GUILLAUME PINGARD - The Theatralisation of Missing Part (Autoproduction) - 12/10/2011 @ 09h03
Quand j'ai vu arriver ce CD à la pochette étrange, "The Theatralisation of Missing part" de GUILLAUME PINGARD, je me suis dit "Hum... ça sent le shred ça... merde !!! ".
Il faut dire que j'ai eu diverses déconvenues avec les tricoteurs de manches et que la dernière en date n'a pas été piquée des hannetons. Pas plus tard que la semaine dernière, j'ai dû en effet écouter pendant de longues minutes un sinistre individu me parler des bienfaits de « la guitare sportive » et du Graal que cherchait tout « performer » de la six cordes... aller plus vite, toujours plus vite, encore plus vite. Il fallait voir l'air de satisfaction affiché par le boutonneux alors qu'il me montrait ses vidéos sur You Shred. Un sacré spectacle, totalement gratuit... que Joe, Steve, Ingwie et Shawn soient remerciés... c'est grâce à eux (ou à cause d'eux plutôt) qu'on a droit à ce genre de démonstration d'onanisme.
Alors que je réalisais que ce type de gars ne faisait pas de différences entre sa guitare et sa biroute, je me disais qu'il devait arriver que derrière le balourd de technique se trouve un musicien qui aime les notes et pas le métronome... M. Guillaume Pingard est certainement de ceux-là.
M Pingard le démontre très bien avec ce double album, le shredder peut être un musicien qui sait jouer de son instrument, mais qui possède une sensibilité à fleur de peau et une créativité tirant autant vers le sombre que vers le délicat. Vous n'êtes pas allergique à la musique instrumentale ? Vous avez l'esprit aventureux et vous préférerez les histoires complexes et tortueuses aux petites blagounettes ? Bienvenu dans un monde où la musique de fond n'a pas de raison d'être.

« The theatralisation of missing part » est une œuvre découpé sur deux CD, le tout pour 70 minutes de musique complexe et torturée.
Deux ans de travail ont été nécessaires à Guillaume Pingard pour venir à bout de ce projet faisant suite au premier essai « Cascadia » en 2007. Première félicitations au jeune homme, qui n'a pas dû passer beaucoup de temps au bord de la mer ces derniers mois.

Le concept est basé autour du temps qui passe et aux conséquence que cela provoque. Première bonne nouvelle, la musique colle au concept.

Le propos est ici volontiers metallique, saturé et virulent. les longues plages musicales où la double pédale fait entendre son cœur en offrant à la guitare un tapis des plus opaques sont ici légion. Le Guillaume doit avoir quelques skeuds à ranger dans la catégorie extrême.
Les rythmiques sont solides et rageuses, empruntant parfois au Thrash metal ou au Post rock apocalyptiques pendant que de subtiles mélodies mélancoliques viennent se faufiler avec grâce dans cette toile de sons biscornus.
Car il y a un sacré paquet de couches superposées dans cet album et ce n'est certainement pas en deux écoutes que vous dompterez la bête. Certains passages sont vraiment étranges et on frôle par moments (mais heureusement pendant de courts instants seulement) les effluves de la musique contemporaine.

La violence musicale est très largement au-dessus de ce que l'on entend habituellement dans la musique instrumentale et le côté très froid de la batterie programmé ne fait que corroborer les dires haineux du propos musical. Je déteste les batteries programmées alors il est évident que cela m'a gâché un peu le tout, mais au finale j'ai fait fi de ce « détail ».

Les morceaux sont longs, truffés de changements de rythmes et d'ambiances. Embarquer avec le musicien n'assure en rien de retrouver le point de départ de l'odyssée.
Car si des musiciens écrivent des morceaux pour pouvoir y jouer leurs solos, M. Pingard articule ses compositions... et y ajoute des solos uniquement quand cela est nécessaire. En cherchant à créer des bruits divers et variés puis en n'hésitant pas à s'adonner à la disharmonie, GUILLAUME PINGARD construit un univers sonore particulier où les solos côtoient les plages ambiantes et ou les bruits D2/R2 côtoient les accords de Jazz.
Les limites de cet album sont bien entendu sa longue durée qui en rebutera plus d'un. Associés à des plages difficile à appréhender, l'œuvre aura du mal à trouver son public. Mais ceux qui la trouveront kifferont leur race.
Bref, préchauffez votre lecteur et pensez à humecter la fente car si vous aimez l'album, nul doute que vous y reviendrez une fois et une autre.


Rédigé par : Pamalach | 13/20 | Nb de lectures : 12946




Auteur
Commentaire
crawlingchaos
IP:164.2.255.244
Invité
Posté le: 12/10/2011 à 12h47 - (97535)
Un album qui passe très bien malgré la B.A.R. et les structures alambiquées des morceaux. Et pourtant, je ne suis pas fan de musique shreddo/instrumentale.

La chronique est plutôt juste, j'aurais mis quand même un point de plus car il s'agit d'un bel effort de Guillaume avec un énorme boulot en amont.

Guillaume
IP:80.214.4.145
Invité
Posté le: 12/10/2011 à 14h21 - (97542)
comme ça fait plaisir !!!! Merci beaucoup pour cette belle chronique !!!

sdfgh
IP:82.120.249.244
Invité
Posté le: 13/10/2011 à 00h52 - (97567)
bah moi j'ai trouvé ça vachement bien.

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