Autant la fantasmagorique New Wave Of American Heavy Metal, c'était quand même pas terrible-terrible (AMHA, bien sûr), autant cette non moins fantasmagorique New Wave Of Bay Area Thrash (comme quoi, il aura servi mon stage en étiquettes...) aura au moins permis de remettre au goût du jour une scène et un son que beaucoup de métalleux regrettaient méchamment.
Après, il est évident que dans cette multiplication de sorties rétro-thrash, on voit apparaître beaucoup de groupes n'ayant, par définition, pas grand-chose à dire artistiquement. Force est de reconnaître que c'est en l'occurrence le cas des jeunes membres d'HATCHET qui, bien que hautement sympathiques, ne marqueront pas plus (à tout le moins avec cet album) les esprits qu'un autre groupe lambda de cette mouvance.

Ce premier album démarre avec un “Darkening Skies” tout en mélodie que l'on croirait directement tiré de l'album “The Legacy” et rapidement HATCHET déroule sa leçon en nous sortant toute la gamme Thrash 80ies imposée avec des petits crochets vers EXODUS, ANTHRAX (pour les refrains notamment, voir “The Morlocks Tomb”) ou encore DEATH ANGEL (le dernier titre “Awaiting Evil”, d'une manière générale on appréciera le chant aigu de Kirchen). Alors l'exercice de style est réussi, on a droit à quelques bonnes petites bombes (“Sealed Fate” en tête) même si on a un peu la désagréable impression d'être embarqué avec un tour opérateur dans un rétro-trip plus ou moins branché (ouah! Un hôtel tout moche façon ex-RDA! Trop génial!).

C'est sûr, on passe un bon moment, l'écoute est facile puisque l'on reste dans un registre “hommage” ultra balisé. Après, est-ce qu'on se souviendra de cet album dans six mois ? On ne parierait pas notre goûter la dessus.
Pour ceux qui reprochent aux vieux groupes d'avoir un peu trop calmé le jeu et/ou, surtout, d'avoir adopté un son trop moderne/aseptisé/froid (rayez la mention inutile s'il y a lieu), l'achat de cet album est hautement recommandé parce qu'il est objectivement très réussi. Pour les autres...c'est vous qui voyez.

Ah! J'oubliais, la pochette est très laide. Voilà, c'est dit/écrit.


Rédigé par : BigHenry | 11/20 | Nb de lectures : 10355