A chaque fois qu'il est question de Norvège et de metal, instinctivement on pense black metal. Pas que les autres styles musicaux n'existent pas là-bas, mais il est impossible de ne pas évoquer tous les groupes de black nés en Norvège quand on parle de metal sur ces terres. Harm (c'est le nom du groupe) n'est pas un énième groupe de «metal noir», mais ce n'est pas pour autant qu'il fait dans la finesse, bien au contraire; en même temps avec une pochette aussi explicite, difficile d'avoir une surprise, quant au propos contenu. Le groupe qui sort son deuxième album, 5 ans tout de même après le premier essai, s'exprime principalement à travers un thrash metal bien violent et inspiré dans sa largeur par la scène allemande (Kreator, Sodom...). On note la présence de quelques sonorités plus propres au death et black metal, résultant cette sorte de melting-pot sonore n'étant pas sans rappeler Skeletonwitch, dans des tonalités encore plus extrêmes. Avec des morceaux de 4 minutes tout au plus, Harm fonce tête baissée, sans samples et arrangements, exceptions faites des intros «horror movies» des deux premiers titres. Ça envoie le bouzin, la purée sans originalité, avec l'apport d'une excellente production mettant en valeur à plus d'une reprise entre autres les coups hargneux portés à la basse qui se fait un plaisir de nous vriller les oreilles.

Le trio infernal emmené par le vocaliste/bassiste, Steffan Schulze (membre dominant de la formation Antares Predator), exprime sa fureur à travers des tempos impulsifs, parfois secoués de blast beats «classiques» et électrisants («My Demon»), des riffs alternant intelligemment envolés thrash metal incisives et sonorités plus brutes et malsaines, portant sur un plateau le chant énervé et criard du sieur Schulze. Si les premiers titres (d'en moyenne 3min30) vont droit dans la gueule, le groupe montre des qualités de compositions le temps d'un «Svartsynt» plus long et travaillé, pas avare en breaks et remontées démoniaques qui démontre la volonté du groupe de «captiver» l'attention de l'auditeur. Si l'album perd un peu en qualité sur certains morceaux («New Brutal Vitality» et «Random Numbers», deux titres moins convaincants), il conclut sur deux missiles, dont un «Fuck the Fame» remarquable final dans l'énergie déployée par les riffs et l'agressivité possessive de la rythmique.

Pas original dans le fond et la forme, mais le fait qu'il soit relativement court, avec quelques temps forts cités, permet à cet album d'exprimer un bon condensé de musique extrême jouée avec sérieux et sans chichi. Vous voulez un bon remontant, fourre-tout et brutal, «Demonic Alliance» devrait vous convenir.




Rédigé par : gardian666 | 14/20 | Nb de lectures : 13027