Je serais probablement pas le gusse le mieux placé du monde pour vous parler d'Harvey Milk (le groupe, pour le séropolitique, t'as wikipédia, gars), pour la simple et bonne raison que malgré toute la bonhomie que m'inspire "Life The Best Game In Town", album de la reformation paru chez Hydrahead, mes oreilles s'obstinent à rester sur le pallier. 'Me demandez pas pourquoi, j'accroche pas. Le quatuor ricain, assisté depuis son retour par Joe Preston (Thrones, mais surtout Earth, Melvins, High on Fire, et Sunn 0))) ), du fait de son arrivée dans le roaster d'Aaron Turner, passe d'un statut ultra-confidentiel à confidentiel. Le genre de signature qui leur permet le luxe de sortir leur tout premier disque (éponyme), oui, sortir, pas ressortir, puisque ce disque a connu une trajectoire quelque peu chaotique.

Alors qu'un mauvais rip du nom de The Bob Weston Sessions traînait sur le net depuis une paye. Explication succincte: un mec veut produire leur skeud. Ils enregistrent avec le déjà kvlt Steve Albini et Bob Weston, balancent les bandes au type, et se font planter un énorme lapin. Parti sans laisser d'adresse. Leur restait une pauvre K7 de ces enregistrements qui prenait la poussière. En deux coups de cuillère à pot, la tape subit un nouveau mastering, et la voilà callée dans les dernières sorties Hydrahead. N'ayez crainte, le son est parfait. Rustre et rugueux comme il faut, ce qui sied à merveille à la musique d'Harvey Milk. Une triplette d'ours qui jouent une version anxiogène des Melvins, avec du riff rampant et désabusé en veux-tu en-voilà des brouettes. Et des beuglantes flottantes de plantigrade, aux cordes vocales cramées par le goudron et le bourbon. Parfois ça s'emballe. Parfois pas. C'est que c'est joué de manière démesurément pataude, démesurément abattue. Du fond de tiroir de qualité, plus brut et primaire que ce que fera le groupe par la suite, du moins j'y accroche bien plus. Un skeud vraiment sympa pour creuser des tombes, quoi.


Rédigé par : Crown_Me | Réédition/ | Nb de lectures : 12604