GORGONEA PRIMA - Black Coal Depression (Naga) - 03/01/2011 @ 08h00
Curieuse bestiole que ce premier album de GORGONEA PRIMA, duo originaire de Prague (République Tchèque) formé en 2008. Et bien que Hogath et Tyrael vivent dans une contrée relativement éloignée de la nôtre, le monde est petit car j’avais découvert le groupe par hasard, qui figurait simplement dans les visiteurs de ma page MySpace. La première chose qui m’avait frappé chez GORGONEA PRIMA, c’est leurs accoutrements de scène phosphorescents assez originaux et hallucinants. Mais la musique ne m’avait pas particulièrement emballé au premier abord. Mais quelques temps plus tard, j’ai vu ce nom réapparaître dans une liste de promos que Greg m’a proposée, et finalement je me suis dit « pourquoi pas, voyons ce que ça vaut vraiment ». Et après une première écoute attentive, j’ai été nettement plus convaincu. [/mylife]
GORGONEA PRIMA pratique un Black-Indus très orienté Electro, avec une ambiance assez particulière. Le groupe s’auto-identifie comme faisant de l’« Atmospheric Electro-Blackmetal », et leur label affine cette étiquette en parlant d’un « Black Metal Electro-Indus plein de beats sombres, témoin de la froideur glaciale du futur cybernétique de l’humanité ». On pouvait s’attendre à une ambiance futuriste et apocalyptique et c’est le cas. Au niveau des comparaisons, on pourra penser à un ABORYM (voire aux pères du Black-Indus, MYSTICUM) qui aurait chopé certaines ambiances stellaires de DARKSPACE. Mais GORGONEA PRIMA réussit ici à créer son propre univers, pour un premier effort longue-durée déjà très convaincant.
La démo Behind The Border Of Abnormality que j’ai pu écouter préalablement était très prometteuse, avec des ambiances épiques plutôt symphoniques assez jubilatoires. Sur Black Coal Depression le duo tchèque a très nettement assombri son paysage musical. Le groupe frappe fort avec un premier disque de Black-Indus froid, noir et apocalyptique, accompagné d’ambiances et d’effets futuristes assez saisissants.
L’album commence par un "Daylight Pollution" très classique mais qui annonce la couleur : côté Black minimaliste (riffs et voix) mais incisif, synthés et effets électro futuristes sidérants, et surtout l’ambiance cybernétique glaciale à souhait (bien mise en valeur par des breaks épiques). L’album enchaîne ensuite des titres plutôt variés dans les structures et les sonorités. "Blast Furnace", avec ses beats Hardtek/Powernoise, ses riffs efficaces et ses synthés Dark-Electro, envoie bien comme il faut dans un Black-Indus rigide mais percutant. Les choses sérieuses commencent pourtant à partir de "Corroded Landscape" : l’atmosphère spatiale développée est tout à fait magnifique, portée par les lignes mélodiques, par les riffs écrasants, par la voix arrachée, les chœurs féminins inattendus, et surtout par la partie électro centrale accrocheuse à souhait, le tout étant très DARKSPACE dans l’esprit (mais un DARKSPACE encore plus futuriste et tout aussi apocalyptique). Le titre se finit même par une partie électro-ambiante particulièrement sombre et inquiétante. Le reste de l’album propose encore et toujours des parties de synthé souvent géniales et des effets électro très bien intégrés, ce qui constitue le point fort de Black Coal Depression et la principale originalité de GORGONEA PRIMA. Et l’ambiance, toujours l’ambiance… appuyée par les nombreux breaks et interludes au début et à la fin des morceaux, elle nous transporte au fin fond d’un univers noir et décharné, un voyage sans retour vers les abysses du cosmos. Certains morceaux, comme "Predestination of Spectacular Being", sont particulièrement prenants, voire quasiment hypnotiques par moments. Un album dense, sombre et mystique qui vous glace le sang avec son côté électro cristallin ("100 Years of Industrial Burial") et ses riffs robotiques. Black Coal Depression se clôt par un "Digital Desire" très épique avec ses chœurs symphoniques et martiaux, dans la lignée de Behind The Border Of Abnormality, avec un riffing terrible de bout en bout. Un premier album déjà maîtrisé, original et accrocheur.
Côté son, c’est un peu là que le bât blesse. La production est certes très minimaliste et faiblarde, mais convient tout à fait au style pratiqué. Le projet fait tout de même l’effort de mieux régler sa BAR, qui n’envahit pas l’espace contrairement à bon nombre de formations Black-Indus. En revanche, c’est surtout le mix qui n’est pas terrible. Les guitares sont un peu en retrait et c’est surtout le côté électro qui est mis en avant (mais tant mieux car il est parfait). Mais le tout chie parfois dans la colle, comme au début de "Eclipsed by the Sun" où on ne comprend pas vraiment ce qu’on entend ! Le chant est assez anecdotique et c’est dommage. Très inhumain, il aurait peut-être gagné à être plus trafiqué pour contribuer à l’ambiance ? Toujours est-il que GORGONEA PRIMA possède quelques défauts de jeunesse évidents, mais le côté volontairement froid, déshumanisé et apocalyptique de la chose est quasi-totalement réussi, même si le son gagnerait à être un tantinet plus percutant.
Vous l’aurez compris, ce premier album de GORGONEA PRIMA est pour moi une excellente surprise. Il faut s’adapter à l’atmosphère glaciale et minimaliste et être friand d’effets électro à foison, mais une fois plongé dans l’ambiance c’est un pur bonheur. Un DARKSPACE en plus Electro-Indus mais tout aussi noir et sidérant, cela suffit à mon bonheur, même si j’aurais aimé en avoir un peu plus que pour 40 minutes. Le groupe possède déjà son propre univers et je suis impatient de voir ce qu’il aura à nous offrir par la suite, surtout qu’il a encore une certaine marge de progression. Une curiosité à découvrir absolument pour les fans du style !
Ouah heureusement que j'ai pas atendu 2011 pour m'acheter l'album ;)!
Bref blague à part cet album est un tuerie mention spéciale à Blast Furnace.
Immemorial Membre enregistré
Posté le: 03/01/2011 à 10h54 - (90356)
j'ai pas accroché à cet album, je le trouve poussif et finalement peu intéressant. Pareil je ne retrouve pas ce côté darkspace futuriste que tu décris dans la chronique... Après peut être que je n'accroche pas à leur côté électro, c'est même surement ca... je vais laisser cet album un peu de côté et j'y retournerai surement un peu plus tard... Par contre leur costumes de scène sont les plus beaux que j'ai jamais vu... Ils sont mystérieux et robotiques et collent finalement bien à leur délire...
Youpimatin Membre enregistré
Posté le: 03/01/2011 à 11h34 - (90358)
Ah tiens, ça me cause ça, je m'en vais jeter une oreille !
RWIN Membre enregistré
Posté le: 03/01/2011 à 16h36 - (90368)
Vraiment une excellente surprise ! Et effectivement les parties électro sont royales ! Ces mecs vont aller loin ...
Zebrowsky Membre enregistré
Posté le: 03/01/2011 à 16h55 - (90369)
Miam! Grand fan de black indus je ne peux que me pencher sur un tel projet! Hâte d'écouter ça!
Zebrowsky Membre enregistré
Posté le: 03/01/2011 à 16h58 - (90371)
Euh 16 et ni "best of" ni sélection?
juj Membre enregistré
Posté le: 03/01/2011 à 17h21 - (90372)
de l'electro très quelconque, pas compris l'engouement général, perso
ZeSnake Membre enregistré
Posté le: 03/01/2011 à 17h53 - (90373)
@ Zebrowsky : la séléction c'est à partir de 17...
Zeb (au boulot) IP:194.214.166.90 Invité
Posté le: 04/01/2011 à 13h01 - (90389)
Ah ok je savais pas... Bon bah dans le best of alors^^
Zebrowsky Membre enregistré
Posté le: 06/01/2011 à 13h14 - (90433)
Mmhh je me suis procuré la bête. En effet c'est tout à fait séduisant!
Moins violent que Mysticum, moins léché que Blacklodge, mais quand même sacrément bien foutu.
Mention spéciale à Blast Fournace qui est simplement irrésistible!
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GORGONEA PRIMA pratique un Black-Indus très orienté Electro, avec une ambiance assez particulière. Le groupe s’auto-identifie comme faisant de l’« Atmospheric Electro-Blackmetal », et leur label affine cette étiquette en parlant d’un « Black Metal Electro-Indus plein de beats sombres, témoin de la froideur glaciale du futur cybernétique de l’humanité ». On pouvait s’attendre à une ambiance futuriste et apocalyptique et c’est le cas. Au niveau des comparaisons, on pourra penser à un ABORYM (voire aux pères du Black-Indus, MYSTICUM) qui aurait chopé certaines ambiances stellaires de DARKSPACE. Mais GORGONEA PRIMA réussit ici à créer son propre univers, pour un premier effort longue-durée déjà très convaincant.
La démo Behind The Border Of Abnormality que j’ai pu écouter préalablement était très prometteuse, avec des ambiances épiques plutôt symphoniques assez jubilatoires. Sur Black Coal Depression le duo tchèque a très nettement assombri son paysage musical. Le groupe frappe fort avec un premier disque de Black-Indus froid, noir et apocalyptique, accompagné d’ambiances et d’effets futuristes assez saisissants.
L’album commence par un "Daylight Pollution" très classique mais qui annonce la couleur : côté Black minimaliste (riffs et voix) mais incisif, synthés et effets électro futuristes sidérants, et surtout l’ambiance cybernétique glaciale à souhait (bien mise en valeur par des breaks épiques). L’album enchaîne ensuite des titres plutôt variés dans les structures et les sonorités. "Blast Furnace", avec ses beats Hardtek/Powernoise, ses riffs efficaces et ses synthés Dark-Electro, envoie bien comme il faut dans un Black-Indus rigide mais percutant. Les choses sérieuses commencent pourtant à partir de "Corroded Landscape" : l’atmosphère spatiale développée est tout à fait magnifique, portée par les lignes mélodiques, par les riffs écrasants, par la voix arrachée, les chœurs féminins inattendus, et surtout par la partie électro centrale accrocheuse à souhait, le tout étant très DARKSPACE dans l’esprit (mais un DARKSPACE encore plus futuriste et tout aussi apocalyptique). Le titre se finit même par une partie électro-ambiante particulièrement sombre et inquiétante. Le reste de l’album propose encore et toujours des parties de synthé souvent géniales et des effets électro très bien intégrés, ce qui constitue le point fort de Black Coal Depression et la principale originalité de GORGONEA PRIMA. Et l’ambiance, toujours l’ambiance… appuyée par les nombreux breaks et interludes au début et à la fin des morceaux, elle nous transporte au fin fond d’un univers noir et décharné, un voyage sans retour vers les abysses du cosmos. Certains morceaux, comme "Predestination of Spectacular Being", sont particulièrement prenants, voire quasiment hypnotiques par moments. Un album dense, sombre et mystique qui vous glace le sang avec son côté électro cristallin ("100 Years of Industrial Burial") et ses riffs robotiques. Black Coal Depression se clôt par un "Digital Desire" très épique avec ses chœurs symphoniques et martiaux, dans la lignée de Behind The Border Of Abnormality, avec un riffing terrible de bout en bout. Un premier album déjà maîtrisé, original et accrocheur.
Côté son, c’est un peu là que le bât blesse. La production est certes très minimaliste et faiblarde, mais convient tout à fait au style pratiqué. Le projet fait tout de même l’effort de mieux régler sa BAR, qui n’envahit pas l’espace contrairement à bon nombre de formations Black-Indus. En revanche, c’est surtout le mix qui n’est pas terrible. Les guitares sont un peu en retrait et c’est surtout le côté électro qui est mis en avant (mais tant mieux car il est parfait). Mais le tout chie parfois dans la colle, comme au début de "Eclipsed by the Sun" où on ne comprend pas vraiment ce qu’on entend ! Le chant est assez anecdotique et c’est dommage. Très inhumain, il aurait peut-être gagné à être plus trafiqué pour contribuer à l’ambiance ? Toujours est-il que GORGONEA PRIMA possède quelques défauts de jeunesse évidents, mais le côté volontairement froid, déshumanisé et apocalyptique de la chose est quasi-totalement réussi, même si le son gagnerait à être un tantinet plus percutant.
Vous l’aurez compris, ce premier album de GORGONEA PRIMA est pour moi une excellente surprise. Il faut s’adapter à l’atmosphère glaciale et minimaliste et être friand d’effets électro à foison, mais une fois plongé dans l’ambiance c’est un pur bonheur. Un DARKSPACE en plus Electro-Indus mais tout aussi noir et sidérant, cela suffit à mon bonheur, même si j’aurais aimé en avoir un peu plus que pour 40 minutes. Le groupe possède déjà son propre univers et je suis impatient de voir ce qu’il aura à nous offrir par la suite, surtout qu’il a encore une certaine marge de progression. Une curiosité à découvrir absolument pour les fans du style !
Rédigé par : ZeSnake | 16/20 | Nb de lectures : 13326