Le hardcore ne cesse d’évoluer et de se réinventer (s’abâtardir diront les mauvaises langues) en fricotant avec d’autres styles : metal, death, thrash, hip hop… Aujourd’hui ce sont de jeunes coreux Grands-Britons qui sont partis se dégourdir les pattes dans les marécages pouilleux du sludge grassouillet. HANG THE BASTARD tape donc dans le sludge-hardcore avec un vrai côté maléfique et metal premier degré totalement assumé qui les rapproche, dans l’esprit, d’un Lair Of The Minotaur. Les mecs et la meuf qui composent le groupe aime le Metal, le gros qui tache et l’assument complètement ce qui rend le groupe super attachant dès la première écoute. Puis bon moi le sludge et compagnie ça me gonfle. Mais. Mixé avec une belle dose de hardcore et de metal primaire ça passe beaucoup mieux. Déjà l’artwork est classieux dans le genre Holy Terror justement, un beau dessin bien maléfique et evil tout comme il faut. C’est important un joli artwork vu que c’est ce qu’on voit en premier dans les bacs à CD.

Tout commence par une intro dissonante et bourdonnante assez inutile en fait avant de rentrer dans le tas avec un riff bien rock’n’roll rappelant parfois Integrity pour poser l’ambiance à la fois sale et fun. C’est assez déroutant au départ car le groupe parvient à coller dos à dos les ambiances malsaine made in Clevo et une énergie rock’n’roll presque motörheadienne qui donne envie de bouger sa graisse sous un t-shirt satanique. Voilà en fait en disant ça on a un peu tout dit finalement mais comme on ne ne va pas arrêter la chro ici, on va entrer un peu plus dans le détail en parlant de la basse bien mise en avant, rondouillarde et qui donne une bonne assise marécageuse au son des Angliches. « The Blackest Eyes » démarre en trombe avec un petit solo histoire de se mettre dans le bain avec un titre rentre-dedans, uptempo, basique marqué par un feeling thrash, un chant hurlé façon hardcore et un ralentissement sludgy a mi-chemin. Un bon résumé de ce qui va suivre finalement. Le titre suivant est plus lourd, moins speed et basé sur un gros riffs de pachyderme sudiste mais avec le chant braillé qui vient toujours donner un contrepoids et conservé la base metal du truc. On a là résumé les deux types de morceaux : du speed avec des ambiances Holy Terror, du moins speed avec des ambiances Bayou Billy.

L’album est court, c’es une bonne chose, car quand on a compris le système, on commence à détecter ce qui va suivre mais quoi qu’il en soit le groupe est suffisamment concentré sur sa tâche qu’on évite toute redondance et qu’on passe plus de temps à frétiller du croupion qu’à s’emmerder en attendant le titre suivant. Ce qui est toujours bon signe. On sent encore pas mal les influences Crowbar, Outlaw Order, Integrity, pour ne pas les citer, mais ça ne choque pas, on voit un groupe encore un peu en recherche mais qui donne suffisamment d’énergie et de groove gras pour faire passer les défauts au second plan. Puis comparé à certains riffs vraiment mortels comme sur « Genesis », « 1888 » ou le carrément Doom « Earthmover » tout ceci n’est que menus détails. Les plus pointilleux pourront rétorquer que ce groupe sent un peu la hype et le trendy mais suffit de les envoyer chier et le tour est jouer. Un bon disque quoi, bien metal, qui ne renie pas ses influences et n’a pas honte d’être ce qu’il est. Efficace, rentre-dedans, lourd et parfois même carrément inspiré. Les fans de sonorités sludgy et les fans d’Holy Terror devraient avoir tranquillement de quoi se remplir la panse.


Rédigé par : Seb On Fire | 15/20 | Nb de lectures : 13359