GOTHMINISTER - Empire of dark salvation (Drakkar Records/BMG) - 24/04/2005 @ 21h39
Avec ASP et Unheilig, Gothminister s'est rapidement installé depuis sa création en 1999 dans la catégorie des groupes estampillés "goths" qui ne cachent pas leurs affinités avec le métal. Si beaucoup d'auditeurs essayent de créer une barrière entre les styles, il ne faut pas être extralucide pour constater que cette dernière n'existe plus vraiment que dans les esprits étriqués de quelques anciens ou dans la tête de jeunes en quête d’identité. Un simple coup d'oeil sur le public d'un concert de ces formations suffit à se rendre compte de l'éclectisme de la foule présente et du patchwork de looks présents aux festivités.
Ce nouveau disque fait suite au sympathique premier effort "Gothic electronic anthems" sorti en 2003, album inégal mais qui comptait dans sa tracklist quelques morceaux mémorables comme "Pray", "Angel" ou "Gothic anthem". Ce "Empire of dark salvation" ne révolutionne pas vraiment ce qui a été mis en place auparavant. Monsieur le ministre offre dans son ordre du jour un rock/métal dit "gothique" dynamique, entraînant et puissant, construit de façon très simple et qui repose essentiellement sur des guitares omniprésentes. Alors que le gothic rock base sa raison d’être sur les vocaux et les ambiances, Gothminister préfère construire une musique faisant bloc devant l'auditeur, qui flirte souvent avec un métal à la fois industriel et organique. Pour bien justifier la poignée d'orteils se trouvant dans le cercle de la musique alternative, la rythmique est toujours construite sur une charpente électronique, certes discrète mais bel et bien présente.
Les vocaux sont virils, orientés vers des graves déclamés tout en rondeur et l'ombre des Sisters of Mercy plane bien évidemment sur la manière de chanter, même si cette affirmation peut être faite à 90% des formations de ce type. Je trouve tout de même que le ministre du micro ne s'énerve pas assez.
"Empire of dark salvation" est un album dans l'ensemble plus homogène que le précédent et les norvégiens ont fait un évident effort pour rendre leur musique un peu plus personnelle. Mais la conséquence de cette unité fraîchement trouvée est un manque un peu gênant de titres vraiment mémorisables. La plupart sont bien agencés, toujours selon un schéma classique, mais je ne trouve pas de titres d'une qualité équivalente aux tubes cités au début de cette kronik. La durée de vie du disque en prend donc un coup d'autant plus que les morceaux calmes comme "Leviathan" ou "Nachtzehrer" manquent un peu d'une véritable âme. En fait, je n'aurais vraiment retenu que "Monsters" dont le refrain peut éventuellement trotter dans une caboche pas trop débordée et un "The calling", aux arrangements millimétrés.
Sans parler de réelle déception, j'avoue que j'attendais un peu plus d'un projet qui m'avait l'air prometteur. Ce disque est plutôt bien fait mais il manque peut-être un petit soupçon de génie pour prétendre en faire une oeuvre incontournable. Par contre, l'artwork dans le booklet est superbe, l'aspect visuel du groupe très particulier et le digipack offre trois vidéos live en supplément. Il ne reste plus qu'à accorder la musique au professionnalisme du concept et on pourra dire que Gothminister est devenu une référence. Pour l'instant, on ne peut que parler de groupe acceptable. C'est déjà pas mal.
"Si beaucoup d'auditeurs essayent de créer une barrière entre les styles, il ne faut pas être extralucide pour constater que cette dernière n'existe plus vraiment que dans les esprits étriqués de quelques anciens ou dans la tête de jeunes en quête d’identité"
--> Ou comment Loufi répond au topic de darkantisthène concernant le mélange des genres :)
lenore black Membre enregistré
Posté le: 27/04/2005 à 14h28 - (15227)
Heu l'extrait proposé m'a peu convaincu... J'ai l'impression que c'est une grossière caricature de Rammstein
Bon d'accord je vais essayer de me procurer l'album :)
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Ce nouveau disque fait suite au sympathique premier effort "Gothic electronic anthems" sorti en 2003, album inégal mais qui comptait dans sa tracklist quelques morceaux mémorables comme "Pray", "Angel" ou "Gothic anthem". Ce "Empire of dark salvation" ne révolutionne pas vraiment ce qui a été mis en place auparavant. Monsieur le ministre offre dans son ordre du jour un rock/métal dit "gothique" dynamique, entraînant et puissant, construit de façon très simple et qui repose essentiellement sur des guitares omniprésentes. Alors que le gothic rock base sa raison d’être sur les vocaux et les ambiances, Gothminister préfère construire une musique faisant bloc devant l'auditeur, qui flirte souvent avec un métal à la fois industriel et organique. Pour bien justifier la poignée d'orteils se trouvant dans le cercle de la musique alternative, la rythmique est toujours construite sur une charpente électronique, certes discrète mais bel et bien présente.
Les vocaux sont virils, orientés vers des graves déclamés tout en rondeur et l'ombre des Sisters of Mercy plane bien évidemment sur la manière de chanter, même si cette affirmation peut être faite à 90% des formations de ce type. Je trouve tout de même que le ministre du micro ne s'énerve pas assez.
"Empire of dark salvation" est un album dans l'ensemble plus homogène que le précédent et les norvégiens ont fait un évident effort pour rendre leur musique un peu plus personnelle. Mais la conséquence de cette unité fraîchement trouvée est un manque un peu gênant de titres vraiment mémorisables. La plupart sont bien agencés, toujours selon un schéma classique, mais je ne trouve pas de titres d'une qualité équivalente aux tubes cités au début de cette kronik. La durée de vie du disque en prend donc un coup d'autant plus que les morceaux calmes comme "Leviathan" ou "Nachtzehrer" manquent un peu d'une véritable âme. En fait, je n'aurais vraiment retenu que "Monsters" dont le refrain peut éventuellement trotter dans une caboche pas trop débordée et un "The calling", aux arrangements millimétrés.
Sans parler de réelle déception, j'avoue que j'attendais un peu plus d'un projet qui m'avait l'air prometteur. Ce disque est plutôt bien fait mais il manque peut-être un petit soupçon de génie pour prétendre en faire une oeuvre incontournable. Par contre, l'artwork dans le booklet est superbe, l'aspect visuel du groupe très particulier et le digipack offre trois vidéos live en supplément. Il ne reste plus qu'à accorder la musique au professionnalisme du concept et on pourra dire que Gothminister est devenu une référence. Pour l'instant, on ne peut que parler de groupe acceptable. C'est déjà pas mal.
Rédigé par : Loufi | 11/20 | Nb de lectures : 11997