HAMMERFALL - No Sacrifice, No Victory (Nuclear Blast/Pias) - 12/03/2009 @ 08h27
Une chronique à peine à la bourre et pourtant : le septième album du groupe n’est même pas sorti il y a trois semaines que déjà les ventes explosent (d’après NB, ils seraient entrés dans les « European Billboard Charts on a sensational 18th position »… et même en France ils se classeraient 95ème).
Enfin bref, les Suédois ont toujours leur grosse fan-base qui les suit depuis un moment. Alors évidemment, à chaque nouvel album, des langues (plus ou moins mauvaises, tout dépend de quel album on parle) ressortent la bonne vieille rengaine « Aaah ouais, c’est encore le même étron true epic métallique ! Z’en ont pas marre de répandre leur matière fécale partout en repompant sur leurs albums précédents, tels de vils scatophages du fumier? ». Bref, le groupe est cible de débats aux belligérants à l’objectivité sans faille, dans le camp des anti- comme dans le camp des pro-. Ceci étant dit, conctrètement, qu’en est-il alors de ce "No Sacrifice, No Victory"?
D’abord il faut préciser que, plus que d’habitude, HAMMERFALL était attendu au tournant (ouais, PLUS que d’habitude, ne niez pas, je sais à quel point vous adoooorez ce groupe de poseurs. Hein qu’c’est vrai, hein ?) : après un "Chapter V" lourdingue et poussif, où l’auto-parodie avec laquelle flirtait le groupe depuis déjà quelques sorties atteignait son paroxysme, leur dernière livraison, "Threshold" (2006) avait gentiment remonté la barre. Bon, HAMMERFALL reste HAMMERFALL avec tout ce que cela implique, mais ils semblaient sur la voie de la rédemption. Alors "No Sacrifice, No Victory" était un peu attendu comme la confirmation d’une possible remontée au top… ou un coup de marteau dans l’eau, qui scellerait peut-être (« enfin » diraient certains) la fin du groupe. En clair, c’était important quoi.
J’en vois déjà au fond qui préparent de bons gros mollards bien humides à destination de ces Suédois qu’ils chérissent tant… Soyez DECUS chers amis, HAMMERFALL revient en force cette année ! Cependant, leur line-up a été un peu secoué.
Ils le disent eux-mêmes :
- A sacrifice ! : Stefan Elmgren, leur guitariste soliste, les a quittés pour continuer sa carrière de pilote (de navions) de façon professionnelle.
- A victory : enfin un vrai album. Attendez ! Faites pas la tête, prenez pas cette mine déconfite. Je vous promets que je vous laisserai vous défouler un peu à la fin de la chronique, d’accord ? Mais avant, nous allons voir pourquoi que "No Sacrifice, No Victory" il est bien.
Comment décrire exactement la bestiole ? C’est du HAMMERFALL, clairement, en témoigne l’épique et puissante ouverture, "Any Means Necessary" (qui possède son clip flamboyant devant lequel vous avez été nombreux à vous extasier/esclaffer), mais il y a quelque chose de nouveau… C’est plus lent, plus martial, mais aussi plus « sombre » (merci l’accordage en ré), plus grave et plus puissant que jamais.
Enfin de l’efficacité dans les mid-tempo ! Il était temps. Chaque coup de baguette porté, chaque coup de médiator gratté est un hymne à la puissance. C’est dans ces moments qu’on comprend, parfois, pourquoi on appelle cela du power/heavy (you choose) metal. Tout cela étant soutenu par une production impeccable et pas molle pour un sou (ohmagad comment qu’il cogne ses caisses Anders). Et pour cause, elle est signée Charlie Bauerfeind (entre autres SAXON, BLIND GUARDIAN, ANGRA ou encore HELLOWEEN). D’une façon assez surprenante, ce sont les vocaux qui s’en trouvent un peu sous-représentés. Oh bien sûr, les chœurs, guerriers, bien lourds ET avec des couilles pour une fois (voir également "No Sacrifice, No Victory") participent à l’impact, mais la voix de Joacim Cans ne colle pas trop, on attendrait plutôt une voix typée comme un autre Joakim, Broden sur ce coup-là. De plus il s’agit du seul élément à ne pas avoir été vraiment amélioré depuis "Threshold" (bon, il ne chante pas mal non plus M. Cans, le bougre a gardé sa voix, mais…).
Autre nouveau maître-mot, tout aussi surprenant : diversité, créativité. Et là vous me hurlez tous « FAKE ! » ou « j’y crois pas ! » pour les moins geeks d’entre vous. Oh bien sûr, les morceaux se répètent toujours à peu près autant qu’avant, bien sûr, les structures restent basiques… Mais tant que l’on n’a pas entendu un riff jusqu’au bout, il n’est pas possible de savoir là où il nous emmène (en témoignent "Any Means Necessary" encore une fois, mais aussi "One of a Kind" ou "Between Two Worlds"). Mid-tempos, instrumentaux plus agressifs, power ballads (du plus loin que je me souvienne, on en avait plus eu depuis "Legacy of Kings"), intros thématiques surprenantes (voire parfois risibles, oh oui, écoutez l’intro de "Legion" et riez de bon cœur) et bridges sortis de nulle part. Il y a manifestement eu un énorme effort de fait à la fois sur la compo ET sur les divers orchestrations. De plus quelques riffs bien sentis sont disséminés tout au long de l’album.
Orchestrations qui appellent un invité habitué, à savoir Jens Johansson (STRATOVARIUS) qui nous offre une intro et une présence à l’orgue sur "Between Two Worlds", qui, sans les claviers, rappelle un peu "Glory To The Brave" : oui, une power ballad, une vraie, une bien conçue. D’accord, elle est un peu longue, mais ça fait du bien, et contraste avec "Hallowed Be My Name" (oui, c’est bien My, non, ce n’est pas une reprise), l’un des titres les plus heavy du skeud. Et c’est à ce point que j’ai pensé : hé mais… les solos ils sont pourris en fait. Ca c’est le départ d’Elmgren qui a tout chamboulé.
Et ben, BAM, en plein dans ma gueule, je me prends l’unique compo de Pontus Norgren, le nouveau gratteux. Et non seulement il apparaît clair qu’il « maîtrise grave », mais en plus, à l’écoute de cet instrumental, on se dit que le guitariste a tellement à apporter au groupe. Le riff principal est super-accrocheur sur l’intro de "Something For The Ages", le niveau est très bon, Pontus se mesure ici à Jens Johansonn (quand même pas connu pour être une brêle). Breaks, bridges, j’ai par moments eu la sensation d’écouter du ANGRA (le break post-riff notamment, et certains solos). Si les gars d’HAMMERFALL parviennent à incorporer ça dans leurs titres, je signe volontiers pour encore 10 ans de cette « merde répétitive ».
Le dernier titre, "One of a Kind", est quant à lui un pur retour aux sources du tout début du commencement (et il créa la Terre, et vit que c’était beau, et le septième jour, il créa VS…).
Lignes de chant à envolée, rythmiques super speed, bref, comme avant, et là je parle de "Glory to the Brave" ou de "Legacy of Kings", les débuts. Puis cet énorme break en plein milieu. On ne s’ennuie plus DU TOUT en écoutant HAMMERFALL, c’est fini tout cela (enfin ne traînez pas trop sur "Legion" tout de même…).
Mais cette chronique touche à sa fin… Chose promise, chose due : heureusement pour tous les adeptes du crachat « Hammerfall c’est rien que des parvenus qui font rien que la même merde depuis le début » (bon, ce n’est pas tout à fait faux), arrive LA grosse connerie. Bon, OK, c’est un morceau bonus… Mais pourquoi ils ont fait ça, pourquoi ? « Parce que ! » n’est pas une réponse satisfaisante.
Reprendre "My Sharona" des Knacks, en soi, ce n’était pas une mauvaise idée. J’la trouvais même bonne (l’idée hein…), ça convient à peu près au style HAMMERFALL. Et puis l’original souffre d’une production qui manque de pêche… mais pas comme ça. La plus grosse disto de l’album est là, le son est brouillon au possible. Tout le côté groovy de l’original jeté aux orties, et comme si ça ne suffisait pas, une légère reverb sur le chant histoire d’embrouiller encore plus le bazar. Et que dire de ces chœurs, eux aussi atteints par la reverb. Ils sont inaudibles, sans déconner, ils ont enregistré dans une caverne ? C’est le côté dragon metal, c’est ça ? Je ne vais pas m’appesantir sur les solos, d’accord c’est une adaptation et ça reste dans l’esprit, mais c’est pitoyable à côté des originaux. Quand on a pas le feeling et qu’on mise tout sur la prod’, on choisit mieux ses reprises…
Ouais chuis énervé, ouais, pourquoi tenaient-ils à ce point à se saborder après un album aussi… aussi percutant ? Enfin, ce n’est qu’une bonus track après tout, qu’est-ce à côté de l’album dans son ensemble ?
Ma-tu-ri-té. Enfin, il était temps. Enfin les Suédois réagissent. Enfin ils sortent un troisième album (mis à part quelques morceaux isolés, tout ce qui est entre "Legacy of Kings" et "Threshold" est à oublier pour moi, et "Threshold" ne vaut guère mieux). Il leur en aura fallu du temps, mais damnit ! Si je tombais dans un cliché facile, je dirais que "No Sacrifice, No Victory" tourne en boucle sur ma platine depuis une semaine, mais je ne le ferai pas : déjà parce que je n’ai pas de platine, et ensuite parce que cet album mérite mieux que des expressions éculées. Pour une fois qu’HAMMERFALL fait un effort, il faut bien en faire aussi.
Et maintenant chers lecteurs, comme il est de bon ton (apparemment) à chaque sortie des Suédois au marteau, je vous donne le départ : A votre fiel… Prêts ? CRACHEZ, et acharnez-vous bien !
Les autres gens sans préjugés, je vous invite fortement à aller écouter. On aime, on aime pas, mais c’est probablement l’une des meilleurs sorties d’Hammerfall depuis… Depuis "Legacy of Kings". Et allez sur leur site, il est vraiment bien fait.
" probablement l’une des meilleurs sorties d’Hammerfall depuis… Depuis "Legacy of Kings" "
Nooooon? c'est possible ça???????
'tain alors là j'en prends un coup... j'irai même jusqu'à l'écouter celui-là...
AlCheMist Membre enregistré
Posté le: 12/03/2009 à 12h00 - (68726)
Pas question de mollard. J'économiserai ma salive pour cette fois. Un album inutile et vide portant les affreux stigmates de tous les précédents (Si j'excepte évidemment les deux premiers que j'apprécie vraiment). J'y croyais plus, ils l'ont pas fait. Me font même plus rire...
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 12/03/2009 à 12h25 - (68728)
J'ai lâché après le 1er qui était vendu comme un side project de Jesper Strömblad (tout comme Sinergy à l'époque)
DARK RABBIT Membre enregistré
Posté le: 12/03/2009 à 12h32 - (68729)
pas du tout ma came..mais les photos promos du groupe étaient assez puissantes dans le genre presque plus fort que Manowar !!!
Saru IP:82.229.117.207 Invité
Posté le: 12/03/2009 à 19h04 - (68744)
Aah ça Hammerfall d'un point de vue "je m'affiche grave", ils se posent un peu quand même hein...
AlCheMist> Ben, j'sais pas, je trouve effectivement que mis à part les deux premiers qui sont excellents, ils n'ont fait que d'la merde depuis. Mais çui-là est différent. Après, j'm'attendais peut-être à entendre tellement de la merde que j'ai trouvé ça bien??
olivier IP:212.194.82.171 Invité
Posté le: 12/03/2009 à 19h24 - (68746)
Jusqu'à Renegade compris j'aime, Crimson thunder me plaît moins ça s'entend que ça s'éssoufle.Ensuite j'ai laissé tomber mais ce nouvel album me tente.
olivier IP:212.194.82.171 Invité
Posté le: 12/03/2009 à 19h25 - (68747)
Jusqu'à Renegade compris j'aime, Crimson thunder me plaît moins ça s'entend que ça s'éssoufle.Ensuite j'ai laissé tomber mais ce nouvel album me tente.
olivier IP:212.194.82.171 Invité
Posté le: 12/03/2009 à 19h26 - (68748)
Deux fois pareil c'est une erreur, m'énerve l'informatique!
AlCheMist Membre enregistré
Posté le: 12/03/2009 à 20h44 - (68751)
@Saru : Ouais finalement c'est peut-être ça ;O)-
En même temps, les goûts et les couleurs, hein... Une chro c'est forcément un ressenti personnel !
Saru IP:82.229.117.207 Invité
Posté le: 12/03/2009 à 21h30 - (68753)
Tout à fait...
rojofactory IP:213.174.112.178 Invité
Posté le: 14/03/2009 à 10h01 - (68800)
En tout cas, quelque soit les avis, il est samedi matin et j'ai été contraint de venir taffer; Je m'accorde une pose bien méritée (suislà depuis 6h30). Et je dis BRAVO à Saru pour cette chronique pleine d'humour et de sérieux savamment dosée ! Pondez nous en plein des comme celle là ! MERCI ! J'ADORE ! VS RULES !
Saru IP:82.229.117.207 Invité
Posté le: 15/03/2009 à 00h18 - (68813)
Merci. Ca motive de lire des choses comme ça =)
LibraeXI Membre enregistré
Posté le: 22/03/2009 à 11h37 - (69049)
Cette galette me fait rire! mais à un point... (lol)
Ce qui m'inquiète, c'est que j'ai besoin de rire souvent..."Any means necessary" en Choeurs!!
Khoral Membre enregistré
Posté le: 25/03/2009 à 08h34 - (69114)
Alors, Hammerfall, ça fait du Hammerfall, on lui demandera pas de faire du Vegetal Grindcore.
Pour moi, c'est un très bon album, qui vous permet une pause bien mérité dans la journée, de sortir vos épées (ça faisait longtemps depuis Manowar) et de hurler a la bière.
Le truc, c'est que je sais pas si ce serait bien de les voir changer... Imaginez Hammerfall chanter des titres sérieux et réellement agressif...
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Enfin bref, les Suédois ont toujours leur grosse fan-base qui les suit depuis un moment. Alors évidemment, à chaque nouvel album, des langues (plus ou moins mauvaises, tout dépend de quel album on parle) ressortent la bonne vieille rengaine « Aaah ouais, c’est encore le même étron true epic métallique ! Z’en ont pas marre de répandre leur matière fécale partout en repompant sur leurs albums précédents, tels de vils scatophages du fumier? ». Bref, le groupe est cible de débats aux belligérants à l’objectivité sans faille, dans le camp des anti- comme dans le camp des pro-. Ceci étant dit, conctrètement, qu’en est-il alors de ce "No Sacrifice, No Victory"?
D’abord il faut préciser que, plus que d’habitude, HAMMERFALL était attendu au tournant (ouais, PLUS que d’habitude, ne niez pas, je sais à quel point vous adoooorez ce groupe de poseurs. Hein qu’c’est vrai, hein ?) : après un "Chapter V" lourdingue et poussif, où l’auto-parodie avec laquelle flirtait le groupe depuis déjà quelques sorties atteignait son paroxysme, leur dernière livraison, "Threshold" (2006) avait gentiment remonté la barre. Bon, HAMMERFALL reste HAMMERFALL avec tout ce que cela implique, mais ils semblaient sur la voie de la rédemption. Alors "No Sacrifice, No Victory" était un peu attendu comme la confirmation d’une possible remontée au top… ou un coup de marteau dans l’eau, qui scellerait peut-être (« enfin » diraient certains) la fin du groupe. En clair, c’était important quoi.
J’en vois déjà au fond qui préparent de bons gros mollards bien humides à destination de ces Suédois qu’ils chérissent tant… Soyez DECUS chers amis, HAMMERFALL revient en force cette année ! Cependant, leur line-up a été un peu secoué.
Ils le disent eux-mêmes :
- A sacrifice ! : Stefan Elmgren, leur guitariste soliste, les a quittés pour continuer sa carrière de pilote (de navions) de façon professionnelle.
- A victory : enfin un vrai album. Attendez ! Faites pas la tête, prenez pas cette mine déconfite. Je vous promets que je vous laisserai vous défouler un peu à la fin de la chronique, d’accord ? Mais avant, nous allons voir pourquoi que "No Sacrifice, No Victory" il est bien.
Comment décrire exactement la bestiole ? C’est du HAMMERFALL, clairement, en témoigne l’épique et puissante ouverture, "Any Means Necessary" (qui possède son clip flamboyant devant lequel vous avez été nombreux à vous extasier/esclaffer), mais il y a quelque chose de nouveau… C’est plus lent, plus martial, mais aussi plus « sombre » (merci l’accordage en ré), plus grave et plus puissant que jamais.
Enfin de l’efficacité dans les mid-tempo ! Il était temps. Chaque coup de baguette porté, chaque coup de médiator gratté est un hymne à la puissance. C’est dans ces moments qu’on comprend, parfois, pourquoi on appelle cela du power/heavy (you choose) metal. Tout cela étant soutenu par une production impeccable et pas molle pour un sou (ohmagad comment qu’il cogne ses caisses Anders). Et pour cause, elle est signée Charlie Bauerfeind (entre autres SAXON, BLIND GUARDIAN, ANGRA ou encore HELLOWEEN). D’une façon assez surprenante, ce sont les vocaux qui s’en trouvent un peu sous-représentés. Oh bien sûr, les chœurs, guerriers, bien lourds ET avec des couilles pour une fois (voir également "No Sacrifice, No Victory") participent à l’impact, mais la voix de Joacim Cans ne colle pas trop, on attendrait plutôt une voix typée comme un autre Joakim, Broden sur ce coup-là. De plus il s’agit du seul élément à ne pas avoir été vraiment amélioré depuis "Threshold" (bon, il ne chante pas mal non plus M. Cans, le bougre a gardé sa voix, mais…).
Autre nouveau maître-mot, tout aussi surprenant : diversité, créativité. Et là vous me hurlez tous « FAKE ! » ou « j’y crois pas ! » pour les moins geeks d’entre vous. Oh bien sûr, les morceaux se répètent toujours à peu près autant qu’avant, bien sûr, les structures restent basiques… Mais tant que l’on n’a pas entendu un riff jusqu’au bout, il n’est pas possible de savoir là où il nous emmène (en témoignent "Any Means Necessary" encore une fois, mais aussi "One of a Kind" ou "Between Two Worlds"). Mid-tempos, instrumentaux plus agressifs, power ballads (du plus loin que je me souvienne, on en avait plus eu depuis "Legacy of Kings"), intros thématiques surprenantes (voire parfois risibles, oh oui, écoutez l’intro de "Legion" et riez de bon cœur) et bridges sortis de nulle part. Il y a manifestement eu un énorme effort de fait à la fois sur la compo ET sur les divers orchestrations. De plus quelques riffs bien sentis sont disséminés tout au long de l’album.
Orchestrations qui appellent un invité habitué, à savoir Jens Johansson (STRATOVARIUS) qui nous offre une intro et une présence à l’orgue sur "Between Two Worlds", qui, sans les claviers, rappelle un peu "Glory To The Brave" : oui, une power ballad, une vraie, une bien conçue. D’accord, elle est un peu longue, mais ça fait du bien, et contraste avec "Hallowed Be My Name" (oui, c’est bien My, non, ce n’est pas une reprise), l’un des titres les plus heavy du skeud. Et c’est à ce point que j’ai pensé : hé mais… les solos ils sont pourris en fait. Ca c’est le départ d’Elmgren qui a tout chamboulé.
Et ben, BAM, en plein dans ma gueule, je me prends l’unique compo de Pontus Norgren, le nouveau gratteux. Et non seulement il apparaît clair qu’il « maîtrise grave », mais en plus, à l’écoute de cet instrumental, on se dit que le guitariste a tellement à apporter au groupe. Le riff principal est super-accrocheur sur l’intro de "Something For The Ages", le niveau est très bon, Pontus se mesure ici à Jens Johansonn (quand même pas connu pour être une brêle). Breaks, bridges, j’ai par moments eu la sensation d’écouter du ANGRA (le break post-riff notamment, et certains solos). Si les gars d’HAMMERFALL parviennent à incorporer ça dans leurs titres, je signe volontiers pour encore 10 ans de cette « merde répétitive ».
Le dernier titre, "One of a Kind", est quant à lui un pur retour aux sources du tout début du commencement (et il créa la Terre, et vit que c’était beau, et le septième jour, il créa VS…).
Lignes de chant à envolée, rythmiques super speed, bref, comme avant, et là je parle de "Glory to the Brave" ou de "Legacy of Kings", les débuts. Puis cet énorme break en plein milieu. On ne s’ennuie plus DU TOUT en écoutant HAMMERFALL, c’est fini tout cela (enfin ne traînez pas trop sur "Legion" tout de même…).
Mais cette chronique touche à sa fin… Chose promise, chose due : heureusement pour tous les adeptes du crachat « Hammerfall c’est rien que des parvenus qui font rien que la même merde depuis le début » (bon, ce n’est pas tout à fait faux), arrive LA grosse connerie. Bon, OK, c’est un morceau bonus… Mais pourquoi ils ont fait ça, pourquoi ? « Parce que ! » n’est pas une réponse satisfaisante.
Reprendre "My Sharona" des Knacks, en soi, ce n’était pas une mauvaise idée. J’la trouvais même bonne (l’idée hein…), ça convient à peu près au style HAMMERFALL. Et puis l’original souffre d’une production qui manque de pêche… mais pas comme ça. La plus grosse disto de l’album est là, le son est brouillon au possible. Tout le côté groovy de l’original jeté aux orties, et comme si ça ne suffisait pas, une légère reverb sur le chant histoire d’embrouiller encore plus le bazar. Et que dire de ces chœurs, eux aussi atteints par la reverb. Ils sont inaudibles, sans déconner, ils ont enregistré dans une caverne ? C’est le côté dragon metal, c’est ça ? Je ne vais pas m’appesantir sur les solos, d’accord c’est une adaptation et ça reste dans l’esprit, mais c’est pitoyable à côté des originaux. Quand on a pas le feeling et qu’on mise tout sur la prod’, on choisit mieux ses reprises…
Ouais chuis énervé, ouais, pourquoi tenaient-ils à ce point à se saborder après un album aussi… aussi percutant ? Enfin, ce n’est qu’une bonus track après tout, qu’est-ce à côté de l’album dans son ensemble ?
Ma-tu-ri-té. Enfin, il était temps. Enfin les Suédois réagissent. Enfin ils sortent un troisième album (mis à part quelques morceaux isolés, tout ce qui est entre "Legacy of Kings" et "Threshold" est à oublier pour moi, et "Threshold" ne vaut guère mieux). Il leur en aura fallu du temps, mais damnit ! Si je tombais dans un cliché facile, je dirais que "No Sacrifice, No Victory" tourne en boucle sur ma platine depuis une semaine, mais je ne le ferai pas : déjà parce que je n’ai pas de platine, et ensuite parce que cet album mérite mieux que des expressions éculées. Pour une fois qu’HAMMERFALL fait un effort, il faut bien en faire aussi.
Et maintenant chers lecteurs, comme il est de bon ton (apparemment) à chaque sortie des Suédois au marteau, je vous donne le départ : A votre fiel… Prêts ? CRACHEZ, et acharnez-vous bien !
Les autres gens sans préjugés, je vous invite fortement à aller écouter. On aime, on aime pas, mais c’est probablement l’une des meilleurs sorties d’Hammerfall depuis… Depuis "Legacy of Kings". Et allez sur leur site, il est vraiment bien fait.
Rédigé par : Saru | 17/20 | Nb de lectures : 12268