« Return of the Reaper » : rien qu'avec ce titre et la pochette qui va bien, Grave Digger se devait de ne pas décevoir après un « Clash of the Gods » couci-couça. Pourtant pas de changement au sein du groupe ou le désir d'enregistrer l'album à un endroit différent que celui utilisé pour le prédécesseur.

Alors en quoi « Return of the Reaper » est réussi et peut être bien le meilleur Grave Digger depuis au moins 10 bonnes années ? L'explication, dans mon cas bien personnel et subjectif, c'est que ce 16ème opus des allemands montre un regain d'efficacité, de mordant et enchaîne les titres heavy traditionnels teutons comme on les aime. Bref je m'ennuie bien moins à l'écouter, bien sûr pas de 'révolution musicale', de changement et de nouveauté, mais Grave Digger a retrouvé une certaine formule gagnante.

Chris est toujours aussi percutant vocalement, les riffs cartonnent (« Hell Funeral », « Road Rage Killer »), ça vire parfois au speed metal (ce « Satan's Host » à fond les ballons) ou limite thrash (le furieux « Wargod » ou « Ressurrection Day », encore plus court) et globalement je trouve que certains plans de guitares sortent légèrement de l'ordinaire pour du Digger, notamment ce « Tattooed Rider » qui rappelle le Judas Priest du milieu des années 80 et même le plus rock'n'roll « Road Rage Killer » a des intonations assez 'fraîches' pour le groupe. La section rythmique reste toujours aussi ultra solide, même sur le mid tempo « Season of the Witch », qui comme premier extrait passait moyen, mais là en plein milieu d'album, ça colle parfaitement et il s'apprécie encore plus.

Mine de rien il y a un petit paquet de refrains bien sympas, pour ceux qui pensent que Grave Digger c'est du heavy bourrin sans un peu de subtilité et des plans mémorables ; à l'instar du très chantant et contagieux « Grave Desecrator », le puissant « Wargod » ou « Death Smile at all of Us ».

Sur les 11 véritables titres, certains sont quand même un peu plus faibles, mais sans être des titres tout moisis, c'est le cas à mon goût de « Dia de los Muertos », « Satan's Host », sorte de Motörhead en plus burné, certes un titre qui carbure et fait du bien à l'écoute, mais je le trouve assez anecdotique au final, avec un solo passe-partout.
« Return of the Reaper » se finit de manière assez différente du reste de l'album avec « Nothing to Believe », sorte de 'power-ballade' qui garde bien la marque Grave Digger. Cependant, du piano et quelques orchestrations viennent se greffer, pour donner un titre avant tout mélancolique, et pas une ballade toute clichée.

Le constat arrivant, en plein été, Grave Digger signe l'un des meilleurs opus de heavy de la période, alors que honnêtement voilà bien le genre de groupes dont on attend plus rien de particulier. Une belle et agréable 'surprise'.




Rédigé par : gardian666 | 16,5/20 | Nb de lectures : 12069