« le Roi est mort. Vive le roi. Il est espagnol… ». C’est par ces quelques mots que notre Cobra Commander enfonçait le dernier clou du cercueil de CARCASS pour son live report du Hellfest pour directement faire allusion aux plus dignes successeurs de leur période gore/grind, j’ai nommé HAEMORRHAGE.

HAEMORRHAGE qui nous revient un an après ses « Kill sessions » pour un p’tit split CD bien sympatoche partagé avec les vétérans bavarois de DEAD pour quelques 24 minutes de métal interdit aux hémophiles.

On attaque d’entrée avec un HAEMORRHAGE qui nous revient très en forme avec son manuel médico-légal pour les nuls, quelques kilomètres d’intestins et surtout cinq nouvelles compos de gore/grind entraînant adjointes d’une reprise du « Ausgebombt » de SODOM. Ambiance bruits de bar, un jukebox serine une rengaine de « Grease » mais bientôt le son des chopines cède la place à celui des cris et de la tronçonneuse. Le décor est planté. La « Chainsaw Necrotomy » peut commencer.

Fidèle à son image d’histrion sanguinolent, notre quintet espagnol nous ressert sa recette miraculeuse de bons gros riffs dansants, de voix régurgitées ou pitchées (oui, oui comme les brioches – les initiés comprendront) et d’humour macabre qui ne manqueront pas de déplaire aux vilains messieurs de la censure teutonne. Comme d’habitude, la concoction fonctionne à merveille et on se délecte des nouvelles facéties du Doc Obnoxious et de son fidèle Corpsegrinder. HAEMORRHAGE reste fidèle à son style, à son cabotinage aussi grotesque qu’obscènement gore et on ne veut surtout pas que ça change. On notera quelques variations de prod témoignant de différentes sessions d’enregistrement et un son un peu plus étouffé que d’habitude qui ajoute encore au côté cradingue (si, si c’est possible). Le groupe termine sur un note plus thrashy avec la reprise de SODOM plutôt anecdotique car pas franchement du même registre que les autres morceaux.

On enchaîne avec DEAD qui a visiblement décidé de reprendre du service plus régulièrement depuis une paire d’années du fin fond de sa Bavière. On note d’emblée que l’association des deux groupes est plus que judicieuse car DEAD œuvre dans un death metal crade outrageusement porté sur la perversion, le sexe de préférence non consenti et gavé de gros riffs qu’on retient facile sans risquer la méningite. Un trio de zicos tous chanteurs, un son cradingue tel qu’on en fait plus depuis 1986 et quelques intros samplers dans des films qu’on aimerait même pas voir par curiosité, DEAD nous dégueule son death metal dans son essence la plus primale et rebutante. Il faut dire qu’il ne fallait pas lésiner pour tenir la comparaison avec HAEMORRHAGE.
Comme à leur habitude, DEAD nous a déterré un truc pas possible d’un EP des Ricains de BLACK TASK sorti voilà plus de vingt piges pour une de ses reprises atypique avec le titre « Sex & destruction » qui colle assez bien au trip (tripes ?) des Germains.

Et hop enlevé c’est pesé, voilà un p’tit split CD gore/grind bien réussi qui nous permettra de patienter jusqu’aux prochains HAEMORRHAGE ou DEAD.
Pathologiste ou ginéco cinglés, voilà une galette fraîchement démoulée pour vous.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 11605