En moins de 2 ans, les australiens d'Harlott ont publié 2 disques d'un thrash metal revival aussi classique qu'efficace. D'abord "Origin" en novembre 2013 (ré-édité en mars 2014 par Punishment 18 Records) puis "Proliferation" au mois d'avril, là aussi dans un premier temps publié en indépendant, avant que Metal Blade ne repère le groupe et donne un 2ème élan à l'album (en le gratifiant d'une cover à la Repka).

Si toute cette scène revival thrash vous laisse indifférent, passez votre chemin, car Harlott est dans le même wagon que les Havok, Fueled by Fire, Bonded by Blood, etc. Alors certes chacun de ces groupes sonne à sa façon, avec des influences parfois plus prononcées mais ils ne cachent jamais leur amour pour la fameuse scène de la Bay Area (Exodus ou Testament en tête) ou des combos comme Slayer et Kreator.

A la différence des Hellish Crossfire et autre Nekromantheon par exemple ('revival' mais surtout old school dans l'approche et le son, et terriblement bons !), Harlott opte comme beaucoup de ses contemporains pour un son moderne qui en 'jette' aux premiers abords et à tendance à vite accrocher les oreilles, surtout si le contenu musical suit. Chez les australiens, la recette marche assez bien, à l'exception d'une batterie pas toujours plaisante pour les esgourdes (eurk! la double grosse caisse).

Pour le reste, c'est un enchaînement sans surprise et bien exécuté de 12 pistes allant de 1'30 à 5 minutes ; Harlott ne cherche pas à jouer la carte d'un thrash technique ou progressif, alignant des riffs slayeriens qui eux même appuient des lignes vocales hargneuses, entre Mile Petrozza, Rob Dukes et Tom Araya. Le dénommé Andrew Hudson fait le taf mais je trouve que sa voix manque un peu de profondeur et de second souffle (même si sa prestation sur le court "Bloodlust" est une belle et franche torgnole).
Les soli sont là parce qu'ils doivent l'être, rien de dingue de ce côté, ça renvoie encore à l'exécution qui primait dans les 80's. Je ne bouderai cependant pas trop mon plaisir quant au travail réalisé par les guitaristes, capables d'aligner des riffs franchement pas dégueu, à défaut de paraître bien originaux ("Denature", "Civil Unrest").

"Proliferation" n'est pas très long - moins de 45 minutes -, toutefois il propose 12 compos 'similaires', c'est à dire un thrash burné où le tempo ne lève que rarement le pied, excepté à l'occasion d'un (court) break ou d'une intro par exemple. De quoi s'en prendre certes, plein la gueule non stop, un peu de variation n'aurait pas fait de mal car un sentiment de répétition et lassitude pointe le bout de son nez au moment des 3 dernières pistes (pas forcément moins bonnes que les précédentes).
Pour le reste et dans sa globalité, Harlott fait les choses convenablement, sans 'génie' ou identité complètement marquée. Personnellement cela me suffit même si d'un autre côté, ce n'est pas un disque qui me met le cul par terre.




Rédigé par : gardian666 | 13,5/20 | Nb de lectures : 8212