Sorti de Saint-Louis, Missouri, aux Etats-Unis, Harkonin écume l’underground ricain depuis 2002. Avec à son actif 4 albums dont un live, les cinq gus ne sont plus des débutants, et ce cinquième en atteste. Et c’est sur le label australien Battlegod que ce nouvel album, "Detest", voit le jour, quatre ans après le précédent.

Le groupe évolue dans un black/death assez technique, varié et mélodique. Et on peut dire que les cinq gus aiment les mélodies tant ils inondent l’auditeur de leads en tout genre. Les riffs sont innombrables, et les détracteurs de musique primaire seront aux anges. Malheureusement, ce que Harkonin a en technicité, il ne l’a pas en efficacité. Les morceaux sont longs, entre 5 et 7 minutes en moyenne, plus une pièce de 10 minutes assez indigeste au milieu de l’album. Au total, 10 morceaux pour 64 minutes, qui paraissent en durer 20 de plus. Certains plans des morceaux sont plutôt efficaces (l’intro de "Exhauster of souls", Satan à souhait), mais globalement, le groupe aime foutre des mélodies dans tous les sens. A un tel point qu’il en est difficile de sortir de l’écoute avec des moments forts en tête. Malheureusement, et malgré de nombreuses écoutes, rien de me reste à la fin de l’album. Pourtant, le black/death des Ricains n’est pas désagréable en soi, et si personnellement, je suis hermétique à ce genre de musique ultra dense et « compliquée », les amateurs de branlette et de riffs dans tous les sens y trouveront leur bonheur. A titre de comparaison, on pourrait rapprocher cet album au résultat d’une copulation entre Destroyer 666 et Belphegor, dont l’engeance ferait encore plus de riffs que les 2 parents réunis.

Au niveau du son, le groupe a fait les choses comme il faut, puisque la production est puissante comme il faut. Les Ricains ont évité avec justesse le piège du « je sur-produis comme tous les groupes de death actuels parce que ça fait comme Behemoth », et ont opté pour un son plus organique, bien plus agréable. Tous les instruments sont en plus audibles (un peu moins la basse, mais on s’en fout, ça sert à rien une basse). Le chant de Jason Barron est bien gras et colle parfaitement à la musique. Il s’autorise des poussées black ou death selon les passages, mais s’en sort toujours bien, et même si sa voix n’a rien d’original, elle est au moins efficace. Le batteur martèle dans tous les sens, et soutient parfaitement les guitares. Ces dernières sont parfaitement audibles, et l’auditeur ne perdra pas une miette de la chiée de note du disque.

Si j’ai l’air de fustiger plus que nécessaire le déballage de riffs et de mélodies, c’est parce qu’ils noient les passages plus efficaces, et rallongent, à mon sens, inutilement les morceaux. "Detest" aurait pu être autrement plus « dans ta face » avec 20 minutes de moins. Et en tant que chroniqueur, il aurait aussi été plus facile à traiter, moins indigeste à écouter. Au final, la note représente ma frustration et mon amour pour les musiques plus directes, qui vont à l’essentiel. Mais ne vous arrêtez pas à mon avis, et foncez sur Myspace pour écouter les 2 extraits, parfaitement représentatifs de l’album.


Rédigé par : Skay | 11/20 | Nb de lectures : 11858