« Quand les éboueurs font la grève, les orduriers font la gueule. » y a-t-il inscrit quelque part sur un mur dans mon chatoyant quartier. A ce beau proverbe, on pourrait rajouter au Bic rouge bien dégeu « et quand les goregrinders font la grève du blast, c’est la foire à la grimace chez les fans ». Eh oui, vous avez été beaucoup à vous plaindre de l’orientation plus rock n’roll de ce sonnet à la gloire de la femme et de la méditation post-transcendantale asiatique qu’était ‘We Are French, Fukk You’, dernière oeuvre en date de cet inébranlable monument de la culture française, admiré jusqu’en Papouasie, qu’est GRONIBARD. L’humour pipi-caca y était pourtant toujours de mise, tout comme les jeux de mots pourris. Mais voilà, comme l’avait conclu d’une façon très sentencieuse Tonton tel un prof’ d’histoire-géographie se retrouvant malgré lui obligé de sanctionner l’exposé bâclé de son fayot favori, GRONIB’ avait « grandi » alors que beaucoup espéraient encore le voir tâter du biberon tout en jouant avec ses excréments. Un changement d’orientation justifié, selon le groupe, par le besoin de trouver une nouvelle thématique par album… Ben oui, les aminches, je sais, cela fait tout bizarre, mais je crois que, oui, on peut donc parler là de grinders à concept.

Or justement, ce premier split est la première pierre d’un nouveau concept qui sera décliné sur trois split 45 tours et même… Une split K7. En dehors de son côté atypique, ce dernier choix n’est pas innocent car GRONIB’ a décidé tout simplement de régresser à tous les niveaux. Littéralement. Alors je ne sais s’ils se sont remis à porter des couches (cela ne m’étonnerait pas ‘tain) ou à manger de la purée pour bébé mais ces douze nouvelles chansonnettes sont l’exact inverse de ‘We Are French’. Soit douze glaviots ne durant par moments qu’une poignée de secondes et parfois déjà terminés alors qu’on a même pas fini de lire le titre, qui d’ailleurs prouvent au passage que leur gouaille est restée intacte (« I Don’t Need To Be Freud to Know that Calling your Band Anal Penetration Means that You Want One » étant personnellement mon préféré parce que je suis très fleur bleue comme gars). En gros, de purs crachats d’ultra-fast goregrind comme ils le disent eux-mêmes. Presque de l’anti-mélodie et en gros, tout ce que votre Maman et Shaka détestent par dessus tout, du genre que même LAST DAYS OF HUMANITY n’aurait pas fait mieux. Alors c’est court (le tout ne fait même pas huit minutes) et le groupe qui l’accompagne ici, le one-man band hollandais ANAL PENETRATION, semble surtout avoir été choisi pour son patronyme tombant, euh, à pic plus que pour la qualité de son cyber-grind passe-partout.

Mais voilà la pochette est délirante et le ‘concept’ si l’on peut dire assumé à fond car comme l’a dit Lolo de Listenable, « rien qu’avec des noms pareils, on a droit aussi bien au bas qu’au haut ». Et comme on est des putains de rock stars à VS, on a eu droit en guise de promo à l’un des 200 exemplaires seulement édité sous la forme d’un beau vinyl vert. Sans parler du plaisir que vous aurez à expliquer à Madame comment un disque sur lequel on trouve les noms 'GRONIBARD' et 'ANAL PENETRATION' s'est retrouvé "par hasard" dans votre collection... Donc comme le diraient les GRONIB’ eux-mêmes, zobi !


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 25cms de longueur?!/ | Nb de lectures : 13993