"Rheingold", l´Or du Rhin. Bon sang, que de souvenirs ressurgissent à cette évocation. La magnifique légende germanique de l´anneau des Nibelungen, illustrée de manière magistrale par Richard Wagner dans sa Tétralogie (pour situer : l´Or du Rhin - 1869, la Walkyrie - 1870, Siegfried et Le Crépuscule des Dieux - 1876). Wotan, Siegfried, Loge, Freia, Albericht, Les filles du Rhin, les Walkyries..., autant de personnages mythiques qui auront bercé mon enfance. Alors vous pensez bien qu´apprendre que GRAVE DIGGER nous propose un nouvel album, déjà c´est une bonne nouvelle en soi, qu´en plus ils se remettent à faire un concept album, et qu´enfin c´est justement la Tétralogie qui est le coeur du sujet, c´est avec une impatience matinée d´une joie et d´une appréhension indescriptibles que j´appuyais sur Play.

Pendant l´intro magistrale "The Ring", j´en profite pour admirer la pochette. On retrouve le "Reaper" au centre (juste sa tête en fait) et elle est entourée par les personnages ou lieux clés de la Tétralogie dont les aventures nous seront narrées dans le disque: les filles du Rhin, Siegfried, le Valhalla, le dragon... On est bien dans le vif du sujet. Et puis "Rheingold" enchaine avec ses riffs plombés et la voix, reconnaissable entre toutes, de Chris Bolthendal. Et les 45 minutes du disque défilent, chaque chanson présentant sa propre atmosphère, alternant les riffs plombés ("Valhalla"), aux passages très Heavy et tempos lourds à souhait ("Maidens of War", "Sword"), ou bien encore à des moments où Chris se fait presque narrateur ("Murderer"). Le Crépuscule des Dieux "Twilight of the Gods" vient clore ce disque avec grandiloquence, utilisant la puissance destructrice des guitares, l´appui des claviers et des parties orchestrales pour en faire un véritable hymne. L´envie de headbanguer à la plupart des titres est quasiment irrésistible, et on à affaire à un pur album de Heavy Metal teuton! Du vrai bonheur pour les fans, certainement un peu moins pour les autres (qui n´ont qu´à passer leur chemin). Mais une bonne dose de nouveaux hymnes facilement mémorisables et qui vont plus que certainement arracher quelques têtes en live.

GRAVE DIGGER est donc de retour, dans l´exercice par lequel ils excellent, le concept album. Si l´adaptation de la légende est une réussite, et fait ressentir quelque chose de mûrement réfléchi, on peut par contre leur reprocher d´avoir utilisé trop souvent les mêmes recettes - les refrains/choeurs par exemple, où quasiment chaque titre de chanson est répété 4 fois. Maintenant, il est certain que Manni Schmidt est totalement intégré dans le groupe et que ses riffs et surtout ses soli mélodiques apportent un véritable plus par rapport à ceux de Uwe Lulis (qui a mon goût tournait un peu en rond). De plus, l´intégration du clavier dans la structure de certains morceaux est très bien orchestrée. Donc cet album est à ranger parmi les grands classiques du groupe, juste après l´indétrônable "Tunes of War" que ce nouvel album n´arrivera hélas certainement pas à égaler dans le coeur des fans, même malgré ce côté sombre et envoutant.




Rédigé par : BozKiller | 17,5/20 | Nb de lectures : 8517