HATEBREED - The Concrete Confessional (Nuclear Blast) - 27/05/2016 @ 07h23
Neuvième album déjà pour le groupe de hardcore favori des metalleux. Jamey Jasta, avec une précision métronomique livre un album tous les 2-3 ans, histoire de briser le rythme des tournées et d’avoir de nouvelles choses à jouer sur scène. Je schématise un peu mais il y a de ça. Ecouter un album d’HATEBREED chez soi, aujourd’hui n’a plus qu’un intérêt limité. On peut essayer de deviner quels titres seront incorporés à la prochaine setlist et, en contre partie, quels vieux machins vont gicler. HATEBREED n’essaie plus de convaincre qui que ce soit ou de s’attirer de nouveaux fans, juste de faire plaisir à ceux déjà en place. Quelque part, ils sont un peu les Cannibal Corpse du hardcore, ce qui explique leur grand succès auprès de la caste chevelue.

On trouve bien quelques évolutions de temps à autres comme le fait que, depuis quelques albums, Jamey se mette à expérimenter quelques envolées mélodieuses en chant presque clair. Le challenge ici est de s’inspirer le plus possible de Slayer sans pour autant que la pompe ne soit trop évidente. La mission est réussie, on peut résumer, en grossissant le trait, « The Concrete Confessional » par des riffs de Slayer plus la voix de Jamey. Certains diront que c’est le cas depuis les débuts du groupe. Et ils n’auront pas tout à fait tort, mais c’est sur cet album que son influence est la plus prégnante. Dès le titre d’ouverture « A.D » (qu’on retrouvera sans aucun doute sur les futures setlist du groupe), on est plongé en plein thrash californien. L’ombre de Jeff Hannemann plane sur le jeu des guitares. « A.D » est un des titres forts, placé en ouverture et balancé comme single, les gars ne s’y sont pas trompé, tout ça est parfaitement calculé et travaillé. Et ça fonctionne, « A.D » est vraiment efficace et renoue avec la vitesse passée du groupe.

Globalement, ce nouveau disque est moins stéroïdé que les dernières livraisons qui atteignaient le point de rupture en termes de compression et de production. On avait constamment l’impression que tout allait nous sauter à la gueule. Ici, ça reste puissant mais ça respire, les instruments ont de la place, de l’espace pour s’exprimer. Bon point. « Looking Down The Barrel Of Today » marche dans les mêmes traces, moins rapide mais toujours aussi thrashy et porté par quelques sympathiques chœurs de bûcherons. Le disque s’écoute bien tranquillement, le groupe possède toujours cette patte pour créer un hardcore de stade plombé et efficace comme le prouve « Seven Enemies » qui devrait faire jumper du metalleux par paquet de douze. Les titres sont courts et uniformes, pratiquement tous entre 2’30 et 3’. Rien ne dépasse, tout est parfaitement rangé, (trop) bien rangé. La colère n’est plus là et la rage a laissé place à un professionnalisme de tous les instants. On trouve quelques petites variations comme le refrain mélodique sur le très slayerien « From Grace we’ve fallen » ou les chœurs streetpunk foireux sur « The Apex Within ». Pour le reste, tout s’écoute sans surprises, ni bonne, ni mauvaise, du HATEBREED dans le texte. Du hardcore lourd, qui ratisse large et très métallisé. Dans la lignée de ce que pond le groupe depuis Supremacy.

Ce qui manque, cette fois, ce sont les moshparts. « The Concrete Confessional » n’en comporte pratiquement pas. On ne retrouve pas de passages lourds et hyper violents à la « Doomsayer » par exemple et ça manque. C’est ça qu’on aime (aimait ?) chez HATEBREED, ce côté bête, méchant et fédérateur qui disparaît petit à petit de la discographie du groupe. Ça fait longtemps qu’on n’a pas entendu un riff aussi simplissimement puissant et efficace que celui de « Live For This ». « The Concrete Confessional » est un album immédiat mais qui peine à tenir sur le longueur. Passé la dizaine d’écoutes, on en a fait le tour et si on ne s’y ennuie pas, on ne ressent plus grand-chose. On retiendra aussi le très MachineHeadien « Something Off » qui vient casser la monotonie de l’ensemble et on s’amusera à compter les emprunts faits à Slayer avant de ranger le cd qu’on ressortira les veilles de live pour se remettre les idées en place. Un album de HATEBREED de plus qui a, toutefois le mérite de renouer quelque peu avec la simplicité qui fait la force du groupe sans parvenir à se surpasser et à sortir du mode pilotage automatique.



http://www.hatebreed.com/ - 98 visite(s)


Rédigé par : Seb On Fire | 14/20 | Nb de lectures : 10600




Auteur
Commentaire
zaze78
IP:91.214.5.128
Invité
Posté le: 27/05/2016 à 10h18 - (120195)
Très légèrement déçu par ce nouvel opus pour ma part...

Velvet Kevorkian
Membre enregistré
Posté le: 27/05/2016 à 13h46 - (120200)
Album plus que correct, mais pas transcendant. Il fait le taf, ça va droit au but mais on est pas sur le cul quoi. Du HATEBREED qui passe bien.

Merci d'avoir fait la remarque sur les chœurs merdiques de « The Apex Within », c'est d'un ridicule :D



CromCruach
Membre enregistré
Posté le: 27/05/2016 à 15h09 - (120201)
Bouarf !! Bon je développe. Hatebreed s'enfonce encore dans la médiocrité d'un mauvais thrash vaguement core sur les bords. Pas de quoi refaire l'épilation du maillot.



Diboli
Membre enregistré
Posté le: 27/05/2016 à 17h55 - (120202)
"La colère n’est plus là... "
Malheureusement tout est dit ...




Meridian
Membre enregistré
Posté le: 27/05/2016 à 19h07 - (120203)
Diboli : idem !

J'adhère aux 2 premiers paragraphes de la chro mais trouve le reste plutôt conciliant... on dirait que Seb a hésité à leur coller la petite fessée scripturale qui s'imposait et qu'il s'est finalement résigné, par respect pour le cv du groupe... ou un truc du genre. :)

L'album démarre bien, les deux morceaux qui ouvrent le bal font leur effet mais ensuite c'est la rupture, le vide, et après le vide le ridicule : je me suis senti très mal à l'aise pendant les 25 premières secondes de "The Apex Within", pour citer le premier exemple qui me vient en tête. Sérieusement, aussi mal à l'aise que lors du bide de ce jeune au concert de Snoop Dogg (Le petit journal - 2009).

Je passe mon chemin sans donner de note.

Branch
IP:93.4.66.243
Invité
Posté le: 27/05/2016 à 22h09 - (120208)
J'ai eu beaucoup de mal a la première ecoute... J'ai pris le temps d'apprivoiser chaque morceaux et au final c'est pour moi un des meilleurs albus qu'ils ont sortis depuis un bail.
Certes ce n'est plus de Hardcore au sens propre mais ca envoie le steack grave...
Pour moi tout les morceaux ont leur interet sauf evidemment le ridicule "apex within"

Sincerement qui n'a pas envie de balanccer des mandales sur l'enorme "Somthing's off" !

16/20 pour ma part

Vision Of Beuh
Membre enregistré
Posté le: 29/05/2016 à 12h31 - (120214)
Globalement, il n'y a pas de quoi se relever la nuit même s'il d'agit probablement du """""meilleur"""" depuis Supremacy voire The Rise Of Brutality. Quelques fulgurances (AD, Dissonance, US Against Us) et des putains de riff cool (Something Cool et le riff introductif de Remember When)... Mais sinon, il y a de bonnes grosses merdes indignes dont notamment SLaughtered In Their Dreams (bon dieu), The Apex Within (lol) et surtout From Grace We Fallen (...). Bref, je valide aussi le terme Cannibal Corpse du hardcore.



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