GRABAK - Encyclopaedia Infernalis (CCP/Adipocere) - 01/02/2002 @ 22h11
Sans un minimum de bonne volonté je pourrais très facilement boucler avec Grabak la chronique la plus expéditive de ma carrière de gratte-clavier: "Encyclopaedia Infernalis" est un album moyen de black metal ordinaire par un groupe germanique de niveau acceptable. On arrête là où vous voulez vraiment en savoir plus ? Bon OK, qu'est-ce que vous êtes exigeants tout de même ! "Encyclopaedia Infernalis"... Un titre dont la vaine redondance parle presque d'elle-même: l'après-midi à nourrir les cygnes du petit square ce sera pour demain. Le contenu de l'intro étant trop insignifiant pour gaspiller une ligne dessus (encore quelques mots et j'en aurais consacré deux !), projetons nous directement dans les entrailles de la boucherie, parce que ça y frite joyeusement et sans complexe. Au risque de me répéter, Grabak sont l'archétype de ce que l'on peut attendre de l'étiquette de black germanique.

Un ballet turbulent à quatre musiciens (le synthé ayant été englouti au petit déj') se donnant à fond sur des compositions dures et laborieuses qui sonnent comme enregistrées dans un blockhaus sous la mitraille. La cadence ne passe que très rarement sous la quatrième, mais on sent la volonté d'insuffler le facteur intérêt au niveau de guitares qui ont la bougeotte et veulent sans arrêt forger leur lot de mélodies malgré la rudesse quasi animale de la production. Le problème c'est que celles-ci (les mélodies) restent le plus souvent au stade embryonnaire (une bonne entame de trois-quatre notes et puis basta !) et que la cohérence dans leurs enchaînements ne semble pas non plus être le fort de nos amis Saxons. C'est un peu comme si ils avaient compilé une sorte de banque de riffs semi-finis et qu'ils les avaient mis bout à bout au petit bonheur la chance en espérant qu'ils se complèteraient. N'est pas Dissection qui veut, et après quelques morceaux de ce traitement aléatoire à ne pas localiser un seul petit passage qui ressort du lot on a vite fait de se décourager, sans pour autant avoir l'impulsion de décrocher - comme si l'erreur un peu paradoxale de Grabak avait été ne pas se cantonner à un stade primitif et surtout de trop vouloir en faire à la fois. Vous savez bien, comme quand vous mettez trop d'épices différentes dans votre ratatouille et qu'elle finit par avoir le même goût que si vous n'y aviez rien mis du tout.

Au final on a l'impression d'avoir écouté beaucoup de choses différentes et pas si mal fichues que ça, mais le seul truc qui reste vraiment sont les relents de sueur qui subsistent du headbanging sur le Dark Funeral qu'on s'est enfilé la veille. Toutefois, s'il y a bien une chose que l'on ne peut pas enlever à Grabak, c'est le niveau d'intensité qu'ils parviennent à conserver d'un bout à l'autre de l'album. On ne butte jamais par hasard sur un espace sonore creux, il y a toujours un petit riff qui traîne pour dire que idée d'armistice reste impensable et que l'espoir de quand même prendre un minimum son pied demeure, ce qui a au moins le mérite de scotcher l'auditeur à sa hi-fi jusqu'au bout étant donné qu'il n'y a pas de moment où l'on se sent le cœur de tourner le bouton. Ben si, c'est plausible, il peut tout à fait arriver qu'un bon album se déguste un morceau à la fois alors qu'un album moyen se laisse écouter sans problème d'une traite - même si je concède que le cas qui nous concerne tient lieu d'exception dans le sens où ce serait un bon album avec un éclectisme mélodique un peu moins affirmée (si vous avez compris cette phrase - parce que moi pas - envoyez moi votre analyse dialectique complète et vous gagnerez peut-être un smartie... ou un M&M's si je me sens l'âme gracieuse). La boucle est bouclée lorsque l'outro reprend le thème de l'intro, avec un ou deux petits cris sauvages en plus pour faire bonne mesure, et l'album retrouve sa place sur une étagère pour ne plus être dérangé avant un solstice ou deux.

Allez, ne soyons pas ingrat et au lieu de disserter dans le vide pendant des pages prenons "Encyclopaedia Infernalis" pour ce qu'il est réellement, ni plus ni moins: un album moyen de black metal ordinaire par un groupe germanique de niveau acceptable - j'ai pas déjà vu ça quelque part moi ?




Rédigé par : Uriel | 11.5/20 | Nb de lectures : 5923




Auteur
Commentaire
Aucun commentaire

Ajouter un commentaire

Pseudo :
Enregistrement Connexion






Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site

Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs. S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos

Proposez News | VS Story | F.A.Q. | Contact | Signaler un Bug | VS Recrute | Mentions Légales | VS-webzine.com

eXTReMe Tracker