La bataille éternelle du bien contre le mal est un thème récurrent dans l’histoire de l’humanité.
« Tales of Ithiria », chantée par HAGGARD, est une saga qui conte cette bataille éternelle et prend place dans le monde fantastique d’Ithiria.
Avec cet album, les Allemands délaissent les chemins de l’histoire réelle pour la première fois depuis leur formation en 91. Ils nous dévoilent ici une véritable fantaisie.

HAGGARD est un groupe de métal classique qui intègre aussi bien les éléments heavy typiques que des éléments de musique classique ou baroque, et parfois même ancienne.
Dans cet opus très cinématographique, de par l’intervention régulière d’une voix off très grave et épique, et par l’utilisation des orchestrations, HAGGARD intègre des instruments aussi disparates que la harpe, le piano, le hautbois, la flûte, le clavecin, les cordes… Tout ceci se mêlant avec intelligence et subtilité au chant classique féminin, aux grognements rauques masculins, au chant d’un ménestrel et aux guitares/basse/batterie tout ce qu’il y a de métal.

Le résultat est saisissant. Certes cela a été fait de nombreuses fois, avec plus ou moins de succès. Mais la variété du propos est tout de même ahurissante. Nous passons d’un passage très métal, presque extrême à la poésie limpide d’une harpe et d’un chant d’ange puis au mélange d’un thème baroque et de grosses guitares. Ou à un thème sautillant tout à fait médiéval. Comme si SOPOR AETERNUS avait rencontré RAGE. De SOPOR AETERNUS, je fais allusion à l’orchestration. Les ambiances sont ici très lumineuses, entraînantes.
La composition est à saluer tant tous ces éléments se marient parfaitement, dans un ensemble homogène qui vous fera voyager.

La production est très soignée. Les éléments métal ont un rendu très actuel, sans pour autant nous écraser sous leur poids, et sans écraser les éléments « classiques » qui les enluminent. Les guitares sont légèrement en retrait, mais cela ne fait qu’ajouter à cette impression de subtilité qui se dégage de cet album.

En plus de nous proposer un conte cinématographique servi avec honneur par une musique faisant sans cesse l’aller-retour entre aujourd’hui et un hier plus ou moins lointain, les Allemands ont glissé une reprise du classique « Hijo de la Luna » originellement composé par les Espagnols de MECANO. La reprise est tellement proche de l’original, même le timbre de voix s’y est mis, que c’en est troublant. Une reprise qui s’intègre finalement bien dans le disque même si elle peut surprendre.

Une bonne surprise et un beau voyage, agréable, sans à-coup.


Rédigé par : Matthieu | 14/20 | Nb de lectures : 11002