GRAZED - Neandertal (OMC) - 07/02/2013 @ 08h02
Vous vous souvenez de « Mafia Blues », une comédie d’Harold Ramis mettant en scène Robert De Niro incarnant un parrain de la mafia en pleine crise existentielle ? En dévoilant un esprit d’autodérision qu’on ne lui soupçonnait pas, ce mythe vivant du cinéma déclarait qu’il était venu le temps de se moquer un peu de lui-même. Belle leçon d’humilité ou simple envie de s’éclater, personne ne pouvait blâmer celui qui incarnait à la perfection des personnages aussi charismatiques que légendaires. Vous ne voyez pas le rapport avec le groupe faisant l’objet de cette chronique ? Moi non plus, je vous rassure. Enfin si, un peu. Pourquoi ?

Tout simplement parce que comme De Niro en son temps, GRAZED nous refait le même coup avec son nouvel album. Rendre hommage à ses racines en affirmant son identité mais surtout sans se prendre au sérieux quitte à tourner le tout en dérision sur des textes burlesques et ironiques ; telle est la ligne de conduite d’une formation qui fut et reste définitivement dévouée à la cause Metal ! Et non, GRAZED n’est pas un nouveau venu dans notre scène Death / Thrash Française et peut justifier d’une solide expérience comme en témoigne ses nombreux concerts dans les lieux mal famés de l’hexagone. Néanmoins, entre sa création et la sortie de « Neandertal », le groupe a pris son temps car seulement 2 albums et 1 EP ont vu le jour (« Every End » en 2000, l’EP « Laughing To Death » en 2005 et enfin « Dragonsneeze » en 2010).

Sans vouloir remonter au tout début du groupe et ses premiers essais freinés par d’innombrables changements de line-up, sachez qu’il s’en est passé des choses depuis leur dernier disque. Le combo a vu l’arrivée du soliste Max mais les départs successifs du batteur Laurent Bendahan (ex-KALISIA) et du chanteur Matthieu les ont conduits à faire un break. Heureusement, la flamme n’était pas complètement éteinte et Fab (guitare), Max (guitares) et Chris (basse) ont poursuivis l’aventure. Entrainés par cet élan d’enthousiasme, le batteur originel Raph est revenu au bercail et Fab assure désormais le chant et signe aussi la plupart des compositions, notamment les textes (et à sa place je m’en vanterais pas, héhé).

Enregistré en aout 2012 sous la houlette de Patrick Liotard (HYDROGYN, NIGHTMARE, HORD, C. GODIN, …), « Neandertal » comporte un son propre et clair qui risque de paraitre incongru pour certains mais permet au moins de discerner chaque instrument. Depuis, GRAZED s’est illustré dans les news de VS avec un clip d’anthologie aux effets spéciaux saisissants (sic). Le titre « Grabator », s’annonce d’ores et déjà comme un nouvel hymne à la gloire des anciens qui n’ont jamais rien lâché ! « (…) Grabator je ferai du Thrash jusqu’à la mort, Grabator prend dans la gueule mon déambulator » sonne ainsi comme un slogan (euh, hum …) fédérateur.

La suite reste dans cette veine bien potache et guerrière assumant complétement son côté décalé et revendiquant fièrement ses influences « old school ». Tout en défendant cette valeur universelle, le groupe n’oublie pas pour autant son sens de l’engagement et n’hésite pas à appuyer là où ça fait mal. Par exemple, en se positionnant contre le monde impitoyable du capitalisme qui agit au détriment de la dignité humaine (« Ras Le Bol Du Boulot ») ou prend position contre la loi anti – clope prétexte à revendiquer la liberté de nos actes (« Victime Du Tabac »). S’indigne contre la pensée unique que nous inflige les médias sur « Pépère No » où un certain Jean Pierre est dénoncé (non pas celui des millions, l’autre). Et, sur « Neandertal », l’apologie d’un retour à un mode de vie moins prise de tête face au modernisme et l’informatisation outrancière est faite et stipule bien le message du groupe.

Ne vous méprenez pas, derrière cette image légère se cache des musiciens dotés d’un bagage technique conséquent. Evoluant entre Thrash et Death, j’avoue que ma perception de leur musique a changé au fil des écoutes. Plus Death que Thrash au début, j’ai finalement ressenti l’inverse après moult passages dans mes enceintes. Ceci explique surement ma réserve sur la production finalement plus adaptée pour ce style malgré les rythmiques étouffées et un « Growl » de rigueur. D’ailleurs, les vocaux pas trop caverneux de Fab lui permettent d’articuler dans une parfaite clarté. Les 9 morceaux de structure très classique enchainent les accélérations à la SLAYER et les riffs rampants entrecoupés de breaks plombés pour un rendu cherchant à tout prix l’efficacité. Ca tape dans le gras et les solos constituent une bonne attraction en apportant un peu de mélodies dont le plus notable est un final avec des harmonies à la Chuck Schuldiner (« Rokkasho Les Bains »).

En clair, « Neandertal » est un album très correct qui s’écoute avec plaisir bien qu’il sonne comme du déjà entendu et que l’on regrette l’absence d’une vraie pochette. Comme d’habitude, les grincheux râleront dans leur coin quand les autres iront supporter ce sympathique groupe sur scène une pinte de bière à la main. En plus, les GRAZED ne doivent pas être les derniers pour instaurer une bonne ambiance, faire la fête et botter des culs !

http://www.youtube.com/watch?v=ka_Xt4tTpWY - 250 visite(s)

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Rédigé par : vincesnake | 14/20 | Nb de lectures : 12165




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grazed
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Invité
Posté le: 07/02/2013 à 18h09 - (105881)
merci pour cette chronique :)

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