Déjà détenteur d’une démo remarquée et remarquable sortie l’année dernière, l’homme qui se cache derrière Härskar ne s’est pas endormi sur ses lauriers et s’est vite remis au boulot. Il aurait été facile pour ce premier album de se servir de la démo comme base de travail principale et de rajouter des titres dans la même veine en retravaillant les petits défauts qui pouvaient exister. Mais non, au lieu de stagner et de jouer la carte de la facilité Nick a décidé de faire évoluer sa musique ; gardant les fondements de base il préfère pour ce premier essai grand format oser l’expérimentation et apporte quantité de nouveaux éléments.
La grosse différence avec l’ancienne formule est l’apparition du chant clair et ce dès le premier titre. J’avoue avoir été surpris et légèrement décontenancé lors des premières écoutes mais ce choix s’est finalement révélé être judicieux. L’autre changement majeur avec la démo « The end of all kinds » est la baisse d’un ton en terme d’agressivité. On retrouve d’ailleurs sur « The hindrance » quatre titre de cette démo qui du coup apparaissent comme les plus violents de l’album. Mais attention, cela ne veut pas dire que le Härskar 2004 est mou du genou, loin de moi cette idée, d’ailleurs les nouveaux titres et les anciens se marient bien et forment un album homogène regorgeant de mélodies.
La musique essentiellement mid tempo se veut plus nuancée et plus riche à la fois. Les deux types de chant, clair et criard (toujours dans la veine de Rotting), apportent une diversité au niveau vocal qui est loin d’être négligeable sur la totalité de l’album. Les mélodies semblent avoir été l’objet d’une attention toute particulière, tout comme le travail sur les guitares qui est assez impressionnant. Cela a pour conséquence de livrer à nos oreilles des petites perles au feeling rock fortement prononcé : « show her what greys » ou des moments de dark métal de toute beauté « edict of recess ».
Gardant les caractéristiques de sa démo, à savoir des riffs torturés à l’ambiance assez glauque et des structures alambiquées, cet album plaira à tous ceux qui avaient accroché à « The end of all kinds ». Un petit mot sur la production faite maison, qui est à la fois claire et puissante et qui montre bien qu’avec passion et patience on arrive à faire de belles choses. Härskar franchit le cap du premier album haut la main, et ce n’est pas peu de le dire : tout seul sans l’aide de personne.



Rédigé par : Dark tranquilou | 4.25/5 | Nb de lectures : 9946