Un cauchemar que ce groupe pour tout chroniqueur qui soit. Car voici :

Depuis 2004 et son album « Ruin The Memory », et plus encore sur ce « Disfigured Narcissus », Gutworm fait le grand écart entre toutes les chapelles du metal burné. Et vas-y que je te saute d'un break thrash technique à un plan metalcore, et que je rattaque avec un morceau aux relents de Shining tout en restant farouchement ancré dans le death, et cela en restant toujours ultra cohérent. Délire.


Les amoureux des étiquettes iront se rhabiller en compagnie de leurs camarades avides de comparaisons : Gutworm ne ressemble à personne et ne rentre pas dans les cases, si ce n'est dans celle ultra généraliste du « metal extrême ». Ne vous attendez pas pour autant à tomber sur un combo foufou ou ultra barré : les quatre Anglais, s'ils ont le cul assis entre douze chaises, livrent pourtant une musique relativement conventionnelle qui ne choquera que par la constance de sa qualité. Difficile en effet de rester de marbre devant une telle science du riff, couplée à la puissance incantatoire du chant de Neil Hudson (qui pourrait parfois faire penser à Eric Forrest (E Force, ex Voïvod)).


Réellement à part au sein de la production actuelle régie par les codes, « Disfigured Narcissus » s'avère carrément passionnant et riche sans être alambiqué à l'excès. Si seulement cette « absence de style » pouvait faire jurisprudence et engendrer tout une génération de briseurs de barrières, le petit monde sclérosé de notre musique favorite ne s'en porterait probablement pas plus mal. Mais bon, à ce tarif-là, on peut tout aussi bien rêver que tous les hommes du monde se donnent un jour la main...


Rédigé par : Goat Of Rahahaaz | 17/20 | Nb de lectures : 11091