Ben, mince, pourquoi Greg m’envoie-t-il le dernier Gwen Stefani? C’est pas que j’apprécie pas sa pop siliconnée, m’enfin déjà que ça jase beaucoup sur VS quand on chronique du metalcore, là je pense qu’on va se faire carrément boycotter! Ceci dit, elle s’est peut-être mise au métal, la blondasse, qui sait? Vérifions voir rapidement. Holà! Elle a bien mué, la Gwen, les séances de chirurgie esthétique lui ont réservé quelques surprises, on ne lui a pas greffé que des nibards énormes. Mais, mais, mais... Pitin que je suis con, c’est Gwen STACY, pas Stefani, en référence à la copine de Spiderman, j'imagine, rien à voir avec l'ancienne leadeuse des No Doubt! Bon, ben du coup, je connais absolument rien d’eux, à ces lascars. Encore heureux qu'il y a une plaquette, je peux sauver la face: ce sont des potes d'enfance de l'Indiana qui ont monté le projet en 2004 en s'imposant une éthique de travail irréprochable (ça veut dire que ce sont des fétârds branleurs, en langage marketing). Ils ont depuis tourné avec les groupes les plus en vogue du moment, et c'est là qu'on se poile: The Human Abstract, The Devil Wears Prada (VoB s'en est toujours pas remis) et attention, les célèbres My Children My Bride, si, si! Après 2 démos en 2005 et 2006, ils font appel à Brian McTernan et signent chez Ferret pour nous délivrer leur premier opus, 'The Life I Know'. Maintenant, accrochez-vous, je sors le CD du livret...

La jaquette ne renseigne pas vraiment sur le style, les titres des morceaux plutôt humoristiques laissent bien imaginer une bande de joyeux lurons mais ne nous met sur aucune piste précise. Allez, je tente un petit pari, je mise sur du metalcore basique avec quelques samples rigolos pour égayer la galerie. Et je suis proche de le remporter dès les premières écoutes tant les riffs s’inscrivent effectivement dans une mouvance metalcore particulièrement classique, la voix hurlée de Cole Wallace laissant la place à un chant clair sur les refrains de manière aussi prévisible que les titres des morceaux des 25 prochains albums de Madball. Il existe cependant quelques nuances si on accorde un tantinet d’attention aux compositions: le groupe lorgne effectivement plutôt vers Norma Jean ou The Chariot que vers l’armée des clones androgynes de Bullet For My Valentine, en misant sur un côté déstructuré parfois chaotique. Un bon point pour eux? Bof, n’aimant ni les uns ni les autres, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre, comme le dirait le penseur du 20ème siècle Jacques C. M’enfin, force est de constater que la production ne souffre d’aucun reproche, comme souvent chez Ferret, que les musiciens jouent correctement sans trop en faire, même si les gratteux ont tendance à s’endormir sur les power chords et à proposer des gimmicks faisant passer Bury Your Dead pour des dieux du jazz technique! La voix du chanteur finit de plus par gonfler, se révélant monocorde et répétitive, à la limite du pitoyable sur certains passages. En fait voilà, Gwen Stacy, c’est Bury Your Dead qui essaye de singer Norma Jean et finit par sonner pire qu’As I Lay Dying. J’en connais qui grincent déjà des dents et préparent le sac à vomi, et malheureusement, je ne vois pas trop comment les empêcher de repeindre le mur en kaki. Je n’ai pas réussi à accrocher entièrement à un seul morceau vu qu’il y a toujours soit un riff principal tout pourri, soit un chant clair mielleux horrible, soit tout simplement aucune idée tant les musiciens semblent avoir oublié d’amener leur inspiration et leur cerveau avec eux dans le studio. Alors, je vois déjà certains commentaires outrés des fangirls qui auront adoré leur façon de porter la mèche sans écouter plus de 2 fois l’album, mais que voulez-vous, tous les égoûts se déversent en couleur dans la nature. De la musique générique désespérément calibrée pour concurrencer les groupes en vogue du moment...

Les curiosités de la nature qui arrivent à s'éclater sur Bury Your Dead et As I Lay Dying arriveront sûrement à accrocher, mais si c’est le cas, il faudra penser un jour à les disséquer pour comprendre comment c’est possible! On trouvera p'têt un gène spécial, qui sait? Dans tous les cas, j’aurais préféré chroniquer le dernier Gwen Stefani, car elle au moins sait chanter et ne porte pas de slim.


Rédigé par : Candiria-Thon | 09/20 | Nb de lectures : 10714