Après MONSTROSITY le mois dernier, on reste dans les groupes vétérans de seconde division avec, cette fois-ci, les Polonais de HATE. Après des débuts qui remontent à 1990, dont le guitariste chanteur Adam The First Sinner reste le seul rescapé, ils nous assènent ici leur quatrième album.
Malgré une carrière aussi underground que sinueuse, allant des sempiternelles galères de line-up à des deals plus ou moins hasardeux, HATE n’a jamais baissé les armes et nous revient plus motivé que jamais, avec la même envie de tout casser. Pour ne pas faillir à leur ligne de conduite originelle « Awakening of the Liar » est un album de death metal old school pur jus, à mi-chemin entre des pointures comme MORBID ANGEL et VADER, à ceci près qu’on dénote un net penchant pour les ambiances sombres propices aux groupes satanistes.
Hé oui, HATE nous psalmodie, avec la véhémence de ses growlings caverneux, sa haine (ça tombe bien, c’est leur nom) farouche de l’épiscopat (« Immolate the pope ») et plus généralement du catholicisme (« Anti-god extremity »). Là où un groupe comme IMMOLATION dispense un message anti-religieux d’orientation nihiliste, HATE, quant à lui, revendique ses affinités avec les cultes impies.
Il est exact que les gimmicks idéologiques et physiques dont le groupe s’affublent peuvent prêter d’avantage à la rigolade qu’à la considération respectueuse. Toutefois, il ne faudrait pas oublier au passage que la Pologne demeure un pays où les croyances religieuses restent fermement ancrées dans les esprits.
Enfin, cela fait bien longtemps que les postures de vilains pas beaux et les crucifix renversés ne suscitent plus chez moi que l’indifférence la plus totale. Côté zic, c’est à peu près la même chose, on est en présence d’un death métal très classique, qui ne fait pas avancer le chmilblick d’un iota. « Awakening of the Liar » est taillé dans les riffs et les tempos les plus banals qu’ils soient. Pourtant il faut accorder à HATE le mérite de savoir parfaitement tenir l’auditeur en haleine avec des compos accrocheuses qui font taper du pied et bouger de la tête sans même qu’on s’en rende compte. Si le présent disque n’est pas le moins du monde original, cela n’enlève en rien à l’habileté et au savoir-faire de HATE. Si le groupe polonais n’a pas inventé le fil à couper l’eau chaude, il connaît, en revanche, les ficelles du métier et sait les utiliser à bon escient pour nous proposer un album bien senti.




Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 9109