Le black metal est un genre vaste et diversifié. Devant toutes ces évolutions stylistiques, heureusement qu'il reste d'ardents défenseurs des valeurs d'antan. Gospel of the Horns est de ceux-là. Formé en 1993, le groupe australien a une vie des plus mouvementées. En dehors d'un aller-retour de guitariste, la formation a splitté entre 1996 et 1997, période pendant laquelle le bassiste/vocaliste Howitser a rejoint Deströyer 666 quelques temps. Ah ben, on parle d'un groupe australien et voilà que Deströyer 666 s'invite à la fête. Vous trouverez donc, entre autres, dans Gospel of the Horns deux anciens Deströyer 666 : Howitser et le guitariste Marauder (celui qui rentre et qui sort de GotH mais qui a l'air dedans actuellement).

Avec toutes ces péripéties, "Realm of the Damned" est seulement le second album de la formation, après deux démos tape, deux EP et un premier album "A Call to Arms" qui date d'il y a cinq ans. Pour ce nouvel opus, attendez-vous à du black/thrash dans toute sa splendeur. La caution black est textuelle dans une formation couverte de cuir et de clous (grrr). Pour le reste, peut-être la voix du chanteur qui évoque une sorte de couinement de Gremlins mécontent, pas très convaincant.

Musicalement, c'est très branché vieux thrash à papa. J'aurais pu écrire "thrash old school", mais je ne trouve pas que GotH compose un black/thrash "haineux" sur la base de vieux brûlots. Non, ils nous sortent simplement un album de thrash pur jus qui n'aurait pas démérité il y a vingt ans, la production mise à part.

Car le son est très net, avec une mise en place impeccable. Rien à redire. Les solos sont également parfaitement exécutés et ils me rappellent mes écoutes acnéiques de Metallica, Megadeth et consorts, quand le thrash était encore extrême. Mais comme je le disais, ce "Realm of the Damned" porte l'âge du style et il s'avère donc peu vindicatif. Hormis le Slayerien "Strength Through Fear", les neuf autres titres sont mélodiques, certes rapides, mais surtout "sympathiques".

Gospel of the Horns nous sort donc un album dans la tradition, ni plus, ni moins car les compos sont tout de même de bonne qualité et accrocheuses. Le but n'est pas de faire avancer le schmilblick, ni même de proposer une musique un tant soit peu originale. Donc, si vous aimez les groupes dans la lignée, vous serez fan. Pour ma part, j'avais plus accroché au dernier Fillii Nigrantium Infernalium qui était plus agressif.


Rédigé par : Prince de Lu | 11/20 | Nb de lectures : 10229