lot de la scène qu’on n’appelait pas encore metalcore à l’époque. L’exemple même du groupe condamné à jouer toute sa carrière en deuxième division. Mais bon, apparemment les gars sont teigneux, pugnaces et leurs efforts ont payé. Les mecs pratiquaient un hardcore fortement métallisé frontal, direct et carré. Quinze ans plus tard il pratiquent toujours un hardcore fortement thrashisant frontal, direct et carré. Notez la petite nuance… en quinze ans Hate Squad est passé d’un metalcore à un thrashcore. C’est pas mal mine de rien. Donc ouais l’album est super efficace, ça joue vite et le tout est suffisamment varié pour ne pas lasser même si pour le coup le terme « hatecore » me semble un poil galvaudé. C’était peut-être vrai y’a quinze ans de cela mais depuis les mœurs ont changé et de nombreux groupes, que je ne citerai pas, bien plus haineux sont apparus sur la scène, repoussant les limites de la haine musicale. Bref, Hate Squad sierra plus aux amateurs de thrash moderne qu’aux true hardcore kids. D’ailleurs la voix ne laisse pas planer le doute bien longtemps. Très orientée métal nineties, elle laisse peu de place au hardcore et peut paraître un peu datée voire même vieillotte. Enfin perso, j’ai pas du tout accroché au timbre de Burkhart (y’ a moyen de faire pêter le score au Scrabble avec un nom pareil) mais heureusement les Allemand ont fait appel à Markus Bischoff de Heaven Shall Burn, dont le timbre me plaît beaucoup déjà plus, sur plusieurs titres. Et il faut avoué que sa voix donne un coup de boost pas dégueu à certains plans du skeud.

La bête, même si elle ne sort pas du lot, bénéficie d’une bonne prod et de quelques titres pas piqués des hannetons. « Rise Up » par exemple envoie sévèrement le bois avec son refrain on ne peut plus basique « Rise up !! Rise up !! Rise up !! » ou encore "Aggro Manticore" au riff bien haineux. Ben ouais Hatecore tout ça, tout ça… on finit par y revenir. Mais le meilleur titre reste « Hannover Hatecore », plus qu’un morceau, un véritable hymne qui va faire des ravages sur scène. Le morceau est une ode à la ville d’Hannovre dont sont originaire les musiciens et à leur musique. On remarquera le très beau sample d’intro reprenant le chant du kop du Hannover 96, le club de foot de la ville, scandant Hannoveeeeeeeeeer. Hannoveeeeeeeer. Pas très fin mais efficace. Très efficace. Comme le riff du morceau bâti sur des parties de grattes thrashies vraiment groovy. Une invitation au headbanging. L’ensemble de l’album est du même acabit. Riffs thrash, chant metal et headbanging. Pas original pour un sou mais pas dégueu non plus. L’ensemble se laisse écouter sans ennui mais je pense que "Deguello Wartunes" ne fera pas de vieux os dans ma platine. C’est sympa et ça fout la patate sur le coup mais bon, c’est pas "Master Of Puppets" quoi. A ce rythme-là, le groupe pourra tranquillement fêter ses trente ans en 2023 et qui sait, peut-être qu’alors le groupe se sera mis au deathcore…


Rédigé par : Seb on Fire | 13/20 | Nb de lectures : 10992