Tout ce qui brille n'est pas d'or, et même un bonhomme comme Antimo peut se gaufrer en sortant un album moyen voire médiocre. Autant "Vengenza" dégageait une puissance à réveiller Jacques Martin, autant ce dernier opus de HACAVITZ patauge dans la semoule. Le groupe mexicain a évolué mais pas forcément dans le meilleur sens. D'une machine de guerre on passe à un gros pétard mouillé... Je suis déception.

L'évolution, voilà le maître mot de cette nouvelle rondelle; les métamorphoses qui ont affecté HACAVITZ sont impressionnantes et ce changement fait que l'on passe d'un Death Metal teinté de Black furieux à quelque chose de bien plus cru et aigre... quelque chose qui flirte souvent avec un War Metal quelque peu bancal. C'est déconcertant, presque charmant mais vite raplapla. Une fois la première surprise passée, on peut constater que la rage, la hargne et l'intensité d'antan sont – sur cet album – rachitiques. Le groupe qui s'est séparé de la moitié de son line-up, continue sur sa lancée en proposant toujours une musique située à la croisée des chemins entre de Black primaire de BESTIAL WARLUST ou ABHORER et le gros Thrash patché de SODOM et DESASTER mais on est désormais bien loin de la puissance très ANGELCORPSienne de "Vengenza"... Ce "Katun" est plutôt balourd et lourdingue, à vrai dire, cet album souffre du même défaut que celui de BLOOD REAPING (autre projet mené par le père Antimo). On sent que ça a un potentiel extraordinaire, mais le résultat est médiocre.

Les onze titres de l'album sont hasardeux, boiteux et parfois bordéliques à en pleurer. Bien sûr, tout n'est pas à foutre au feu, les parties évoquant BLOOD RITUAL, DIABOLIC ou OSSUARY INSANE sont formidables mais inexorablement enlisées dans un foutoir cacophonique poisseux et éreintant. Un bordel total qui est néanmoins illuminé d'éclairs de génie rappelant les anciens SHINING. D'ailleurs, ce sont justement ces passages-là qui sauvent l'album de la noyade. Lorsque le groupe parvient à se contrôler et qu'il engendre une atmosphère lunaire et vraiment morbide, on entrevoit ce que HACAVITZ a voulu retranscrire avec son nouvel album. Avec "Katun", HACAVITZ aurait voulu faire revivre tout le panthéon aztèque... mais quelque chose a merdé durant les invocations... Et du coup, l'album trébuche sur la plus haute marche de la pyramide et dévale tout l'escalier sur le cul...

J'ai pourtant tripatouillé "Katun" dans tous les sens, je ne suis point parvenu à m'y faire... Il y a un truc qui me rebute sur ce CD. Quelque chose de déplaisant que je ne peux définir avec grande précision... Peut-être est-ce la batterie qui est parfaitement horripilante? Le son de casserole qui bouffe toutes les guitares serait-il un point négatif? Le chant braillard et grinçant m'a-t-il écorché les tympans? La prod trop faible a-t-elle pu à ce point altérer mon jugement? Je n'en ai aucune idée... Quoi qu'il en soit, "Katun" m'apparaît comme un album décevant qui ne dégage pas plus d'ambiance qu'un film de Bruno Mattei. La nouvelle version de HACAVITZ est bien morose. La magie ne prend pas. Un album bâclé qui semble faire de pieds et des mains pour rattraper les fers de lance de cette émergeante scène "New Old School"...

Quelques bons éléments, une pochette sympathique, une attitude sincère, une aimable reprise de DARK ANGEL ("Hunger Of The Undead")... mais un album que je ne conseille pas. Dans le genre bestial et haineux, on a déjà vu mieux. Allez plutôt du côté de IMPIETY, BESTIAL MOCKERY, RAVAGER, ADORIOR ou OSSUARY INSANE... Cette "Katun" peut reposer en paix.


Rédigé par : Cobra Commander | 11/20 | Nb de lectures : 10327