Un peu plus de 20 ans après sa formation, Hammerfall revient vaillamment en 2014 en nous présentant son 9ème album, « (r)Evolution ». Un patronyme qui aurait mieux sied au précédent opus des suédois, ce « Infected » (2011) qui avait vu Hammerfall aborder un virage différent, musicalement et textuellement parlant (en comparaison de ces précédents œuvres). Après un break musical de 2 ans et une abstinence de concerts, le groupe a dignement célébré son retour lors du dernier Wacken Open Air, et ce pour un concert anniversaire célébrant leur premier album, « Glory to the Brave » (1997).

Les premières critiques et avis émis laissaient clairement sous-entendre que Hammerfall effectuait une sorte de retour aux sources (rien que la pochette), avec des compos pouvant figurer sur « Legacy of Kings » par exemple. Des compos de power metal où les chœurs masculins glorieux ont un rôle essentiel à jouer (notamment sur la 2ème partie d'« Evil Incarnate » ou tout du long du plus épique « Origins ») tout comme les paroles à tendance guerrières et fantaisistes. Le premier single dévoilé, « Bushido », était assez sympathique sans vraiment transcender le style, un mid tempo que l'on attend de voir « décoller » et qui reste un peu 'plat' sur tout son long, sauvé par quelques leads de guitares assez prenants et un refrain qui fait son petit effet.

Hammerfall renouerait donc réellement avec ses premières années de carrière ? Mouais, ce n'est pas le sentiment que j'ai, dans la forme oui il y' a un léger retour au power que le groupe nous a habitué à pratiquer, dans le fond, les compositions n'ont plus le même grain et entrain, cette énergie et fougue qui caractérisaient les débuts du groupe. Hammerfall s'est davantage 'assagi' aujourd'hui et revient appliquer une recette qu'il maîtrise parfaitement ; Joacim Cans est bon dans ses lignes vocales sans non plus exceller et porter avec grand talent les titres. Comme depuis toujours en fait. Pour en revenir un peu aux chœurs, tenus par la chorale de l'Azusa Pacific University, Mats Leven et James Michael (actuel chanteur de Sixx:Am), certains backings vocaux laissent parfois à désirer, pour ne pas dire qu'ils sonnent trop cliché (c'est le cas sur le titre « (r)Evolution » ou le quelconque « Ex Inferis », qui à mes oreilles s'oublie aussitôt écouté).

Ce nouvel effort des suédois s'avère être à mon goût un 'retour' moyen, globalement les riffs ne sont pas très convaincants, excepté sur le bon titre d'ouverture « Hector's Hymn ». La ballade « Winter is Coming » est dispensable, ratée et sans pure émotion, bien loin des premiers morceaux calmes écrits par le groupe. Le reste des titres alterne entre le moyen et le plutôt bon, à l'image de « Live Life Loud », une composition sans saveur et trop simpliste, du power de 3ème zone, « We Won't Back Down » au dynamisme plaisant, le reste étant là aussi trop convenu et sans réelle accroche. « Origins » redresse la barre sans non plus s'imposer comme un titre excellent, il a le mérite d'un peu se démarquer des autres morceaux (la patte Hammerfall est moins flagrante), tandis qu'un « Tainted Metal » renoue avec un heavy/power plus traditionnel et efficace.

En parlant d'efficacité, le final « Wildfire » est l'un des meilleurs titres de l'opus, une vraie pièce rapide avec de bons soli, des chœurs un peu foufou et un bon break posé à 2'20 qui donne de la consistance à la compo'. Je finirai donc cette chronique en constatant (goûts personnels bien sûr) que les 2 extrémités de cet album en sont les meilleurs moments, le reste étant d'une qualité souvent plus discutable. Hammerfall réalise un retour tout juste correct et délivre un album qui ne me semble même pas meilleur qu'un « Threshold ». Restent les prestations live qui généralement sont de bons moments à vivre avec Hammerfall.




Rédigé par : gardian666 | 12/20 | Nb de lectures : 12028