HANGMAN'S CHAIR - This Is Not Supposed To Be Positive (MusicFearSatan) - Selection VS du 16/10/2015 @ 08h17
HANGMAN'S CHAIR est un groupe singulier.
Bien qu'ils aient publiés trois albums assez différents les uns des autres, ils semblaient avoir trouvé avec "HOPE///DOPE///ROPE" une formule semblant bien coller à leurs ambitions musicales et à leurs aspirations artistiques, ce dernier album faisant un lien naturel avec le précédent, "Leaving Paris". Groupe caméléon à cheval entre plusieurs styles, HANGMAN'S CHAIR a néanmoins toujours proposé une musique lourde et malsaine, agrémentée de superbes mélodies mais rarement réchauffée par des lumières apaisantes. Quelque soit la direction dans laquelle le groupe allait, le propos restait toujours sombre, inquiétant et baigné dans des eaux troubles et inhospitalières. Je pensais donc, peut être un peu naïvement, que les parisiens allaient extrapoler cette "formule" pour en redéfinir sans cesse les contours tout en restant dans un périmètre relativement défini. "This is not supposed to be positive" prouve à bien des aspects que j'avais tort.
Le désormais quatrième album des HC est en effet un opus étonnant et novateur en même temps qu'il est racé, bien construit et cohérent. En plus de ce qui à toujours fait sa sève, HANGMAN'S CHAIR a ajouté nombre d'ajouts étonnants et inédits qui font parfois sonner le groupe comme jamais auparavant. Envie d'aller tailler le bitume dans des banlieues nouvelles les parigots ? On pourrait le penser si l'album n'était pas aussi inspiré et envoûtant.
Comme je le dis plus haut, HANGMAN'S CHAIR propose avec cet album un virage assez étonnant, une simple écoute des morceaux "Les enfants des monstres pleurent leur désespoir" et "You stone" vous assureront que le groupe n'est pas décidé à proposer un "HOPE///DOPE///ROPE" part 2.
Ne vous y trompez pas cependant, on retrouve dans la majorité des riffs cette lourdeur pachydermique typique des morceaux comme "The Saddest call" ou "Mourner's Parade", ce down tempo caractéristique des torgnoles comme "Open Veins" et bien sur la classe de la voix habitée de Cédric. Le chant justement, fait ici démonstration d'une maîtrise encore plus manifeste que sur les albums précédents et se hisse à un niveau de feeling jamais approché à mon sens par le vocaliste. Sur le deuxième couplet de "Dope Sick Love", il fait preuve d'une émotion et d'un placement rythmique absolument impeccable, sa musicalité propulsant alors la chanson dans des sphères musicales époustouflantes. Sans effet de style surfaits, sans exagération au niveau du flow, le chant se place avec un naturel déconcertant, explosant à travers la facilité naturelle qu'a le groupe à imposer ses respirations et ses pulsations. Mais si le chant est un des points forts de cet album, il n'en est pas le seul, loin s'en faut.
Car à ce feeling vocal, il faut ajouter bien sur les parties de guitares électriques en son clair, ces dernières jouant des arpèges particulièrement éthérés et évanescents, offrant ainsi aux chansons des passages ambiants à la limite de l'onirisme (le fameux "Les enfants des monstres pleurent leur désespoir"). Si HANGMAN'S CHAIR a toujours eu ce coté planant presque psychédélique, le groupe s'envole ici vers des hauteurs jamais atteintes. C'est par ce prisme qu'apparaissent les lueurs du groupe dont je parlais plus haut, et si elles apportent du corps et de la variété d'expression à la palette du groupe, elles créent surtout une différence saisissante avec la saturation toujours plus grasse que développe les riffs les plus sauvages de cet album. En continuant à composer des chansons allongées, HANGMAN'S CHAIR continue de montrer son attachement à des morceaux complexes prenant le temps de bien se poser avant de balancer tout ce qu'ils ont dans le ventre. La sincérité du groupe ne semble pas avoir pris de rides, les nouvelles expérimentations auxquels ils se livrent montrant leur envie de maintenir leur créativité toujours plus proche de leur réalité du moment.
Mais aucun de ces nouveaux apports ne tiendrait le coup si les chansons et les mélodies n'étaient pas au rendez vous... et force est de reconnaître que le combo a une nouvelle fois mis dans le mille. Implacable sur le premier "Dripping low", le groupe propose des classiques avec les brûlots "Cut Up Kids" et "Requiem", avant de fusionner leurs influences 70's dans les incroyables "Dope sick love" et "Save Yourself". Sur ces deux derniers, les musiciens semblent comme possédés, le redoutable savoir faire qu'ils démontrent dans leurs compositions semblant comme couler de source en plus de faire un maximum de dégâts. "Dope Sick Love" est d'ailleurs à mon goût un des tout meilleurs morceaux que le groupe ait écrit tant leur métier explose d'une manière fracassante, la mélodie hyper simple du départ se mutant peu à peu en une sorte de blues cradingue hyper crédible et 100% addictif.
En proposant une fois de plus des extraits de films en guise de pont (Tous en français d'ailleurs), HANGMAN'S CHAIR creuse son style, propose des idées et au final fait mouche dans cette évolution toujours plus passionnante de leur musique brute et sincère.
Le son et la prod pour finir, semblent un peu moins faire fondre la voix dans le mix comme sur "HOPE///DOPE///ROPE" pour permettre au chant de lever un peu plus la tête pour faire entendre toutes ses modulations. La rudesse générale ne s'en trouvant pas le moins du monde altérée, je loue ce choix me semblant de très bon goût, l'impact de la brutale batterie et les effilochages de la basse restant toujours le moteur de base de leur aménagement sonore. Ça sonne en somme.
Toujours en mouvement et toujours inspiré, HANGMAN'S CHAIR propose donc un nouvel album audacieux, fort en gueule et hyper inspiré. Sans jamais renier leurs origines mais sans jamais faire du sur place, les rôdeurs des ruelles sombres prouvent qu'ils ont encore bien des histoires noires à nous raconter... on ne vas pas s'en plaindre non ?
Crowbar, Down, Life Of Agony, Acid Bath, Alice In Chains, Aerosmith... entre autres, et bien plus encore. Je dis OUI!!!
Bloody IP:109.222.241.215 Invité
Posté le: 16/10/2015 à 09h58 - (118315)
Album sublime
Gus IP:82.252.136.247 Invité
Posté le: 16/10/2015 à 10h21 - (118316)
Album de chevet depuis 3 semaines !
Nekobibu Membre enregistré
Posté le: 16/10/2015 à 10h46 - (118318)
Le chant est superbe et la musique n'est pas en reste !
Madrigal Membre enregistré
Posté le: 16/10/2015 à 11h45 - (118320)
album de l'année pour moi
gulogulo Membre enregistré
Posté le: 16/10/2015 à 12h11 - (118321)
La mise à l'amende en règle. Je le mets juste un poil de puce en dessous de HDR parce que les trois derniers morceaux sont très bons ; alors que tout HDR est parfait.
Bernard Membre enregistré
Posté le: 16/10/2015 à 12h38 - (118322)
Bon bin ça n’arrête plus!
Après le passage Aerosmith dans 'Requiem' ('Seasons Of Wither' sur Get Your Wings), je viens de réaliser que le final de 'Les Enfants des Monstres pleurent leur désespoir' est une référence (involontaire?) à 'The Rain Song' de Led Zeppelin!
40 ans de rock/hard/metal en un seul album! Sont forts ces parisiens!
TarGhost Membre enregistré
Posté le: 16/10/2015 à 17h37 - (118325)
Je découvre le groupe avec cet album. J'aime.
J'aime beaucoup même.
Comme dit pamalach, on ne peut que s'incliner devant une si belle alliance entre mélodies de première classe et brûlots incendiaires.
Ah que c'est bon le rock'n'roll ;)
LANGOUSTE IP:80.11.13.247 Invité
Posté le: 16/10/2015 à 23h14 - (118330)
Gulo, Dope Sick Love est seulement très bon ?!
Ivan Grozny Membre enregistré
Posté le: 17/10/2015 à 03h34 - (118331)
J'avoue très mal connaître ce groupe, mais ce que j'entends là est sacrément bien foutu.
wildben Membre enregistré
Posté le: 17/10/2015 à 13h47 - (118335)
Très très bon! Comme visiblement pas mal d'autres, je découvre le groupe avec ce 4ème album. Leur discographie antérieure est encore trouvable facilement en CD?
gulogulo Membre enregistré
Posté le: 17/10/2015 à 14h48 - (118337)
@Langouste : je sais, moi aussi ça me fait chier... mais je ne désespère pas, au début je n'avais la chair de poule que sur la moitié des morceaux de HDR.
Couille Mölle IP:80.12.35.2 Invité
Posté le: 17/10/2015 à 16h54 - (118340)
Je rejoins tout le monde pour dire que l'album est excellent... un de plus.
Hangman's Chair c'est la BO d'un voyage dans les rues sordides de Paris, à marcher sur des seringues au milieu des poivrots et des putes. LE truc à absolument pas écouter si t'es déjà en dépression haha
Je continue quand même à regretter qu'ils n'aient pas poursuivi sur la voie de "A Lament For... The Addicts", pour moi ça restera leur chef-d'œuvre et un des meilleurs albums qu'il m'ait été donné d'entendre.
Tropico IP:80.12.35.138 Invité
Posté le: 18/10/2015 à 16h47 - (118346)
Découvert il y a quelques semaines par une interview dans New Noise, et grosse baffe ! J'arrive pas a croire que j'étais passé tout ce temps a côté. Enfin si, bones brigade n'est pas un label que je suis en règle générale... En tout cas hâte de les voir au Trabendo vendredi prochain, avec mondkopf et Cobra en plus. Album de l'année pour moi.
ManOfShadows Membre enregistré
Posté le: 18/10/2015 à 19h40 - (118347)
Premier album de HC que j'écoute en entier et avec concentration. Et j'ai pris une claque grandiose. Quel Chanteur ce Cédric Toufouti !
Stéphane Membre enregistré
Posté le: 27/10/2015 à 11h19 - (118422)
Je suis ravi de voir que Hangman's Chair, qui est un des meilleurs groupes de doom actuels, ait ENFIN la reconnaissance qu'il mérite, au bout de 4 albums et 3 split EPs. Après, j'avoue ne pas comprendre pourquoi ce plébiscite n'a pas eu lieu dès leur chef-d'œuvre de premier album : "(A Lament for...) The Addicts".
En tout cas, "This Is Not Supposed to Be Positive" est une nouvelle fois un grand disque. Leur plus mélodique à ce jour, avec des compos flirtant par moments avec Type O et les deux derniers Alice in Chains.
La seule réserve que j'ai concerne le chant, exclusivement plaintif sur ce nouvel album. Il n'y a plus aucune agressivité dans le chant de Cédric, un parti pris qui finit par être un peu lassant sur la longueur. Surtout que certaines de ses intonations lorgnent un peu trop vers Dax Riggs par instants (c'est flagrant sur « Requiem » et « Your Stone). Dommage qu'il ne se cantonne qu'à ce registre-là, lui qui avait prouvé sur "Leaving Paris" qu'il avait une voix délicieusement versatile.
Dimechag IP:95.141.97.226 Invité
Posté le: 27/10/2015 à 15h48 - (118427)
Ça daube les nuits sordides ce truc, bonne découverte.
Blackame666 Membre enregistré
Posté le: 01/11/2015 à 15h44 - (118505)
Elle change quand la sélection sinon?
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 01/11/2015 à 17h28 - (118507)
suspense!
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Bien qu'ils aient publiés trois albums assez différents les uns des autres, ils semblaient avoir trouvé avec "HOPE///DOPE///ROPE" une formule semblant bien coller à leurs ambitions musicales et à leurs aspirations artistiques, ce dernier album faisant un lien naturel avec le précédent, "Leaving Paris". Groupe caméléon à cheval entre plusieurs styles, HANGMAN'S CHAIR a néanmoins toujours proposé une musique lourde et malsaine, agrémentée de superbes mélodies mais rarement réchauffée par des lumières apaisantes. Quelque soit la direction dans laquelle le groupe allait, le propos restait toujours sombre, inquiétant et baigné dans des eaux troubles et inhospitalières. Je pensais donc, peut être un peu naïvement, que les parisiens allaient extrapoler cette "formule" pour en redéfinir sans cesse les contours tout en restant dans un périmètre relativement défini. "This is not supposed to be positive" prouve à bien des aspects que j'avais tort.
Le désormais quatrième album des HC est en effet un opus étonnant et novateur en même temps qu'il est racé, bien construit et cohérent. En plus de ce qui à toujours fait sa sève, HANGMAN'S CHAIR a ajouté nombre d'ajouts étonnants et inédits qui font parfois sonner le groupe comme jamais auparavant. Envie d'aller tailler le bitume dans des banlieues nouvelles les parigots ? On pourrait le penser si l'album n'était pas aussi inspiré et envoûtant.
Comme je le dis plus haut, HANGMAN'S CHAIR propose avec cet album un virage assez étonnant, une simple écoute des morceaux "Les enfants des monstres pleurent leur désespoir" et "You stone" vous assureront que le groupe n'est pas décidé à proposer un "HOPE///DOPE///ROPE" part 2.
Ne vous y trompez pas cependant, on retrouve dans la majorité des riffs cette lourdeur pachydermique typique des morceaux comme "The Saddest call" ou "Mourner's Parade", ce down tempo caractéristique des torgnoles comme "Open Veins" et bien sur la classe de la voix habitée de Cédric. Le chant justement, fait ici démonstration d'une maîtrise encore plus manifeste que sur les albums précédents et se hisse à un niveau de feeling jamais approché à mon sens par le vocaliste. Sur le deuxième couplet de "Dope Sick Love", il fait preuve d'une émotion et d'un placement rythmique absolument impeccable, sa musicalité propulsant alors la chanson dans des sphères musicales époustouflantes. Sans effet de style surfaits, sans exagération au niveau du flow, le chant se place avec un naturel déconcertant, explosant à travers la facilité naturelle qu'a le groupe à imposer ses respirations et ses pulsations. Mais si le chant est un des points forts de cet album, il n'en est pas le seul, loin s'en faut.
Car à ce feeling vocal, il faut ajouter bien sur les parties de guitares électriques en son clair, ces dernières jouant des arpèges particulièrement éthérés et évanescents, offrant ainsi aux chansons des passages ambiants à la limite de l'onirisme (le fameux "Les enfants des monstres pleurent leur désespoir"). Si HANGMAN'S CHAIR a toujours eu ce coté planant presque psychédélique, le groupe s'envole ici vers des hauteurs jamais atteintes. C'est par ce prisme qu'apparaissent les lueurs du groupe dont je parlais plus haut, et si elles apportent du corps et de la variété d'expression à la palette du groupe, elles créent surtout une différence saisissante avec la saturation toujours plus grasse que développe les riffs les plus sauvages de cet album. En continuant à composer des chansons allongées, HANGMAN'S CHAIR continue de montrer son attachement à des morceaux complexes prenant le temps de bien se poser avant de balancer tout ce qu'ils ont dans le ventre. La sincérité du groupe ne semble pas avoir pris de rides, les nouvelles expérimentations auxquels ils se livrent montrant leur envie de maintenir leur créativité toujours plus proche de leur réalité du moment.
Mais aucun de ces nouveaux apports ne tiendrait le coup si les chansons et les mélodies n'étaient pas au rendez vous... et force est de reconnaître que le combo a une nouvelle fois mis dans le mille. Implacable sur le premier "Dripping low", le groupe propose des classiques avec les brûlots "Cut Up Kids" et "Requiem", avant de fusionner leurs influences 70's dans les incroyables "Dope sick love" et "Save Yourself". Sur ces deux derniers, les musiciens semblent comme possédés, le redoutable savoir faire qu'ils démontrent dans leurs compositions semblant comme couler de source en plus de faire un maximum de dégâts. "Dope Sick Love" est d'ailleurs à mon goût un des tout meilleurs morceaux que le groupe ait écrit tant leur métier explose d'une manière fracassante, la mélodie hyper simple du départ se mutant peu à peu en une sorte de blues cradingue hyper crédible et 100% addictif.
En proposant une fois de plus des extraits de films en guise de pont (Tous en français d'ailleurs), HANGMAN'S CHAIR creuse son style, propose des idées et au final fait mouche dans cette évolution toujours plus passionnante de leur musique brute et sincère.
Le son et la prod pour finir, semblent un peu moins faire fondre la voix dans le mix comme sur "HOPE///DOPE///ROPE" pour permettre au chant de lever un peu plus la tête pour faire entendre toutes ses modulations. La rudesse générale ne s'en trouvant pas le moins du monde altérée, je loue ce choix me semblant de très bon goût, l'impact de la brutale batterie et les effilochages de la basse restant toujours le moteur de base de leur aménagement sonore. Ça sonne en somme.
Toujours en mouvement et toujours inspiré, HANGMAN'S CHAIR propose donc un nouvel album audacieux, fort en gueule et hyper inspiré. Sans jamais renier leurs origines mais sans jamais faire du sur place, les rôdeurs des ruelles sombres prouvent qu'ils ont encore bien des histoires noires à nous raconter... on ne vas pas s'en plaindre non ?
Rédigé par : Pamalach | 17/20 | Nb de lectures : 12155