GRONIBARD is bakk !!! Aussi croyable que cela puisse paraître, les empereurs rabelaisiens du grind qui tache « ma dine France » nous reviennent quatre ans après le trop furtif « Satanic Tuning Club » pour quelques nouvelles chansonnettes de leur cru. On l’avait tellement attendu qu’on osait plus trop y croire. D’autant plus que les Lillois avaient laissé entendre qu’un second album ne verrait le jour que dans l’hypothèse où le groupe trouverait une nouvelle « thématique » pour y faire divaguer son grind extra-terrestre. Bah oui, parce que, qu’on le veuille ou pas, leur unique album éponyme fut en son temps un véritable truc à part. Un hymne à la vulgarité, au mauvais goût, au grind et surtout à la provoc que GRONIBARD nous avait vomi en pleine face sans que les oreilles les plus chastes n’y soient préparées ; s’imposant illico comme le pendant musical, bête et méchant d’un Hara-Kiri (Professeur Choron si tu nous capte depuis les flammes de l’enfer, salutations !), la version grind et débridée d’un ROLLING BIDOCHON privée de toutes limites. C’était la fête et en concert, la pathologie était encore plus avancée. Alors oui, on s’est bien poilé de leurs âneries et le point d’orgue de ce concours « Hard & navy » où le gagnant avait remporté le privilège d’accueillir un concert de GRONIBARD, nu dans son salon (un prix dont le voisinage dudit vainqueur doit encore porter les stigmates d’ailleurs).

Et je dois dire qu’à la vue du visuel de ce deuxième album, de même qu’à la découverte de son titre improbable en forme de joli bras d’honneur et de clin d’œil à SADISTIK EXEKUTION, j’étais déjà séduit par ce que je m’apprêtais à entendre. GRONIB était de retour. La sainte trinité « bite, couille, chatte » allait reprendre ses droits pour notre plus grand plaisir et les refrains paillards allaient de nouveaux résonner dans les chaumières et sur les écrans de la realtivy.

Sauf que voilà… vous vous souvenez de la condition du retour de GRONIBARD ? Oui, oui, l’histoire du délire différent pour le « comme bac ». Hé bien voilà, nous y sommes. La brutalité des propos qui suivent va probablement arracher quelques larmes aux plus fervents fans de l’ancien GRONIB mais voilà : GRONIBARD a changé. Bah oui, soyons clair, ils n’allaient pas rester bloqués toute leur vie sur les extraits de films de boules et sur des histoires de cul de collège débités à vitesse vertigineuse. Il faillait bien que ça arrive un jour : GRONIB a grandi. Il est devenu plus sage tout en gardant une juste fierté pour leur débilité passée.

Pourtant, n’allez pas croire que les Lillois ont perdu leur sens de l’humour et leur goût de la provoc car « We are french fukk you » y concède quelques pépites. Il est vrai que le premier morceau est déstabilisent et meurtrira même les conduits auditifs les moins aguerris. Impossible d’en dire d’avantage sans rompre le charme et puis, c’est bien connu, les escalopes ça éclabousse. Mais bien vite on rentre dans le vif du sujet du nouveau style GRONIB un grind poilu de l’entrejambe (et du reste) lourd, massif, doté d’un son de basse à lisser le crépi et rien que ça, c’est le panard mes petits amis. Maintenant il faut bien admettre que les nouvelles chansons se divisent en deux catégories bien distinctes, d’un côté un grind de mammouth à la rencontre de BLOOD DUSTER pour le côté rock cradingue avec du reblochon entre les orteils et de LAST DAYS OF HUMANITY pour les parties de chants spongieuses pitchées à outrance ; de l’autre des chansons intelligibles et assorties d’un humour totalement décalé préhensible à plusieurs différents dégrés. Pour le reste, Neubrandenburg a conservé son penchant pour les glapissements aigus, Analcapone reste ce poète incompris même de ses proches, la basse d'Albatard vrombit comme jamais, Godemichel dévoile un jeu de cogneur nuancé qu’on lui ignorait, p’tite bite arrive maintenant à pisser tout seul sans s’en mettre partout sur les godasses et on retrouve, bien entendu, quelques extraits de films ou reportages chers à nos Nordistes.
On ajoute là-dessus quelques jeux de mots dignes des lecteurs de Télé Z et on obtient un truc de grind encore relativement à part qui nous promet quelques futurs concerts d’anthologie.

Cette chronique arrive presque à sa fin et vous n’aurez pas manqué de remarquer qu’il n’a été à aucun moment question d’une quelconque comparaison avec ULTRA VOMIT. Rassurez-vous, ce n’est pas un oubli. En effet, il est temps de réaliser que le lien ténu qui continue de lier les deux groupes est celui du goût pour les jeux de mots à deux balles. Sorti de cette infirmité, il n’y a pas grand-chose à voir entre le patchwork métallique d’« Objectif : thunes » et le grind trapu de GRONIB. Et puis, si vraiment y’en a que ce nouveau tournant musical défrise, je suis certain qu’ils vous feront un solo pour se faire pardonner ?

Quoi ? Y’a des passages de cette kros qui ne veulent rien dire ?
Bah écoutez l’album bande de glands !!!

Moi, j’adhère. Haaaaaatatatatatatatatatatatatatatatatatatatatatatatatatatata… et réciproquement


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 17511