« So Muss Es Sein » est le premier album des jeunes Allemands de GRANTIG. Originaire de Munich, le groupe existe depuis 2004 et leur discographie ne comptait jusqu’alors qu’une démo , également nommée « So Muss Es Sein », dont on retrouve le morceau titre et « Der Fremde » sur l’album. Après quelques recherches, ma connaissance de la langue allemande frisant le néant, GRANTIG signifierait « de mauvais poil ». Avec un nom pareil, nos petits jeunes ne sont pas là pour nous chanter des comptines! En effet, le style proposé est principalement ancré dans le thrash classique et le power metal, voire le sludge . Les groupes qui me viennent spontanément à l’esprit sont PANTERA et DOWN. Cela vient sûrement du chant qui rappelle singulièrement l’ami Phil ANSELMO. Plus précisément, un Phil ANSELMO germanophone.

L’originalité de GRANTIG repose d’ailleurs beaucoup sur le chant exclusivement dans la langue de Goethe, au demeurant intéressant compte tenu de la musique pratiquée et surtout loin des sonorités martiales habituellement utilisées par leurs compatriotes qui optent pour un chant en langue allemande. Et le vocaliste, Jonathan Schmid, sait chanter comme il le prouve sur la surprenante et sympathique ballade finale, « Immer Wieder ». La langue allemande apporte d’ailleurs un aspect rocailleux à des compositions dans l’ensemble un peu trop lisses. Car ce manque de relief est le problème majeur de « So Muss Es Sein ». Certes, la production est carrée et puissante, l’énergie dégagée est positive et les musiciens sont à la hauteur de la tâche mais les compositions ont du mal à réellement décoller malgré les efforts pour varier les rythmes, rapides, mid-tempo ou passages acoustiques. En vérité, en plus d’emprunter des sentiers connus, « So Muss Es Sein » sonne trop propre et gentil, ce qui est un comble pour une musique qui devrait sentir la rage et la sueur!

Sans être révolutionnaire et indispensable, l’album tient quand même bien la route et l'écoute est plutôt agréable. Toutefois, pour confirmer le potentiel perçu sur ce premier essai, le groupe devra s’émanciper de ses influences trop marquées et se décider à mettre les mains dans le cambouis sous peine de se noyer inexorablement dans la masse des groupes anonymes.


Rédigé par : Fredd | 12/20 | Nb de lectures : 10720