Nous étions sans nouvelles de nos las vegan depuis 7 ans, et l'incontournable "Reek Of Pubescent Despoilment". Autant dire une éternité… Début 2013 marque donc le retour de ces gentilles brutes, avec le second album : "Nourishing The Spoil".
Fou, brutal, furieux : Notre shoot salvateur de violence.
Ils étaient attendus au tournant, tant leur premier album avait mis à terre bon nombre de metalleux. Il faut dire aussi que peu de groupes savent aussi bien manier l’art de l’éviscération musicale. A la fois extrêmement violent, et furieusement pertinent, GUTTURAL SECRETE évolue dans une sphère musicale évoquant autant DISGORGE que GORATORY.
Tout amateur de Brutal Death vous le dira : il existe une sorte d'espace-temps parallèle, hors du champ de rationalité humaine, dans lequel on se laisse parfois totalement happer, perdant repères et référentiel. Cette chute enivrante pouvant être plus ou moins intense ou fréquente, selon les sensibilités de chacun.
"Nourishing The Spoil" nous offre la possibilité de s’abandonner corps et âme dans cette forme d'engourdissement mental, au travers d’une musique résolument brutale.
De la pochette aux grognements ultra gutturaux, en passant par le son compact et puissant, tout nous rappelle "Reek Of Pubescent Despoilment". On retrouve notre GUTTURAL SECRETE tel qu’on l’a laissé en 2007, à quelques détails près.
L’hystérie maitrisée, la violence de tous les instants, la technique redoutable du batteur Michael Christian Fitzgerald au service de cassures rythmiques hallucinées : GUTTURAL SECRETE est de retour, à son meilleur niveau. Les growls terribles de Jeremiah Blue Jenson sont également présent, ainsi que les riffs chiadés saccadés de Randall James Thompson. Une mixture furieuse, qui doit autant sa réussite au niveau technique des 3 membres qu’à leur insouciance.
L’absence de cohésion structurelle, marque de fabrique du groupe, est omniprésente. Attention néanmoins, cette décohésion n’est pas pour autant un défaut, car GUTTURAL SECRETE a su créer une entité musicale étrangement homogène, et surtout enivrante. Il faut de nombreuses écoutes pour appréhender et assimiler "Nourishing The Spoil", et c’est aussi ce qui fait le charme de cet album.
Loin de l’immédiate efficacité de GORGASM ou de DEVOURMENT, le groupe a opté pour la difficulté, occultant de sa musique tout ce qui ressemble à des couplets ou des refrains. Bien entendu, des riffs ou des passages reviennent par instant au sein des morceaux, aidant l’auditeur à s’accrocher à de maigres repères musicaux.
Mais le but est ailleurs. GUTTURAL SECRETE se complait dans un Brutal Death extrême, aux structures aléatoires et aux changements de rythmes épileptiques, où les passages moins violents ne sont même pas suffisants pour reprendre son souffle.
Je l’évoquais, de menus détails font office de contraste avec "Reek Of Pubescent Despoilment":
De maigres soupçons de musicalité font leur apparition sur deux morceaux ('Deadened Prior To Coitus ' et 'Voyeuristic Engagement ') ; et quelques passages illustrent d’autre part un léger penchant pour la lourdeur du SlamDeath (' Stainless Conception'), ou celle plus subtile évoquant Devourment. Mais sans jamais bouleverser l’ordre établi.
Mais, le changement le plus flagrant – peut être le plus subjectif – est au niveau de l’appréhension finale. J’ai le sentiment d’être face à un album plus réfléchi et plus calculé, et cela occasionne une baisse (relative) du côté impulsif. Pour faire simple, je trouve "Nourishing The Spoil" un poil moins halluciné et déjanté que "Reek Of Pubescent Despoilment". Peut-être est-ce également l’effet de surprise qui s’est estompé, je ne saurais dire…
Malgré tout, "Nourishing The Spoil" est et reste avant tout un gros pavé de Brutal Death marqué du sceau de la folie à la GUTTURAL SECRETE. Un hymne à la violence déstructurée, une ode au démembrement cervical. Un plaisir ininterrompue de 36 minutes, tout juste réfréné par cette légère sensation d’être face à une folie maitrisée, et non incontrôlable.
Ils étaient attendus au tournant, et sans atteindre une quelconque perfection, GUTTURAL SECRETE confirme tout le bien qu’on pensait d’eux. En pur défouloir auditif, le Brutal Death décérébré des ricains laisse hébété, haletant ; il emporte l’auditeur dans un tourbillon hypnotisant, le séquestrant le temps de l’écoute, pour le relâcher une grosse demi-heure plus tard dans un état proche de l’épuisement des trailers de l’U.T.B.M.
Une réussite, qui méritait bien toute cette attente.
Je l'ai trouvé assez décevant perso. Ça part trop dans tous les sens genre Malignancy puissance 10. Difficile de retenir quoique ce soit malgré un bon groove. Reste la voix jouissive dégueulasse de Blue. RIP quand même!
dawnofthedead51 Membre enregistré
Posté le: 02/07/2013 à 09h21 - (108060)
je crois qu'ils ont splitté non?
ManOfShadows Membre enregistré
Posté le: 02/07/2013 à 09h44 - (108061)
Oui, ils ont splitté il y a quelques semaines...
DeathCrumble Membre enregistré
Posté le: 02/07/2013 à 13h12 - (108063)
Ironie du sort, je l'ai commandé le jour de leur split... Vraiment deg d'ailleurs, car je le trouve très très bon cet album, au meme niveau que Reek tout en étant vraiment différent.
La fin de Clotting The Vacant Stare est vraiment super réussie, mon morceau préféré du disque je pense(et le mini break jazzy, rhaaa pourquoi ca dure pas plus longtemps !).
Bref grosse réussite pour ma part.
Insania Membre enregistré
Posté le: 02/07/2013 à 15h06 - (108064)
Moi aussi je le trouve mortel, c'est vrai un poil moins "mémorable", moins catchy que leur premier album, plus déroutant au début, mais pour autant après pas mal d'écoutes je le trouve tout aussi savoureux.
Dans une marrée de de groupe de slam à 12 notes par discographie, ça fait vraiment plaisir de se prendre ce genre de galette...
carnioxus Membre enregistré
Posté le: 03/07/2013 à 10h07 - (108073)
Une plongée dans l'esprit tordu d'un psychopathe, faut se laisser happer et jouir de cette folie, même avis que la chro, tout est écrit ... dommage pour leur split!
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Fou, brutal, furieux : Notre shoot salvateur de violence.
Ils étaient attendus au tournant, tant leur premier album avait mis à terre bon nombre de metalleux. Il faut dire aussi que peu de groupes savent aussi bien manier l’art de l’éviscération musicale. A la fois extrêmement violent, et furieusement pertinent, GUTTURAL SECRETE évolue dans une sphère musicale évoquant autant DISGORGE que GORATORY.
Tout amateur de Brutal Death vous le dira : il existe une sorte d'espace-temps parallèle, hors du champ de rationalité humaine, dans lequel on se laisse parfois totalement happer, perdant repères et référentiel. Cette chute enivrante pouvant être plus ou moins intense ou fréquente, selon les sensibilités de chacun.
"Nourishing The Spoil" nous offre la possibilité de s’abandonner corps et âme dans cette forme d'engourdissement mental, au travers d’une musique résolument brutale.
De la pochette aux grognements ultra gutturaux, en passant par le son compact et puissant, tout nous rappelle "Reek Of Pubescent Despoilment". On retrouve notre GUTTURAL SECRETE tel qu’on l’a laissé en 2007, à quelques détails près.
L’hystérie maitrisée, la violence de tous les instants, la technique redoutable du batteur Michael Christian Fitzgerald au service de cassures rythmiques hallucinées : GUTTURAL SECRETE est de retour, à son meilleur niveau. Les growls terribles de Jeremiah Blue Jenson sont également présent, ainsi que les riffs chiadés saccadés de Randall James Thompson. Une mixture furieuse, qui doit autant sa réussite au niveau technique des 3 membres qu’à leur insouciance.
L’absence de cohésion structurelle, marque de fabrique du groupe, est omniprésente. Attention néanmoins, cette décohésion n’est pas pour autant un défaut, car GUTTURAL SECRETE a su créer une entité musicale étrangement homogène, et surtout enivrante. Il faut de nombreuses écoutes pour appréhender et assimiler "Nourishing The Spoil", et c’est aussi ce qui fait le charme de cet album.
Loin de l’immédiate efficacité de GORGASM ou de DEVOURMENT, le groupe a opté pour la difficulté, occultant de sa musique tout ce qui ressemble à des couplets ou des refrains. Bien entendu, des riffs ou des passages reviennent par instant au sein des morceaux, aidant l’auditeur à s’accrocher à de maigres repères musicaux.
Mais le but est ailleurs. GUTTURAL SECRETE se complait dans un Brutal Death extrême, aux structures aléatoires et aux changements de rythmes épileptiques, où les passages moins violents ne sont même pas suffisants pour reprendre son souffle.
Je l’évoquais, de menus détails font office de contraste avec "Reek Of Pubescent Despoilment":
De maigres soupçons de musicalité font leur apparition sur deux morceaux ('Deadened Prior To Coitus ' et 'Voyeuristic Engagement ') ; et quelques passages illustrent d’autre part un léger penchant pour la lourdeur du SlamDeath (' Stainless Conception'), ou celle plus subtile évoquant Devourment. Mais sans jamais bouleverser l’ordre établi.
Mais, le changement le plus flagrant – peut être le plus subjectif – est au niveau de l’appréhension finale. J’ai le sentiment d’être face à un album plus réfléchi et plus calculé, et cela occasionne une baisse (relative) du côté impulsif. Pour faire simple, je trouve "Nourishing The Spoil" un poil moins halluciné et déjanté que "Reek Of Pubescent Despoilment". Peut-être est-ce également l’effet de surprise qui s’est estompé, je ne saurais dire…
Malgré tout, "Nourishing The Spoil" est et reste avant tout un gros pavé de Brutal Death marqué du sceau de la folie à la GUTTURAL SECRETE. Un hymne à la violence déstructurée, une ode au démembrement cervical. Un plaisir ininterrompue de 36 minutes, tout juste réfréné par cette légère sensation d’être face à une folie maitrisée, et non incontrôlable.
Ils étaient attendus au tournant, et sans atteindre une quelconque perfection, GUTTURAL SECRETE confirme tout le bien qu’on pensait d’eux. En pur défouloir auditif, le Brutal Death décérébré des ricains laisse hébété, haletant ; il emporte l’auditeur dans un tourbillon hypnotisant, le séquestrant le temps de l’écoute, pour le relâcher une grosse demi-heure plus tard dans un état proche de l’épuisement des trailers de l’U.T.B.M.
Une réussite, qui méritait bien toute cette attente.
Rédigé par : ..::Ju::.. | 15,5/20 | Nb de lectures : 12644