HAPPY THE MAN – The Muse Awakens (InsideOut/Wagram) - 30/01/2005 @ 13h45
2 albums d’anthologie au compteur, 25 ans de silence et un statut de groupe « culte », ça vous plombe les godasses pour un bon bout de temps ! On en connaît qui ne s’en sont pas remis. Ce ne sera pas le cas pour Happy The Man qui, s’il n’est pas le dernier venu sur la scène progressive mondiale, n’en réussi pas moins un come back fracassant. Considéré comme la meilleure formation de prog que les USA aient été capable de produire pour rivaliser avec les ténors anglais de l’époque, HTM assume plutôt bien cet état de fait. A ses débuts adepte du style Genesis qu’il vénérait – d’où le nom choisi – il s’oriente rapidement vers un progressif plus alambiqué et proche d’une mixture King Crimson, Gentle Giant et la bande à Gabriel saupoudrée ici ou là de quelques touches caméliennes et jazzy. Voici donc The Muse Awakens dont la gestation a durée 5 ans. Vous avez dit perfectionnistes ? Et ce n’est que sous « l’amicale » pression du label Insideout qu’ils se sont enfin mis au travail. Ceci dit, notre patience est largement récompensée. Comme dirait l’autre, la Muse a été bonne fille ! Ayant renouvelé les 2/5 du personnel, Le Bienheureux nous propose 56 minutes de musique inspirée, délicieusement complexe et dans la droite ligne de ce qu’il offrait déjà voici 3 décennies. J’entends d’ici l’éternelle rengaine du « à quoi ça sert ?». Je vous réponds immédiatement : à rien ! Ce retour inespéré n’a d’autre but que de nous rappeler que ce groupe a compté et combien sa musique valait le détour. Remarquez, ils auraient pu nous servir un disque de rap ou de reggae et là, pour le coup, la surprise eut été complète. Mais bon, ils ont choisi de perpétuer un genre qui a fait école puisque l’on dit aujourd’hui, quand on veut comparer ou rapprocher, « à la Happy The Man » comme on dirait à la Led Zep ou à la tienne, Etienne ! Toujours et encore les étiquettes. Vous dire que vous allez entrer facilement dans l’univers «cossu» de HTM, serait mentir. Témoin le titre d’ouverture, Contemporary Insanity et ses 3’43, parfait exemple de cette fameuse complexité. Ça part un peu dans toutes les directions et vous laisse une impression de densité extrême qui peut culminer jusqu’à l’étouffement si vous n’y êtes pas préparés. Un peu comme si vous veniez de parcourir un 100 m sans prendre la peine de respirer. Toutefois, vous trouverez sans aucun doute d’autres raisons d’apprécier la musique de cet album en majorité instrumental et très construit. (Seul un titre est chanté.) Car elle sait se montrer tout aussi mélodique dans les passages où la fièvre des guitares et de la section rythmique retombe pour laisser place à des claviers lumineux. Quelques pièces dites accessibles voire « faciles » permettent de souffler un peu. La production est sans reproche et le soin apporté à l’exécution de chaque composition un exemple pour les jeunes musiciens en mal de repères. Mais il convient de marteler que cette œuvre inégalable est taillée sur mesure pour les amateurs du « listen different » ou adeptes de musique audacieuse à la croisée des genres évoqués plus haut. Ce que mon petit doigt me dit que vous êtes. Forcément, puisque vous lisez V.S !


Rédigé par : Karadok | 18/20 | Nb de lectures : 9887




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