GUILT MACHINE - On This Perfect Day (Mascot) - 25/11/2009 @ 09h36
Ayant mis l’énorme machine Ayreon en veille spatiotemporelle pour un temps indéterminé, le Commodore Lucassen n’en demeure pas moins actif. Notre explorateur intergalactique préféré lance un nouveau vaisseau vers les étoiles, certes moins imposant, mais tout aussi performant. Et plus que sa force de propulsion (le fond) qui ne devrait ni vous étonner ni vous décevoir, c’est la carlingue (la forme) qui fait la principale différence.

Peut-être un peu fatigué du travail colossal que lui demande son projet fétiche, il a décidé cette fois-ci de la jouer modeste. Enfin, disons raisonnable. Fini donc la pléthore de guests chanteurs ou musiciens éparpillés aux 4 coins de la galaxie et place à un line-up réduit, resserré autour de lui et composé ainsi : Arjen Lucassen: instruments, chœurs - Jasper Steverlinck (Arid): voix - Chris Maitland (ex Porcupine Tree): batterie et Lori Linstruth (ex Stream of Passion): lead guitare.

Cette nouvelle philosophie de route, traduite par une forte réduction de l’équipage l’a conduit à restreindre également l’empennage. Terminés les double-albums ou les tracks list à rallonge. Mais son ambition qui consiste à nous faire voyager aux confins de son univers magique demeure intacte. Faisons donc lui confiance pour y mettre tout de même des moyens adéquats.

Alors, au chapitre du nouveau et du différent, la track list qui ne compte que 6 titres. Comparés aux 17 de "The Electric Castle" (double), aux 20 de "Universal Migrator" Part 1 & 2, et de "The Human Equation" (double) ou aux 14 de "01011001" (double), ça peut sembler léger. Mais, le meilleur a parfois côtoyé le moins bon. Même si la musique de Lucassen propose une majorité de titres d’excellente facture, on peut lui reprocher ici ou là la présence de quelques-uns pour le moins dispensables.

Autre écart notoire avec le Lucassen’s Code, la présence d’un seul frontman : Jasper Steverlinck. Et quel chanteur ! Difficile de comparer son magnifique timbre de voix. Je cherche encore à le rapprocher de quelque chose de connu. (J’aurai sans doute trouvé d’ici la fin de la kro...)

La principale qualité du personnage Lucassen est sa modestie. Qu’il convoque la crème des crèmes ou l’artiste moins connu pour l’assister, il laisse une part égale pour s’exprimer et donner le meilleur de soi. C’est une nouvelle fois le cas. Pourtant, "On This Perfect Day" n’est ni un album impressionnant ni technique, ni même novateur. C’est du Lucassen, point. Son (at)trait caractéristique est ailleurs, presque d’ordre subliminal ou métaphysique. C’est un album tout simplement féerique parce que plus intime.

Il ne fait aucun doute que le bonhomme maîtrise mieux que quiconque l’art de conjuguer les sons et celui non moins délicat d’assembler structures chiadées et mélodies accessibles. Il sait également plus qu’un autre planter de puissants riffs de guitares, véritables coups de bélier capables d’enfoncer n’importe quelle défense. Dans le même temps, il possède un sens aigu de l’à propos pour glisser dans les interstices laissés libres des mélopées inspirées, travaillées par des claviers ingénieux qui transportent littéralement.

Le titre d’ouverture "Twisted Coil" (11min43) est de ce point de vue assez emblématique de l’esprit d’"On This Perfect Day". Au milieu d’une furia métallique, il lâche un refrain époque Beatles/"Sergent Pepper’s". Ni contraste saisissant, ni incongruité stylistique, cette introduction beatlessienne dans l’univers spatial dominant est parfaitement fluide et passe comme une lettre à la poste.

Un des multiples autres dons du personnage est qu’il sait nous toucher droit au cœur. Chaque versant de cet art maîtrisé est exploité avec justesse. Témoin le sombre "Leland Street" (8min03), sa gratte aérienne et son refrain imparable. Et comment ne pas succomber au charme mystérieux de "Green And Cream" (10min32), à la beauté diaphane de "Season of Denial" (1min’22) sublimée par la voix exceptionnelle de Steverlinck décidément LA révélation de cet album. Et que dire d’"Over", la pièce la plus courte (6min11) mais contenant néanmoins des grandes envolées heavy chargées d’émotion ? Ou de "Perfection?" (10min46) qui clôt en apothéose (brutale !) une heure de musique trop vite passée.

Premier volet (?) de la « machine à culpabilité » de Lucassen, "On This Perfect Day" est sans doute l’œuvre de la plénitude, celle la plus aboutie parce que finalement la plus concise et la plus sobre dans sa formule. Le Maître hollandais y évite tous les écueils – longueurs, redites - dont ses œuvres gargantuesques passées étaient inévitablement constellées.

Et impossible de passer sous silence la prestation exceptionnelle d’une équipe même diminuée en nombre. Alliée au brio hors normes du démiurge batave, elle concourt à faire de Guilt Machine un exécutant brillant. On souhaite vivement que ce pool de sommités conserve la même cohésion et soit reconduit pour donner un successeur à ce que l’on peut d’ores et déjà qualifier d’œuvre majeure.

Myspace - 271 téléchargements


Rédigé par : Karadok | 19/20 | Nb de lectures : 10956




Auteur
Commentaire
Joss
Membre enregistré
Posté le: 25/11/2009 à 10h05 - (77983)
J'ai été un peu déçu par cet album. J'ai vraiment eu l'impression d'entendre une version "cheap" d'Ayreon. C'est dommage car ça aurait pu être intéressant si Arjen avait choisi de s'éloigner d'avantage du "son Ayreon" auquel cet album fait constamment penser. Je suis donc un peu surpris par cette chronique mais ça va me motiver à le réécouter une autre fois...



Doudou
Membre enregistré
Posté le: 25/11/2009 à 12h22 - (77991)
Un coup cœur pour moi, pourtant je ne suis pas fan Ayreon.Jasper Steverlinck me rappel parfois Freddy Mercury dans sa façon de chanter.



ZeSnake
Membre enregistré
Posté le: 25/11/2009 à 17h24 - (78006)
+1 à Joss (enfin quelqu'un qui partage mon avis...)

sérieusement, c'est un bon album au fond, mais étant donné qu'Ayreon existe déjà je n'arrive pas à y trouver un quelconque intérêt. pire encore : je trouve que c'est carrément de l'auto-repompe! et à certains moments de manière assez flagrante! il y a une intro quasi-identique à celles qu'on peut trouver sur 01011001 (je n'ai plus le titre en tête). et les riffs, les claviers, les effets éléctro, les orchestrations, le placement du chant... tout me rappelle les deux derniers Ayreon, en moins bien évidemment. peut-être qu'Arjen a voulu faire un album d'Ayreon moins "complexe", plus "simple" et dans ce cas ne pouvait raisonnablement pas le sortir sous le nom Ayreon, mais quoi qu'il en soit ça manque énormément d'inspiration...

ça aurait mérité son 19 si Ayreon n'avait jamais existé...



chatlapin
IP:74.59.71.80
Invité
Posté le: 25/11/2009 à 19h18 - (78009)
LE voila enfin (suffisait de demander lol)
superbe album j'ai bcp aimé moins original quand on connais deja Ayreon mais bordel quel album, je pense que c'est un concentré de Arjen et surement son art a son appogé pour pas dire tout bonnemnt son meilleur album !!!
Et une putain de voix le chanteur que Arjen a pris sous son aile ! dans mon top 3 des albums de l'année perso !!!! et si vous ne connaissez pas ayreon jetez vous dessus le plaisir n'en sera que decuplé :o)
19/20

Ennemi
IP:85.68.202.79
Invité
Posté le: 25/11/2009 à 20h36 - (78013)
BORDEL de MERDE pourquoi cet album n'est il pas en sélection ??!

jakin
IP:82.232.160.16
Invité
Posté le: 25/11/2009 à 21h08 - (78014)
Je pense comme Joss et Ze Snake !

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