C’est de façon quasi métronomique que GRAVE nous revient avec un nouvel album tout les deux ans depuis son come-back inattendu. Ainsi pour succéder au surprenant « Fiendish regression », revoilà le quatrième pilier du death métal suédois avec le très attendu « As Rapture Comes ». Oui, je dis bien très attendu parce que si la résurrection de GRAVE nous avait quelque peu désabusé dans un premier temps le significatif changement de cap de « Fiendish Regression » en avait laissé plus d’un sur le cul et moi le premier.

Alors que GRAVE semblait condamné à traîner son étiquette « old school » à perpétuité, les voilà qui prenaient tout le monde à contre-pied avec un disque particulièrement sombre, plutôt américain dans ses racines et doté de riffs rouleau-compresseurs et d’accords lâchés. En l’espace d’un seul disque, GRAVE avait retrouvé une nouvelle jeunesse, un second souffle qui s’était étendu jusqu’aux prestations scéniques, désormais plus convaincantes, de la bande à Ola Lindgren. Restait à savoir si « As Rapture Comes » allait concrétiser ce nouvel élan et cette orientation musicale amorcée précédemment.

Après quelques écoutes, une première impression s’impose. Est-ce le fait d’avoir été contraint à une alimentation principalement élaboré à base de pizzas pendant les tournées ou du fait d’un nouveau régime alimentaire exotique ? Mais GRAVE nous revient avec un disque particulièrement énervé, peut-être même le plus brutal à ce jour. C’est à se demander si les membres de GRAVE n’ont pas bouffé du phoque enragé (bah oui, les lions en Suéde…), alors qu’ils composaient ce disque.

Si on retrouve, tout au long de l’album, ces riffs lourds et puissamment assenés qui ont fait la réputation du groupe, « As Rapture Comes » a été élaboré sur les bases de rythmes nettement supérieurs au bon vieux mid-tempo du death à l’ancienne. Sans délaisser ce petit air « death US » à classer entre MALEVOLENT CREATION et MORBID ANGEL, GRAVE revient quelque peu du côté suédois de la force, avec quelques passes d’armes caractéristiques et un son de guitare rugueux à souhait.

Tous ces ingrédients, de même que le chant d’Ola qui n’a probablement jamais été aussi profond, nous amènent à un disque qui tient très bien la route. Tout en conservant ses racines old-school, GRAVE parvient à nous proposer un death métal un peu plus contemporain qui ne paraîtra pas systématiquement rétro aux plus jeunes.

A l’image de la reprise de « Them Bones » d’ALICE IN CHAINS qu’on retrouve détournée et parfaitement intégrée à cette rondelle, GRAVE continue de surprendre après une vingtaine d’années de carrière. Il faut dire qu’avec une production colossale signé Peter Tägtgren, un artwork magnifique toujours de Jacek Wisnieswki et une musique aussi burnée que groovy, GRAVE a mis toutes les chances de son côté pour nous pondre une galette qui vaut le détour.


Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 13961