Ouf ! On a pas cru le voir arriver ce petit saligaud... mais après bien des problèmes et des péripéties, il est là et bien là ce Split vinyle 7'' réunissant deux poids lourds du Sludge/Stoner/Doom français, j'ai nommé DRAWERS et HANGMAN'S CHAIR.
Vous les connaissez, les uns sont directement issus des profondeurs glauques et crasseuses de notre belle Capitale, les autres ne voient que rarement les roses briques de leur ville tant ils passent leur temps dans les sombres salles de concert de la banlieue toulousaine.
Belle idée que de vouloir réunir ces mélomanes taciturnes pour une même aventure sonore... l'optimisme ne semblant pas vraiment leur tasse de thé, un petit plaisir n'est jamais de trop !
Je considère pour ma part qu'un des principaux intérêts d'un Split réside dans la façon dont les artistes vont communiquer et se répondre via leurs morceaux. Et ici, il se trouve que les deux groupes se trouvent plutôt bien assortis lorsqu'ils font parler tour à tour la poudre et la kalachnikov.
Il arrive aussi parfois que les artistes profitent de ce terrain de jeu un peu inhabituel pour s'autoriser quelques petites "écartades" stylistiques... selon les groupes, cela a vraiment pu donner le meilleur comme le pire. Ici cependant, point de surprises au niveau des morceaux que les groupes nous présentent. On retrouve la bonne vieille came à laquelle on était habitué... ce qui, je l'avoue, m'a un poil déçu.
Pourtant, HANGMAN'S CHAIR délivre un morceau lourd, intense et assez lumineux... une juste jonction entre "Leaving Paris" et "Hope/Dope/Rope". Puissants et efficaces, les Parisiens nous gratifient pour notre plus grand plaisir de ces ralentissements de tempo dont eux seuls ont le secret. Les riffs débordent, ils suintent le gras brûlant d'une chair en train de se consumer et hument bon l'insupportable odeur d'un cadavre obèse achevé par le cholestérol et oublié dans un sordide appartement depuis quinze jours... C'est le panard quoi, et en cinq jolies minutes les Parigots nous offrent un bon petit déjeuner qu'on aurait aimé voir s'étendre jusqu'aux heures les plus tardives de la nuit noire et qu'on aurait aimé encore plus gargantuesque et encore plus débridée. Arf merde les mecs... c'est trop peu ! Vous êtes pas gentils...
DRAWERS ne se laisse pourtant pas démonter par la voluptueuse détresse des Sinistres Lascars et envoie dès le début une attaque franchement frontale et décomplexée de tout prétexte défensif. Lourd, inventif et racé, le morceau des DRAWERS ne présente pas vraiment de surprise lui non plus mais assure le steak en laissant encore cette impression de trop peu. Les cris à "l'arraché" du chanteur sonnent véritablement bien et perdue dans les méandres sonores des instruments, la voix se meurt dans une grâce emplie d'une brutalité mélodique vraiment écrasante.
Un split donc véritablement sympathique qui offre un peu plus de dix minutes d'un Doom/Stoner de grande qualité qui, je l’espère, saura aller encore plus loin et encore plus fort sur les prochaine aventures discographique des deux groupes. Peut-être auront-ils l'occasion de se retrouver encore sur un support de ce type ? Cela serait définitivement pas une mauvaise idée... argh mince c'est trop peu les gars... vous êtes définitivement pas gentils.
PS : A noter que la photo ne rend bien évidemment pas hommage au sublime artwork que vous pourrez découvrir sur le disque !
Merci Pamalach, pour cette bonne chronique, effectivement y'en a pas assez, j'ai envie de te dire, que même avec 70 minutes de chaque côté, j'en aurais jamais eu assez ;)...
La cover est en effet bien plus jolie sur ce beau vinyl rouge ;)
Roman -MoodisordeR
pamalach Membre enregistré
Posté le: 24/09/2012 à 00h55 - (103891)
Merci Mec !!!
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Vous les connaissez, les uns sont directement issus des profondeurs glauques et crasseuses de notre belle Capitale, les autres ne voient que rarement les roses briques de leur ville tant ils passent leur temps dans les sombres salles de concert de la banlieue toulousaine.
Belle idée que de vouloir réunir ces mélomanes taciturnes pour une même aventure sonore... l'optimisme ne semblant pas vraiment leur tasse de thé, un petit plaisir n'est jamais de trop !
Je considère pour ma part qu'un des principaux intérêts d'un Split réside dans la façon dont les artistes vont communiquer et se répondre via leurs morceaux. Et ici, il se trouve que les deux groupes se trouvent plutôt bien assortis lorsqu'ils font parler tour à tour la poudre et la kalachnikov.
Il arrive aussi parfois que les artistes profitent de ce terrain de jeu un peu inhabituel pour s'autoriser quelques petites "écartades" stylistiques... selon les groupes, cela a vraiment pu donner le meilleur comme le pire. Ici cependant, point de surprises au niveau des morceaux que les groupes nous présentent. On retrouve la bonne vieille came à laquelle on était habitué... ce qui, je l'avoue, m'a un poil déçu.
Pourtant, HANGMAN'S CHAIR délivre un morceau lourd, intense et assez lumineux... une juste jonction entre "Leaving Paris" et "Hope/Dope/Rope". Puissants et efficaces, les Parisiens nous gratifient pour notre plus grand plaisir de ces ralentissements de tempo dont eux seuls ont le secret. Les riffs débordent, ils suintent le gras brûlant d'une chair en train de se consumer et hument bon l'insupportable odeur d'un cadavre obèse achevé par le cholestérol et oublié dans un sordide appartement depuis quinze jours... C'est le panard quoi, et en cinq jolies minutes les Parigots nous offrent un bon petit déjeuner qu'on aurait aimé voir s'étendre jusqu'aux heures les plus tardives de la nuit noire et qu'on aurait aimé encore plus gargantuesque et encore plus débridée. Arf merde les mecs... c'est trop peu ! Vous êtes pas gentils...
DRAWERS ne se laisse pourtant pas démonter par la voluptueuse détresse des Sinistres Lascars et envoie dès le début une attaque franchement frontale et décomplexée de tout prétexte défensif. Lourd, inventif et racé, le morceau des DRAWERS ne présente pas vraiment de surprise lui non plus mais assure le steak en laissant encore cette impression de trop peu. Les cris à "l'arraché" du chanteur sonnent véritablement bien et perdue dans les méandres sonores des instruments, la voix se meurt dans une grâce emplie d'une brutalité mélodique vraiment écrasante.
Un split donc véritablement sympathique qui offre un peu plus de dix minutes d'un Doom/Stoner de grande qualité qui, je l’espère, saura aller encore plus loin et encore plus fort sur les prochaine aventures discographique des deux groupes. Peut-être auront-ils l'occasion de se retrouver encore sur un support de ce type ? Cela serait définitivement pas une mauvaise idée... argh mince c'est trop peu les gars... vous êtes définitivement pas gentils.
PS : A noter que la photo ne rend bien évidemment pas hommage au sublime artwork que vous pourrez découvrir sur le disque !
Rédigé par : Pamalach | 7/10 | Nb de lectures : 12259