Voilà un bel assortiment réuni à l’occasion de ce split cd. Les deux groupes qui se confrontent ici ne sont pas des poids plumes et sont en passe de devenir des références incontournables. D’un autre côté, comme le concept de ce disque est la démence et tout ce qui va avec, l’assortiment de ces deux combos paraissait idéal vu les cintrés de première qu’on retrouve dans les deux formations Ce projet n’est pas ce qu’on pourrait vraiment qualifier de nouveau, vu qu’il était prévu depuis plus de deux ans. Mais il est fort à parier que le planning chargé d’IMPALED n’a pas permis de réaliser ce challenge dans les meilleurs délais.
On attaque ce cd avec HAEMORRHAGE qui s’était fait discret suite à la sortie de « Morgue sweet home » il y a plus d’un an. Enfin, je dis ça si l’on ne tient pas trop compte du side project un peu boiteux d’un des gratteux et du batteur répondant au nom de GREENFLY. Première constatation en écoutant ces nouveaux titres : la production qui, même si elle semble plus dépouillée que pour l’album précédent, est d’une excellente clarté. Les nouvelles compos semblent moins orientées vers le grind et les influences de CARCASS, bien que toujours présentes, sont plus discrètes que dans le passé. HAEMORRHAGE a visiblement « digéré » ses inspirations pour en sortir meilleur que jamais. Entre riffs heavy, cadence mid-tempo et les grognements gutturaux de Lugubrious (qui reste le chanteur le plus furieux qu’il m’ait été donné de voir sur scène à ce jour…), on savoure tout de même quelques moments de bravoure comme « In the name of sanity » ou encore cette reprise de GRAVE « Deformed ». HAEMORRHAGE continue d’évoluer au fil de ses albums au lieu de se reposer sur sa réputation grandissante. Le prochain HAEMORRHAGE promet de nous laisser sur le cul à n’en pas douter.
C’est maintenant au tour d’IMPALED de nous faire partager sa vision du monde d’un hôpital psychiatrique un peu spécial. Après le ep « Medical Waste » (qui est devenu un album en Europe comme par magie…) et juste avant de rejoindre l’écurie glorieuse de Century Media, les Californiens s’offrent une petite récréation avec « Dementia Rex ». On remarque une fois encore que le groupe aime bien agrémenter ses release d’une mise en scène. Des petites scènes, des intros, des bruitages entre certains titres installent des ambiances propices à ce voyage dément au cœur d’un asile d’aliénés. Après l’explosion qui a suivi « Mondo medicale » l’année dernière, on aurait pu croire qu’IMPALED allait poursuivre sur sa lancée et nous concocter de nouveaux titres dans la lignée de ce dernier : du death métal carcassien très efficace avec des superbes harmonies et des purs solos. Hé bien tout le monde se fourrait le doigt dans l’œil jusqu’au coude. IMPALED a visiblement décidé de prendre tout le monde à contre pied en revenant à la charge avec des compositions dans la lignée de leurs deux premiers albums « The dead shall dead remains » et la compil « Choice cuts ». Un death métal où l’influence de CARCASS se fait moins flagrante, où les envolées de guitares seraient aussi inopportunes qu’un cerveau dans la tête de Miss France. Bon j’avoue que j’exagère quand même un peu, y’a un p’tit solo dans le très accrocheur « The patients are revolting ». Enfin avec IMPALED c’est toujours un peu pareil, y’a pas grand chose à dire. Leur musique catchy est un pur délice : guitares heavy imparables, un duo de chanteurs parfait et des alternances de tempos qui passent d’un blast beat endiablé à des breaks groovy dont on se délecte sans lassitude. Pour conclure ce split, IMPALED nous assène une reprise méconnue de REPULSION « Helga (lost her head )». Une bien belle initiative que d’avoir réuni ces deux groupes pour un split très réussi.



Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 7991