HANTERNOZ est un groupe composé de cinq membres multi-instrumentistes désirant mettre en images et en musique une histoire morbide et cruelle gravitant autour de la mer et de ses sombres démons. Mixant un metal extrême à des sonorités folkloriques faisant références aux chansons de marins, HANTERNOZ donne autant dans le Blast Beat que dans la bombarde."Linceuls d'écume" fait suite à "Metal Kozh" qui n'avait pas vraiment convaincu mais qui avait au moins le mérite de montrer que les membres étaient passionnés par leur sujet.
Les moussaillons délimitent les frontières de leur univers avec une envie d'aller voguer loin, sur les terres d'une musique étrange, respectant les traditions tout en restant ancré dans leur époque.
Cornemuse, guitare saturée, cor de brume, batterie, trompette, synthétiseur et flûtes sont accompagnées d'un chant tour à tour hurlant puis mélodique, n'hésitant pas à donner dans les chœurs virils des chansons à boire que l'on entend parfois dans les bars des ports.

HANTERNOZ tente ainsi un rapprochement entre deux mondes assez différents et le tout sans le moindre filet. Malgré les bonnes intentions du combo et l'univers qu'ils développent, la mayonnaise peine à prendre. Pourquoi ? La mauvaise production qui gâche tout. C'est vraiment dommage car les passages "celtiques" sont plutôt réussis.
Ces derniers sont d'ailleurs assez bien exécutés et bien mis en avant, contrairement à tous les passages metal qui souffrent, comme vous l'aurez deviné, d'une prod « salle de répétition » qui met en lumières les approximations techniques de HANTERNOZ. Certains dérapages sont en effet à la limite du « hors jeu » mais il faut au moins reconnaître au groupe cette volonté de ne pas se cacher derrière quelques funestes artifices. Le groupe manque encore de bouteille pour survoler les parties brutales en les jouant avec décontraction et, quand la prod est crade, cela pardonne pas.

Les riffs restent assez classiques et la guitare sonne plutôt pas mal au vu de l'ensemble, avec une définition assez intéressante. La batterie elle, a un son assez peu travaillé qui fait que le moindre petit « à coté » grince assez vite. Un morceau comme « Avel An Hanternoz » se détache néanmoins des autres.
« Linceuls d'écume » est donc composé de six chansons, construisant une histoire écrite en français dans les textes. Ces derniers sont tous écrits dans le superbe livret de l'album qui offre en outre plusieurs gravures complétant et décrivant en images les noms des chansons de l'album.

Les paroles, bien que sombres, sont assez poétiques et font appel à des constructions métaphoriques assez intéressantes, prouvant que le combo n'a vraiment pas délaissé cet aspect des choses.
« Linceuls d'écume » est donc un album qui aurait pu être bien meilleur si le son avait été plus travaillé. Courage pour la suite moussaillons.


Rédigé par : Pamalach | 08/20 | Nb de lectures : 13884