Guru of Darkness est un groupe sicilien, donc ça ne va pas rigoler longtemps dans cette chronique. Formé en 2004, Guru of Darkness rassemble quelques gars expérimentés qui ont trainé leurs guêtres dans la scène locale. La bande sort un promo en 2005 (limité à 20 exemplaires. Jetez-vous sur eBay, bande de moules). Puis en 2006 le groupe sort un premier album autoproduit Journey to Destiny, pressé à 100 exemplaires (ce sera pour les trends qui n'auront pas eu la démo). En 2007, GOD (tel qu'ils s'auto-résument eux-mêmes) contacte les labels via un nouveau promo et accueille enfin un batteur. Le groupe enregistre alors un second album (et une vidéo) dont la pochette devrait orner cette chronique sur la droite.

L'influence du premier album d'Emperor me paraît claire dans le riffing (comme on dit) et la mise en place de certains breaks. Les nappes ajoutées discrètement pour appuyer le propos ne font que corroborer cette comparaison. Evidemment, on reste assez loin de la classe des Norvégiens, de par des riffs aussi standards que l'interprétation est sans fard. Sur le démarrage de l'album, Guru of Darkness a tendance à terminer ses premiers titres par un bête fade, peut-être par manque de finish. Mais la suite est hélas encore pire. Guru n'hésite pas à nous sortir quelques morceaux plus indigents, comme le patapouf "Ancient Sounds of a Lost Valley" (que j'espère définitivement perdue), le doomy "Endless Winter" qui n'a rien à foutre sur l'album ou l'interlude de synthoche ultra-long "Path to Moloch". Et je vous épargne la douloureuse outro de l'opus, qui aurait fait bonne figure en 1995 mais sonne complètement datée de nos jours.

Hormis les riffs pas très excitants, le truc que j'aime le moins est la voix. Non pas que ces hurlements de Gremlins trempé m'agacent, non. Mais sa monotonie ainsi qu'un placement du chant pour le moins acrobatique n'appuie que très peu les attaques des guitares. Le chanteur vit sa vie tout seul à régurgiter un texte souvent trop long et cela se ressent. Et le couineur a une tendance à bouffer tout le reste, surmixé qu'il est.

Vous pouvez jeter un œil sur la vidéo (y' a quelques secondes de nibards), en gardant toutefois à l'esprit qu'il s'agit de THE riff (ne parlons pas de morceau) usé mais efficace de l'album. Et que ce titre a été écrit par le second guitariste du groupe (vous aurez déduit que c'est l'autre gratteux qui compose la majorité des morceaux). Au moins, la vidéo a le mérite de proposer un univers très original comme on en voit peu, avec une intrigue sous-jacente absolument exceptionnelle et surprenante. Oui, je me moque.

Pour compléter votre information, je peux vous signaler que côté guests on a droit à des vocaux de Steve Sylvester (Death SS) et du mystérieux Culto Prietsu, ainsi qu'à des patterns de Giuseppe Orlando (Novembre). En quelques écoutes, on a fait le tour d'un album qui reste terriblement mineur vu l'offre actuelle. A réserver à... heu... non, j'ai rien dit en fait.


Rédigé par : Prince de Lu | 07,5/20 | Nb de lectures : 10350