Le sujet du jour est Hate Profile, projet italien mené par Amon 418 que certains connaissent peut-être pour sa participation au groupe de black mélodique Hortus Animae (dont je vous parlerai bientôt en nos pages). Pour enregistrer cet album, première pierre d'une trilogie annoncée, Amon 418 s'est uniquement adjoint les services de son batteur dans Hortus Animae (GroM qui avait fait un tour dans Ancient, fut un temps). La pochette est blanche, le titre est pompeux, le nom du projet solo intrigant. Diantre!

Hate Profile se place loin du contexte trve-iste actuel. Les riffs sont livrés à l'économie, le rital préférant les ouvrager plutôt qu'asséner de longues diarrhées de notes. Point de riffs pachydermiques mais pas trop de cavalcade le long des neuf plages non plus, Hate Profile se modère principalement à tempo mesuré et privilégie la mise en place des ambiances. Les riffs sont tour à tour toniques ou plus posés, de la colère au mal-être, s'enchaînant sans espoir de retour. Des mélodies à deux guitares se croisent, exploitant leur thème au long de mesures qui paraissent sans limite. Hate Profile n'hésite pas à exposer longuement ses idées, à la limite de l'hypnotisme, à la limite de la répétition forcée sans jamais l'atteindre. Amon 418 appose aussi quelques nappes de clavier, quelques samples, pour emballer son propos au mieux.

Emballer au mieux, voila bien le sujet de cet album. Chaque riff est pensé pour s'épanouir dans cette production légère et claire. Il est vraiment intéressant cet album, malgré son manque d'excellence et l'absence de l'ultime gniak ou de l'ambiance qui tue. "Opus I" est simplement bon, là où Deathspell Omega illumine par sa sombre beauté (et hop, replaçage de chouchou). Il manque le truc à l'italien pour sublimer des riffs qui sont parfois techniquement imparables, tarabiscotés à la Satyricon. Il manque cette petite accroche, cette déviance malsaine qui permettrait de concrétiser cette ambition qu'on sent palpable.

Un bon album de près de trois quarts d'heure, certes. Et j'espère que Hate Profile va lâcher la bride dans "Opus II" et nous offrir ce qu'il semble encore trop contenir et retenir...


Rédigé par : Prince de Lu | 13,5/20 | Nb de lectures : 12124