Déjà sorti depuis quelques temps dans le commerce, cet album sera de bien triste mémoire pour nos stakhanovistes alcooliques danois préférés. 5 véritables albums en 6 ans tout de même.

Triste mémoire car le groupe vient de perdre deux membres en la personne du frontman Jacob Bredhal et du guitariste Heinz Jakobsen. Le chanteur faisant également partie de Allhellujah et devenant de plus en plus occupé par son activité de producteur (c'est d'ailleurs lui qui signe la production de cet album qui a été ensuite remixé par le gourou de la prod métal européenne Tue Madsen, d'où un son un plus clair et moins métallique que sur "The Sickness within").

Triste mémoire aussi car cet album n'a plus la hargne qui faisait la force de Hatesphere dans ses précédents albums (comme dans "Blood Hatred" ou le plus récent "Ballet of the brute") et présente toujours un peu la même formule qui commence à tourner en rond. A savoir Thrash bien appuyé à la batterie assez mid tempo qui fait quelques incursions dans un style qu'affectionnait Pantera. Impression que j'ai déjà testée en concert en Hollande où tout ça me paraissait bien longuet alors que j'aime bien certains albums du groupe. Les premières chansons de l'album sont un peu poussives et on sent qu'on risque de s'ennuyer un peu à l'écoute de ce disque. Alors bien sûr, ça joue mais j'ai l'impression que la conviction s'est un peu émaillée chez les Scandinaves avec le temps. C'est mou et pas très rock n'roll. Sans doute à mettre sur le dos de sorties d'album trop fréquentes et de tournées des clubs marathon.

Le fait de perdre de son frontman est plutôt difficile puisque le chanteur était très apprecié des fans mais Hatesphere a récemment affirmé qu'il continuerait sa route en partant à la recherche d'un nouveau chanteur. Ce sera probablement l'occasion pour le groupe de se remettre en selle et de changer un peu son fusil d'épaule. On nous dit de ne pas nous inquiéter puisque le guitariste Pepe a toujours été le principal compositeur.

Le groupe se réveille un peu sur le 3e titre "Damned below Judas" au chant plutôt death et au pont bien dark et lourdingue à souhait. Plutôt un bon titre même si on aimerait bien que le groupe passe la 5e de temps en temps.
Enfin des surprises avec "Drinking with the king of the dead", d'ailleurs la bonne question c'est de savoir qui gagne à ce petit jeu, Hatesphere ou le méchant roi des morts..., avec une intro avec de l'harmonica ambiance western et du gros riff bien heavy!
Avec "Forever War" ou "Floating", on retombe dans le thrash excité qu'affectionne particulièrement le groupe mais ça ne décolle jamais vraiment. "Feeding the demons" contient son lot de riffs un plus racés et techniques, ce qui en fait une des chansons accrocheuses de l'album avec son break bien rock'n'roll et un solo vraiment bien foutu. "Let them hate" a une intro vraiment sympa et le riff qui suit pose bien l'affaire, Hatesphere sait aussi proposer des riffs plus mélodiques et je trouve que c'est dans ce domaine qu'ils sont souvent plus convaincants. "Absolution" reste également dans une veine très thrash avec une fin avec des orchestrations aux synthés plutôt bien foutues.

Mais bon voilà , pour conclure, il n'y a pas de quoi se taper le cul par terre et l'on s'ennuie ferme à l'écoute de "Serpent smiles and killer eyes". La réelle inconnue maintenant, c'est de savoir si Hatesphere saura rebomber le torse avec un nouveau line-up et être une nouvelle force de proposition dans le monde parfois un peu sclérosé du métal. Pas foncièrement un mauvais album mais un album qui aura une durée de vie limitée. Le thrasher moyen y trouvera peut-être ce qu'il recherche mais quelque chose me dit que cela manquera un peu de vitesse, d'agressivité et de colère!


Rédigé par : Swervedriver | 11/20 | Nb de lectures : 11738