Challenge du jour : inspirez bien fort et répétez 10 fois le plus vite possible le nom de cet album : Scherbenkotsplittergranate. Pas plus pour ne pas risquer une crampe de la langue, merci (je prends soin de vous). Bon, mon niveau en allemand ayant largement décliné avec les années par manque de pratique, je ne saurais trop vous dire ce que signifie ce titre d’album barbare, toujours est-il que ça semble parler d’éclats de grenade. Ah et y’a « kots » dedans, ce qui me fait un peu penser à une expression de chez moi « je vais kotz », ce qui désigne bien évidemment les rejets intempestifs de substances par l’orifice buccal lors de soirées quelque peu alcoolisées (ou plutôt des « schtammrein », comme on dit aussi chez moi). Bon de là dire que cet album est à vomir, il n’y a qu’un pas que je ne franchirai pas.

Scherbenkotsplittergranate est le second album du quintette originaire de Basse-Saxe HASSMORD, qui fait du Black-Metal. Inutile de winker avec la schirport, Allemagne + Black-Metal = mélodie, l’équation se vérifie ici. HASSMORD est donc à fond dans un Black mélodique quasi Heavy/Black, il faut entendre par là que l’agressivité ne se retrouve qu’au niveau du chant hargneux. A part ça, HASSMORD pratique donc un Black germanique assez commun, produit à l’arrache avec un son très amateur mais correct dans l’ensemble, même si le son de gratte lead saturé est assez vilain et surtout très daté. 8 morceaux (plus un interlude) pas franchement passionnants, qui se ressemblent tous. Certains passages sont assez accrocheurs (notamment les breaks de gratte semi-acoustique qui rendent bien), mais la plupart des mélodies sont assez répétitives et « classiques », le tout manque aussi cruellement de pêche à cause de la quasi-absence de grosses rythmiques qui auraient pu faire décoller le tout en le rendant un peu plus percutant. Le combo essaie pourtant de sortir des clous avec quelques passages un peu zarbi, comme les samples de mecs schtrack (le gros rot bien sorti de la bierpanz en sus) bien WTF à la fin de "Ein Papst Brennt", suivi par l’intro à orgues religieuses de "Messias als Gulash", ou encore l’interlude avec des sons de xylophone (!) "Herbstklang", et surtout le vieux son de boîte à rythmes et les bruitages électro sortis de nulle part de "Deutsch". Un peu plus et ils nous auraient casé des chants de schpatz.

Bref, rien ici qui ne file une bonne paire de claques dans la schnéss (ou dans la fratz, c’est comme vous voulez), ou qui donne envie de sortir son schlass et d’aller menacer le chargé de catéchisme du village. Pas très fotz quoi, même si avec leurs corpsepaints les mecs de HASSMORD ont de bonnes têtes de schpéngler. Un album tout simplement sans intérêt, déjà entendu 1000 fois avec des mélodies trop téléphonées pour retenir l’attention. Scherbenkotsplittergranate n’est pas non plus une schisstreck intersidérale, le groupe semble sincère mais donne trop l’impression d’être un groupe de bauer, donc pas un truc à signer sur un label avec une distribution aux 4 coins de l’Europe. A écouter une fois avec des potes un soir de kirb en dégustant le schnaps et les restes de schneck du matin, mais pas plus. Fèrtich ! Allez hop, wek !


Rédigé par : ZeSnake | 09/20 | Nb de lectures : 12423