Gravdal est un projet parallélépipède de Phobos, batteur de Malsain (j'espère que vous avez écouté) et Aeternus. Le bonhomme tient ici la guitare du quatuor de Bergen, qui affiche au compteur une unique démo datée de 2005, Massegrav. Tout ça, je l'ignorais au moment de l'écoute de ce premier opus. Qu'il est bon se faire surprendre parfois.

Sadist, court album de moins de 29 minutes, propose un black metal simple et sans fioritures qui va droit à l'essentiel. Sans minimalisme ni aucune prétention, Gravdal fait ronfler le bazar avec un feeling rock gros comme un camion. Le titre d'ouverture "Tomhet" est une pièce hypnotique qui ne peut que provoquer le dodelinement par son mid-tempo lancinant. Gravdal limite grandement les riffs mais décoche des notes enflammées qui savent faire mouche.

Les accords plaqués de "Lidelse" me rappelle même ma vieille surprise à l'écoute du "Blood is Thicker than Water" d'Impaled Nazarene: du riff simple, presque anachronique, avec un énorme feeling rock et dont la mélodie reste vissée dans le crâne pendant des heures. Si la musique est très différente, la sensation a été la même.

Les guitares grasses et les hurlements déchirés hantent les huit titres de Sadist. Mixé par Herbrand Larsen (Enslaved) au Earshot Studio, l'album porte le son organique adapté, celui qui fait groover les chaumières. Et la bestiole est parfaitement enregistrée pour conserver toutes ses vitamines dans son jus.

La courte durée de l'opus permet d'en condenser le propos, mais j'en aurais bien pris un ou deux titres supplémentaires. Il manque probablement du grain au propos, histoire de dégueulasser vraiment le bazar et d'enfin porter les atours de ce qu'on prétend être. Rien d'exceptionnel? C'est ça qui est bon. Groovy, baby.


Rédigé par : Prince de Lu | 14,5/20 | Nb de lectures : 10521